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Joignons à cette description d'un jeune aigle quelque chose de ce qu'Aldrovande a dit d'un aigle royal, qui avoit pris tout son accroissement; il pesoit douze livres; il avoit trois piés neuf pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue, qui n'excédoit les pattes étendues que d'environ quatre pouces; l'envergure étoit de six piés, le bec avoit une palme & un pouce de longueur, & deux pouces de largeur au milieu; l'extrémité crochue de la partie supérieure du bec étoit longue d'un pouce & de couleur noire; le reste étoit de couleur de corne, tirant sur le bleu pâle, taché de brun; la langue ressembloit assez à celle de l'homme; les yeux étoient fort enfoncés sous une prééminence de l'os du front; l'iris brilloit comme du feu, & étoit légerement teinte de vert; la prunelle étoit fort noire; les plumes du cou étoient fermes & de couleur de fer; les aîles & la queue étoient brunes, & cette couleur étoit d'autant plus foncée, que les plumes étoient plus grandes; les petites plumes du reste du corps étoient d'un brun roux ou châtain, & parsemées de taches blanches, plus fréquentes sur le dos que sur le ventre de l'oiseau. Toutes ces plumes étoient blanches à leur racine; il y avoit six grandes plumes dans chaque aile: les tuyaux étoient forts, plus courts que ceux des plumes d'oie, & très - bons pour écrire. Les jambes étoient revêtues de plumes jusqu'aux piés, dont la couleur étoit jaunâtre; les doigts étoient couverts d'écailles; les griffes avoient depuis deux jusqu'à six pouces de longueur.
Willughbi a vû trois aigles dont la queue étoit blanche en partie, & il les rapporte à l'espece de l'aigle royal. Chryseoetos, Ornit. page 28.
Willughby trouva cet aigle à Venise, & il le rapporta à l'espece dont il s'agit à cause du blanc de la queue. La couleur de la tête & du bec de cet oiseau suffit, selon l'auteur qui vient d'être cité, pour le distinguer de l'aigle royal, dont la queue est traversée par une bande blanche.
Cette description de l'aigle à queue blanche, n'est pas d'accord avec celle d'Aldrovande dans son Ornithologie, liv. 11. cap. 5.
Il y a des aigles sur le mont Caucase, sur le Taurus, au Pérou, en Angleterre, en Allemagne, en
Pologne, en Suede, en Danemarc, en Prusse,
en Russie, & en général dans tout le Séptentrion,
où ils trouvent des oiseaux aquatiques qui sont aisés
à prendre parce - qu'ils volent difficilement, &
quantité d'animaux, &c. Ils habitent les rochers
les plus escarpés, & les arbres les plus élevés.
Ils se plaisent dans les lieux les plus reculés & les
plus solitaires, fuyant non - seulement les hommes
& leurs habitations, mais aussi le voisinage des
autres oiseaux de proie. Il y a deux especes d'aigles
qui semblent être plus familiers: l'aigle à queue
blanche, qui approche des villes & qui séjourne
dans les bois & dans les plaines; & le huard qui
reste sur les lacs & les étangs. En général ils se
nourrissent de la chair des poissons, des crabes,
des tortues, des serpens, des oiseaux, tels que les
pigeons, les oies, les cygnes, les poules, & beaucoup
d'autres. Ils n'épargnent pas même ceux de leur
espece, lorsqu'ils sont affamés. Ils enlevent les lievres;
ils attaquent & ils déchirent les brebis, les
daims, les chevres, les cerfs, & même les taureaux;
enfin ils tombent sur toute sorte d'animaux,
& quelquefois le berger n'est pas en sûreté contr'eux auprès de son troupeau. L'aigle est très - chaud.
On a prétendu qu'il s'approchoit jusqu'à trente fois
au moins de sa femelle en un seul jour; & on a
ajoûté que la femelle ne refusoit jamais le mâle
même après l'avoir reçu tant de fois. Les aigles
font leur aire sur les rochers les plus escarpés ou
sur le sommet des arbres les plus élevés. Quelquefois les bâtons dont l'aire est composée tien>
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