ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Romains emprunterent l'aigle de Jupiter, qui l'avoit prise pour sa devise, parce que cet oiseau lui avoit fourni du nectar pendant qu'il se tenoit caché dans l'isle de Crete, de peur que son pere Saturne ne le dévorât. D'autres disent qu'ils la tiennent des Toscans, & d'autres enfin des habitans de l'Epire.

Il est bon de remarquer que ces aigles Romaines n'étoient point des aigles peintes sur des drapeaux; c'étoient des figures en relief, d'or ou d'argent, au haut d'une pique; elles avoient les ailes étendues, & tenoient quelquefois un foudre dans leurs serres. Voyez l'Hist. de Dion. liv. XI. Au - dessous de l'aigle on attachoit à la pique des boucliers, & quelquefois des couronnes. Voyez Feschius Dissert. de insignibus. Et Lipse, de Militia Romana. liv. IV. Dialogue 5.

On dit que Constantin fut le premier qui introduisit l'aigle à deux têtes, pour montrer qu'encore que l'Empire semblât divisà, ce n'étoit néanmoins qu'un même corps. D'autres disent que ce fut Charlemagne, qui reprit l'aigle, comme étant l'enseigne des Romains, & qu'il y ajoûta une seconde tête. Mais cette opinion est détruite par un aigle à deux têtes, que Lipse a observé dans la colonne Antonine, & parce qu'on ne voit qu'une seule tête dans le sceau de l'Empereur Charles IV. qui est apposé à la Bulle d'or. Ainsi, il y a plus d'apparence à la conjecture du Pere Menestrier, qui dit que de même que les Empereurs d'Orient, quand il y en avoit deux sur le Trône, marquoient leurs monnoies d'une croix à double traverse, que chacun d'eux tenoit d'une main, comme étant le symbole des Chrétiens; aussi firent - ils la même chose de l'aigle dans leurs enseignes, & au lieu de doubler leurs aigles, ils les joignirent & les représenterent avec deux têtes: en quoi les Empereurs d'Occident suivirent bien - tôt leur exemple.

Le Pere Papebrock demande que la conjecture du Pere Menestrier soit prouvée par d'anciennes monnoies, sans quoi il doute si l'usage de l'aigle à deux têtes n'a point été purement arbitraire; cependant il convient qu'il est probable que cet usage s'est introduit à l'occasion de deux Empereurs qui avoient été en même tems sur le throne: il ajoûte que depuis l'aigle à deux têtes de la colonne Antonine, on n'en trouve plus jusqu'au quatorzieme siecle sous l'Empereur Jean - Paléologue.

Selon M. Spanheim, l'aigle sur les médailles est un symbole de la divinité & de la providence: mais tous les autres Antiquaires disent que c'est le symbole de la Souveraineté ou de l'Empire; les Princes sur les médailles desquels on la trouve le plus souvent, sont les Ptolemées & les Seleucides de Syrie: une aigle avec le mot consecratio dénote l'apothéose d'un Empereur. (V)

Aigle

Aigle, (en Architecture.) c'est la représentation de cet oiseau qui servoit anciennement d'attribut aux chapiteaux des Temples dédiés à Jupiter. On s'en sert encore pour orner quelques chapiteaux, comme à l'ionique de l'Eglise des PP. Barnabites de Paris. (P)

Aigle

* Aigle, (Géog.) petite ville de France dans la haute Normandie, à onze lieues d'Evreux & dix - neuf de Rouen.

AIGLE - BLANC

AIGLE - BLANC, (Hist. mod.) Ordre de Chevalerie en Pologne, institué en 1325 par Uladislas V. lorsqu'il maria son fils Casimir avec la Princesse Anne fille du grand Duc de Lithuanie. Le Roi de Pologne Frédéric Auguste, Electeur de Saxe, renouvella l'Ordre de l'Aigle - blanc en 1705, afin de s'attacher par cette distinction les principaux Seigneurs, dont plusieurs penchoient pour le Roi Stanislas, Les Cheva<cb-> liers de cet Ordre portoient une chaîne d'or, d'où pendoit sur l'estomac un aigle d'argent couronné.

