Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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Qui est mentionné ci-dessus. L'acte susmentionné.

SUSNOMMÉ, ÉE. adj. T. de Procédure.
Qui est nommé ci-dessus. Les parties susnommées.

SUSPECT, ECTE. adj. Qui peut être soupçonné,
qui prête au soupçon; il se dit des Personnes
et des Choses. Cet homme m'est suspect,
me devient suspect.
Cela le rendit suspect à son
parti. Dès lors on le tint pour suspect. Vous
êtes suspect de partialité. Un personnage suspect.
Le témoignage de cet homme est suspect.
Une opinion suspecte d'hérésie. Un contrat
suspect de fraude. Une conduite suspecte. Des
moeurs suspectes. Une démarche suspecte. Suspect
d'avoir trahi l'État. Suspect d'entretenir
des intelligences avec l'ennemi.

Il s'emploie aussi substantivement. Un suspect.
La loi des suspects.

SUSPECTER. v. tr. Soupçonner, tenir pour
suspect. Je suspecte fort la fidélité de ce domestique.
On suspectait sa doctrine, ses moeurs. On
reconnut qu'on l'avait suspecté à tort.

SUSPENDRE. v. tr. Pendre quelque objet
en l'air, l'attacher de telle sorte qu'il ne porte
sur rien. Suspendre un lustre au plafond. Une
épée était suspendue sur la tête de Damoclès. Se
suspendre à une branche, à une corde.

Fig. et fam., Être suspendu aux lèvres de
quelqu'un,
Écouter ses paroles avec une extrême
attention.

SUSPENDRE signifie, au figuré, Surseoir, différer,
cesser pour quelque temps. Suspendre
l'exécution d'un arrêt. On reprit les poursuites
qui avaient été suspendues. Suspendre les hostilités.
Suspendre son ressentiment, les effets de
son ressentiment. La séance est suspendue.

Suspendre ses paiements se dit d'une Maison
de banque ou de commerce qui se trouve, au
moins momentanément, dans l'impossibilité
de faire face à ses engagements.

Suspendre sa marche, Interrompre sa marche,
s'arrêter pour quelque temps. Ces troupes ont
suspendu leur marche, ont reçu l'ordre de suspendre
leur marche.

Suspendre un travail, Interrompre un travail.
Les travaux étaient depuis longtemps suspendus.

Suspendre son jugement sur quelque chose,
Attendre, pour porter son jugement, qu'on soit
plus éclairé.

Dans le langage politique, Suspendre la constitution,
En interrompre l'exercice pour quelque
temps. On dit aussi : Suspendre les garanties
constitutionnelles. Suspendre l'exécution des
lois.

Suspendre un journal, En faire cesser la publication
pour un certain temps.

SUSPENDRE se dit aussi, figurément, en parlant
d'un Ecclésiastique, d'un magistrat, d'un
officier, d'un agent quelconque dont on interrompt
les fonctions, sans lui ôter son caractère.
Suspendre un prêtre de ses fonctions. On a suspendu
le maire de cette commune.

Le participe passé SUSPENDU s'emploie adjectivement.
Voiture bien suspendue, Voiture
dont la suspension est bonne.

Pont suspendu. Voyez PONT.

SUSPENDU se dit, par extension, des Choses
qui sont en équilibre et qui paraissent se soutenir
d'elles-mêmes. Les nuées sont suspendues
en l'air.

SUSPENS. adj. m. Qu'on a suspendu de ses
fonctions; il n'est usité qu'en parlant d'un
Ecclésiastique qu'on suspend des fonctions de
son état. Un prêtre suspens, déclaré suspens.
Il est suspens de fait et de droit.

EN SUSPENS, loc. adv. Dans l'incertitude,
dans l'indécision, dans l'attente. Je suis en
suspens sur ce que je dois faire.

Il se dit aussi d'une Chose interrompue, suspendue.
Il a laissé en suspens l'ouvrage qu'il
avait commencé. Cette affaire est demeurée en
suspens.

