Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 150

Ressort, &c. Bannir à son de trompe. Bannir à temps. Bannir à perpétuité. Bannir d'un Ressort. Bannir du Royaume.

Il signifie aussi, Chasser, éloigner, exclure. Il faut bannir les médisans des bonnes compagnies. Bannissons les fripons de notre société. Et on dit, Se bannir d'une compagnie, pour dire, S'abstenir d'y aller.

BANNIR dans le sens d'Éloigner de soi, se dit figurément De diverses choses. Bannir le vice. Bannir toute crainte, toute honte. Bannir le chagrin de son esprit. Bannir un ingrat de sa mémoire.

BANNI, IE, participe .

Il est aussi substantif. Obtenir le rappel d'un banni. Un misérable banni.

BANNISSEMENT. s.m. Condamnation à être banni par autorité de Justice. Être condamné à un bannissement perpétuel. Long bannissement.

BANQUE. s.f. Le lieu où un homme qui fait commerce d'argent, exerce sa profession. Porter de l'argent à la banque.

Il se dit plus ordinairement De l'état & de la fonction de celui qui fait un tel commerce. Tenir la banque. Tenir banque ouverte. Ce Négociant entend bien la banque.

BANQUE signifie aussi, Une caisse publique, tenue sous la direction des Magistrats, & dans laquelle l'argent des particuliers est en dépôt. La Banque de Venise. La Banque d'Amsterdam.

BANQUE en de certains Jeux des cartes ou autres, se dit Du fonds d'argent que celui qui tient le jeu a devant soi, pour payer ceux qui gagnent contre lui. La banque est considérable.

BANQUEROUTE. s.f. Faillite que font les Négocians qui manquent à payer leurs créanciers par insolvabilité seinte ou véritable. Banqueroute frauduleuse. Faire banqueroute.

Il se dit dans un sens plus étendu, De l'abandon qu'un homme fait de tous ses biens à ses créanciers, faute de les pouvoir payer. Il a tant fait de folles dépenses, qu'il a été obligé de faire banqueroute.

On dit figurément, Faire banqueroute, pour dire, Manquer à ce qu'on a promis. Il devoit être de notre partie, mais il nous a fait banqueroute. Et, Faire banqueroute à l'honneur, pour dire, Manquer à son honneur, agir contre son devoir.

BANQUEROUTIER. s.m. Négociant qui fait banqueroute, & généralement tout débiteur qui abandonne ses biens, & en fait cession. On condamnoit autrefois les banqueroutiers frauduleux au pilori & au gibet. On dit Banqueroutière dans le même sens.

BANQUET. s.m. Festin, repas magnifique. Banquet somptueux. Assister à un banquet.

On appelle Le banquet des sept Sages, Le repas où on dit que se trouvèrent les sept Sages de la Grèce. Et en Poësie on dit, Le banquet des Dieux, pour dire, Le repas où l'on supposoit que les Dieux se trouvoient avec Jupiter.

On nomme Banquet Royal, Un repas de cérémonie, où le Roi mange en public avec toute sa Famille, & tous les Princes & Princesses du sang.

En termes de dévotion, on dit, Le banquet des Élus, le banquet de l'Agneau, pour dire, La joie de la béatitude céleste. Et on appelle La sainte Communion, Le sacré banquet.

BANQUETER. v.n. Faire un banquet. On dit de quelqu'un qui se trouve fréquemment dans de grands repas, Il ne fait que banqueter. Il est familier.

BANQUETTE. s.f. Terme de Fortification. Petite élévation de pierre, de terre, ou de gazon, pour tirer par-dessus le parapet d'un bastion, ou le revers d'une tranchée.

BANQUETTE est aussi une sorte de banc rembouré.

On appelle Banquettes, Les endroits relevés d'un chemin, d'un pont, où il n'y a que les gens de pied qui passent.

BANQUIER. s.m. Celui qui tient banque, & qui fait commerce d'argent de place en place. Marchand Banquier. Les Banquiers de Lyon, d'Anvers, de Paris. J'ai pour tant de lettres de change sur un tel Banquier.

On appelle Banquier en Cour de Rome, Certains Officiers dont la fonction est de faire venir des expéditions de la Cour de Rome, comme provisions de Bénéfices, dispenses, &c. Banquier Expéditionnaire en Cour de Rome.

BANQUIER se dit aussi, en de certains Jeux, De celui qui tient le Jeu contre tous ceux qui veulent jouer avec lui, & qui a un certain fonds d'argent pour les payer lorsqu'ils gagnent. Le Banquier a beaucoup gagné.

BANS. s. m.pl. Terme de Chasse. Nom qu'on donne aux lits des chiens.

BANVIN. s.m. Droit qu'a un Seigneur de vendre le vin de son crû, à l'exclusion de tout autre, dans sa Paroisse, dans un temps marqué par la Coutume.

BAPTÊME. s.m. (le P ne se prononce pas.) Celui des sept Sacremens de l'Église, par lequel on est fait Chrétien; & qui se confère par le moyen de l'eau qu'on verse sur la tête, & des paroles sacramentelles. Le Sacrement de Baptême. Le péché original est effacé par l'eau du Baptême. Tenir un enfant sur les fonts de Baptême. Recevoir le Baptême. Nom de Baptême. Dans les premiers siècles de l'Eglise, on conféroit le Baptême par immersion.

BAPTISER. v.a. (le P ne se prononce pas.) Conférer le Baptême. On baptise avec de l'eau, au nom du Père, & du Fils, & du S. Esprit.

Il se dit quelquefois des seules cérémonies qui accompagnent le Baptême. Cet enfant n'est qu'ondoyé, il faut le porter à l'Église pour le baptiser.

On dit, Baptiser des cloches, pour dire, Les benir avec certaines cérémonies, & leur donner un nom.

On dit proverbialement & abusivement, Baptiser quelqu'un, pour dire, Lui donner un sobriquet. Et figurément & familièrement, Baptiser son vin, pour dire, Y mettre de l'eau. Cet homme-là n'aime pas à baptiser son vin.

BAPTISÉ, ÉE, participe .

BAPTISMAL, ALE. adj. (le P & l'S se prononcent.) Qui appartient au Baptême. L'eau baptismale. Garder l'innocence baptismale.

On dit, Les Fonts baptismaux, pour dire, Les fonts où l'on baptise. Et on appeloit autrefois Robe baptismale, Une robe blanche, qu'on portoit huit jours durant après le Baptême.

BAPTISTÈRE. s.m. (le P ne se prononce point, mais l'S se prononce.) On appeloit

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.