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Il y a beaucoup d'apparence qu'à la renaissance des Lettres sous François I. nos Poëtes, qui se piquoient beaucoup d'imiter les Grecs, prirent de cette forme de poésie le dessein des Acrostiches, qu'on trouve si répandus dans leurs écrits, & dans ceux des rimeurs qui les ont suivis jusqu'au regne de Louis XIV. C'étoit affecter d'imposer de nouvelles entraves à l'imagination déja suffisamment resserrée par la contrainte du vers, & chercher un mérite imaginaire dans des difficultés qu'on regarde aujourd'hui, & avec raison, comme puériles.
On se servoit aussi dans la cabale des lettres d'un mot pour en faire les initiales d'autant de mots différens; & Saint Jerome dit que David employa contre Semeï, un terme dont chaque lettre signifioit un nouveau terme injurieux, ce qui revient à nos acrostiches. Mém. de l'Acad. t. IX. (G)
Ce mot vient du Latin actus, qui dans son origine,
veut dire la même chose que le
Pendant les intervales qui se rencontrent entre les actes, le théatre reste vacant, & il ne se passe aucune action sous les yeux des spectateurs; mais on suppose qu'il s'en passe hors de la portée de leur vûe quel<cb->
On prétend que cette division d'une piece en plusieurs
actes, n'a été introduite par les Modernes, que
pour donner à l'intrigue plus de probabilité, & la
rendre plus intéressante: car le spectateur à qui dans
l'acte précédent on a insinué quelque chose de ce qui
est supposé se passer dans l'entre - acte, ne fait encore
que s'en douter, & est agréablement surpris, lorsque
dans l'acte suivant, il apprend les suites de l'action qui
s'est passée, & dont il n'avoit qu'un simple soupçon.
Voyez
D'ailleurs les Auteurs dramatiques ont trouvé parlà
le moyen d'écarter de la scene, les parties de l'action
les plus seches, les moins intéressantes, celles qui
ne sont que préparatoires, & pourtant idéalement nécessaires,
en les fondant pour ainsi dire dans les entreactes,
de sorte que l'imagination seule les offre au
spectateur en gros, & même assez rapidement pour
lui dérober ce qu'elles auroient de lâche ou de désagréable
dans la représentation. Les Poëtes Grecs ne
connoissoient point ces sortes de divisions; il est vrai
que l'action paroît de tems en tems interrompue sur le
théatre, & que les Acteurs occupés hors de la scene,
ou gardant le silence, font place aux chants du choeur;
ce qui produit des intermedes, mais non pas absolument
des actes dans le goût des Modernes, parce que
les chants du choeur se trouvent liés d'intérêt à l'action
principale avec laquelle ils ont toûjours un rapport
marqué. Si dans les nouvelles éditions leurs tragédies
se trouvent divisées en cinq actes, c'est aux
éditeurs & aux commentateurs, qu'il faut attribuer
ces divisions, & nullement aux originaux; car de
tous les Anciens qui ont cité des passages de comédies
ou de tragédies Greques, aucun ne les a désignés par
l'acte d'où ils sont tirés, & Aristote n'en fait nulle
mention dans sa Poëtique. Il est vrai pourtant qu'ils
considéroient leurs pieces comme consistant en plusieurs
parties ou divisions, qu'ils appelloient Protase,
Epitase, Catastase, & Catastrophe; mais il n'y avoit pas
sur le théatre d'interruptions réelles qui marquassent
ces divisions. Voyez
Ce sont les Romains qui les premiers ont introduit dans les pieces de théatre cette division par actes. Donat, dans l'argument de l'Andrienne, remarque pourtant qu'il n'étoit pas facile de l'appercevoir dans leurs premiers Poëtes dramatiques: mais du tems d'Horace l'usage en étoit établi; il avoit même passé en loi.
Neuve minor, neu sit quinto productior actu Fabula, quoe posci vult & spectata reponi.
Mais on n'est pas d'accord sur la nécessité de cette division, ni sur le nombre des actes: ceux qui les fixent à cinq, assignent à chacun la portion de l'action principale qui lui doit appartenir. Dans le premier, dit Vossius, Institut. Poët. Lib. II. on expose le sujet ou l'argument de la piece, sans en annoncer le dénouement, pour ménager du plaisir au spectateur, & l'on annonce les principaux caracteres: dans le second on développe l'intrigue par degrés: le troisieme doit être rempli d'incidens qui forment le noeud: le quatrieme prépare des ressources ou des voies au dénouement, auquel le cinquieme doit être uniquement consacré.
Selon l'Abbé d'Aubignac, cette division est fondée
sur l'expérience; car on a reconnu 1°. que toute tragédie
devoit avoir une certaine longueur; 2°. qu'elle
devoit être divisée en plusieurs parties ou actes. On a
ensuite fixé la longueur de chaque acte; il a été facile
après cela d'en déterminer le nombre. On a vû, par
exemple, qu'une tragédie devoit êtte environ de
quinze ou seize cens vers partagés en plusieurs actes;
que chaque acte de voit être environ de trois cens vers:
on en a conclu que la tragédie devoit avoir cinq actes,
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