SUSPENSE. n. f. Censure par laquelle un
ecclésiastique est déclaré suspens. Un prêtre
qui a encouru la suspense.

Il désigne aussi l'État où un ecclésiastique
est mis par cette censure.

SUSPENSEUR. adj. m. T. d'Anatomie. Qui
soutient, qui tient suspendu. Ligament suspenseur
du foie.

SUSPENSIF, IVE. adj. T. de Jurisprudence.
Qui suspend, qui arrête et empêche d'aller en
avant, de continuer. Il y a des cas où le simple
appel est suspensif; il y en a où il n'est que dévolutif.
Le veto suspensif.

En termes de Grammaire, Points suspensifs,
Points mis à la suite les uns des autres pour
marquer suspension ou interruption du sens.

SUSPENSION. n. f. Action de suspendre;
État d'une chose suspendue. La suspension
d'un pendule. Le point de suspension d'une balance.

Cette substance est en suspension dans l'eau,
Ses particules sont mêlées à l'eau sans être dissoutes
par elle.

SUSPENSION se dit aussi d'un Appareil suspendu
au plafond, qui supporte une lampe, des
lampes. Une suspension de bronze doré.

Il se dit encore de l'Ensemble des organes
qui servent, dans une voiture, à amortir les
chocs. La suspension de cette voiture est excellente.

SUSPENSION s'emploie aussi figurément et
signifie Surséance, cessation momentanée. La
suspension de l'exécution d'un jugement. Suspension
de poursuites. La suspension des paiements.

Suspension d'armes, Cessation momentanée
des hostilités.

SUSPENSION désigne aussi l'Action d'interdire
pour un temps à un fonctionnaire public
l'exercice de ses fonctions. Il a été prononcé
contre cet avoué une suspension de trois mois.

Il se dit également, en termes de Grammaire,
d'un Sens interrompu brusquement et qui
n'est point achevé. La suspension, dans l'écriture,
dans l'impression, se marque par une suite
de points.

Points de suspension, Points mis à la suite
les uns des autres pour marquer la suspension.

SUSPENSOIR. n. m. T. de Chirurgie. Sorte
de bandage dont on se sert pour soutenir le
scrotum et pour prévenir les descentes d'intestins
et autres incommodités de ce genre.
Porter un suspensoir.

SUSPICION. n. f. Soupçon, action de tenir
pour suspect. Juste suspicion. Suspicion de
fraude. Renvoi à une autre cour pour cause de
suspicion légitime.

SUSTENTATION. n. f. T. didactique. Action
de soutenir les forces, de nourrir, d'entretenir
la vie. C'est tout ce qu'on lui permet de
prendre pour sa sustentation.

En termes de Physique, Base de sustentation,
Polygone obtenu en joignant les divers points
par lesquels un corps repose sur un plan. Un
corps cesse d'être en équilibre quand la verticale
passant par son centre de gravité tombe en dehors
de sa base de sustentation.

SUSTENTER. v. tr. T. didactique. Nourrir,
soutenir les forces par le moyen des aliments.
Ce malade commence à se sustenter.

SUSURREMENT. n. m. Action de susurrer.

SUSURRER. v. intr. Murmurer doucement.
Le ruisseau susurre. Le vent susurrait entre les
feuilles.

Il s'emploie aussi transitivement. Il lui
susurrait des mots tendres à l'oreille.

SUTURE. n. f. T. d'Anatomie. Jointure de
deux parties du crâne qui entrent l'une dans
l'autre par des dentelures et qui paraissent
comme cousues ensemble.

Il se dit, en termes de Botanique, de l'Endroit
où les pièces, les valves qui forment
l'enveloppe de certains fruits se joignent et
adhèrent entre elles par leurs bords. Suture
longitudinale.

Il désigne, en termes de Chirurgie, la Réunion
des lèvres d'une plaie, généralement à
l'aide d'aiguilles et de fil. Point de suture.