Aigle - noir

Aigle - noir; c'est aussi le nom d'un Ordre de Chevalerie institué le 18 Janvier 1701 par l'Electeur de Brandebourg, lorsqu'il eut été couronné Roi de Prusse. Les Chevaliers de l'Aigle - noir portent un ruban orangé, qui de l'épaule gauche passe sous le bras droit, & d'où pend une croix bleue entourée d'aigles noirs. (G)

AIGLE CELESTE

AIGLE CELESTE, se dit figurément par les Alchimistes en parlant du sel ammoniac, parce que ce sel volatilise & emporte avec lui des matieres naturellement très - pesantes; c'est pourquoi on se sert en Chimie de sel ammoniac pour diviler & volatiliser les minéraux & les métaux mêmes: c'est ainsi qu'on fait les fleurs de pierre haematite. Voyez Sel Ammoniac. (M)

AIGLETTE

AIGLETTE, s. f. terme dont on se sert dans le Blason, lorsqu'il y a plusieurs aigles dans un écu. Elles y paroissent avec bec & jambes, & sont fort souvent becquées & membrées d'une autre couleur, ou d'un autre métal que le gros du corps. (V)

AIGLURES

AIGLURES, s. f. pl. (Fauconnerie.) ce sont des taches rousses qui bigarrent le dessus du corps de l'oiseau. Le lanier plus que tous les autres est bigarré d'aiglures, qu'on appelle aussi bigarrures.

AIGNAI - LE - DUC

AIGNAI - LE - DUC, (Géog.) petite ville de France en Bourgogne, Généralité de Dijon.

AIGNAN

AIGNAN (Saint) (Géog.) ville de France dans le Berry sur le Cher.

AIGRE

AIGRE, (Med.) ce mot exprime ce goût piquant accompagné d'astringence que l'on trouve dans les fruits qui ne sont pas encore mûrs; c'est une bonne qualité dans ces fruits considérés comme remedes acides. Voyez Acide. (N)

AIGREDON

AIGREDON, s. m. (Hist. nat.) espece de duvet mieux nommé édredon. Voyez Edredon. (I)

AIGREFIN

AIGREFIN, s. m. (Hist. nat.) poisson de mer mieux connu sous le nom d'égrefin. V. Egrefin. (I)

AIGREMOINE

AIGREMOINE, s. f. (Hist. nat. bot.) en Latin Agrimonia, herbe dont la fleur est composée de plusieurs feuilles disposées en rose & soûtenues par le calice. Lorsque la fleur est passée, le calice devient un fruit oblong pour l'ordinaire, hérissé de piquans, & renfermant une ou deux semences le plus souvent oblongues. Tournefort, Inst. rei herb. V. Plante. (I)

AIGREMOINE

AIGREMOINE, ou Eupatorium Groecorum offic. (Mat. Med.) Quelques Auteurs prétendent qu'on a donné à cette plante le nom d'Eupatorium, quasi Hepatorium, parce qu'elle est bonne contre les maladies du foie. D'autres veulent qu'elle tire son nom de Mythridate Eupator, qui, selon Pline, découvrit le premier les vertus de cette plante.

L'aigremoine a une odeur très - agréable; on la met en infusion dans du vin jusqu'à ce qu'elle lui ait communiqué son odeur; elle passe pour un femede souverain dans la mélancholie. Elle est un excellent vulnéraire, & quoique corroborative & astringente, elle est fort bonne dans les inflammations; elle est aussi salutaire dans les maladies qui viennent du relâchement des fibres, dans le flux de sang, & dans les obstructions que la foiblesse des fibres cause dans les visceres. Sa vertu est admirable contre le flux hépatique, la diarrhée, la dyssenterie, le seorbut, la pourriture des gencives, la consomption, le crachement de sang, l'hydropisie, & la langueur que cause la fievre. On emploie extérieurement les feuilles de l'aigremoine bouillies dans du vin éventé avec du son, en forme de cataplasme, pour les luxations & les descentes de matrice. Elle est d'une grande utilité, lorsqu'il est question de fortifier & de ranimer les esprits; on peut en user en forme de thé, & mettre un peu de miel dans l'infusion pour la rendre moins astringente: on veut qu'elle soit propre au

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