SUTURE se dit figurément en parlant des
Ouvrages de l'esprit dont on a retranché
quelque partie, et désigne le Travail que l'on
fait pour empêcher que la suppression ne
paraisse. Au moyen d'une suture habilement
faite, on ne s'aperçoit pas qu'il a retranché
cette scène, ce chapitre, ce paragraphe.
On dit
plutôt aujourd'hui Raccord.

SUZERAIN, AINE. adj. T. de Féodalité. Il
se disait d'un Seigneur possédant un fief dont
d'autres fiefs relevaient. Seigneur suzerain.
Substantivement, Le vassal et le suzerain.

SUZERAINETÉ. n. f. Qualité de suzerain.
Reconnaître la suzeraineté d'un seigneur. Droit
de suzeraineté.

SVELTE. adj. des deux genres. Qui est
mince, élancé, dégagé. Une taille svelte. Cette
femme est svelte. Une colonne svelte.

SVELTESSE. n. f. Caractère de ce qui est
svelte.

SYBARITE. n. m. Homme qui mène une
vie molle et voluptueuse, par allusion aux anciens
habitants de la ville de Sybaris. C'est un
Sybarite, un vrai Sybarite. Il mène une vie de
Sybarite.

SYBARITISME. n. m. Goût de luxe, mollesse,
délicatesse exagérée.

SYCOMORE. n. m. Variété de figuier dont
les feuilles rappellent celles du mûrier. Le
sycomore était fort commun dans l'ancienne
Égypte.

Il se dit abusivement d'un Arbre du genre
des Érables, appelé aussi Faux platane, qui
croît naturellement en France et qui sert à
orner les parcs, les promenades, etc. Allée de
sycomores. Le bois du sycomore est blanc, léger,
flexible.

SYCOPHANTE. n. m. Fourbe, menteur,
délateur, par allusion au nom que l'on donnait
dans Athènes à ceux qui faisaient métier
de dénoncer au peuple les citoyens éminents,
les riches, les magistrats.

SYLLABAIRE. n. m. Petit livre élémentaire
où les syllabes sont rangées par ordre, et dans
lequel les enfants apprennent à lire.

SYLLABE. n. f. Voyelle ou réunion de lettres
qui se prononcent par une seule émission de
voix. Rois et Lois sont des mots d'une syllabe.
Dans le mot
Avoir, A fait une syllabe, et Voir en
fait une autre. Un mot d'une, de deux, de trois
syllabes. Un vers de douze syllabes, de dix syllabes.
Il appuie sur toutes les syllabes. Il n'en a
pas perdu une syllabe. J'ai dit mot pour mot,
syllabe pour syllabe ce que vous m'avez ordonné.
Je n'y ai pas manqué d'une syllabe.

SYLLABIQUE. adj. des deux genres. Qui a
rapport aux syllabes. Valeur syllabique. Augment
syllabique.

SYLLEPSE. n. f. T. de Rhétorique. Figure
par laquelle le discours répond plutôt à notre
pensée qu'aux règles grammaticales. Racine
a usé d'une syllepse quand il a écrit : " Entre le
pauvre et vous, vous prendrez Dieu pour juge,
Vous souvenant, mon fils, que, caché sous ce lin,

Comme eux vous fûtes pauvre et comme eux
orphelin ".

Il se dit aussi d'une Figure par laquelle un
mot est employé à la fois au propre et au figuré.
Il y a une syllepse dans cette phrase : Galatée
est pour Corydon plus douce que le miel du
mont Hybla.

SYLLOGISME. n. m. T. de Logique. Raisonnement
composé de trois propositions, la majeure,
la mineure et la conclusion. Faire un
syllogisme. Ce syllogisme n'est pas en forme. La
conclusion du syllogisme doit être contenue dans
les deux premières propositions appelées prémisses.

SYLLOGISTIQUE. adj. des deux genres.

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