Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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En termes de Grammaire, il désigne l'Action
d'unir une proposition secondaire à une
proposition principale. Syntaxe de subordination.
Les conjonctions de subordination.

SUBORDONNER. v. tr. Établir un ordre de
dépendance de l'inférieur au supérieur. L'organisation
militaire subordonne le lieutenant au
capitaine, le capitaine au commandant, etc. Les
curés et leurs vicaires sont subordonnés aux
évêques.

Il se dit aussi en parlant des Choses. Les lois
de l'État ont subordonné certaines juridictions à
d'autres. Les épisodes, dans un poème, doivent
être subordonnés à l'action principale. Je subordonne
mon acceptation à l'avis que vous me donnerez.

Le participe passé SUBORDONNÉ s'emploie
adjectivement en termes de Grammaire. Proposition
subordonnée,
Celle qui dépend d'une
autre proposition.

Il s'emploie aussi substantivement et désigne
Celui qui dépend d'un autre. Cet homme
est bien dur envers ses subordonnés.

SUBORNATION. n. f. Action par laquelle on
amène quelqu'un à faire quelque chose contre
son devoir. Subornation de témoins. Il est convaincu
de subornation. Procès en subornation.

SUBORNER. v. tr. Séduire, porter à faire
une mauvaise action, une action contre le devoir.
Il a suborné cette fille. Suborner des témoins
pour les faire déposer contre la vérité.

SUBORNEUR, EUSE. n. Celui, celle qui
suborne. Suborneur de témoins. On l'a condamnée
comme suborneuse.
Il s'emploie aussi adjectivement.
Des discours, des conseils suborneurs.

SUBRÉCARGUE. n. m. T. de Marine marchande.
Celui qui, sur un navire de commerce,
est chargé de la gestion, de la vente d'une cargaison.

SUBREPTICE. adj. des deux genres. T. de
Jurisprudence et de Chancellerie
. Il se dit d'une
Décision, d'une grâce, d'un jugement obtenu
sur un faux exposé. Sentence subreptice.

Il se dit, par extension, de Certaines choses
qui se font furtivement et d'une manière illicite.
Édition subreptice.

SUBREPTICEMENT. adv. D'une manière
subreptice. Il a obtenu cette décision subrepticement.

SUBREPTION. n. f. Surprise par laquelle on
obtient une décision sur un faux exposé.

SUBROGATION. n. f. T. de Jurisprudence.
Acte par lequel on subroge. Subrogation légale.
Subrogation conventionnelle. Subrogation de
personnes. Subrogation réelle.

SUBROGATOIRE. adj. des deux genres. T.
de Jurisprudence
. Qui subroge. Acte subrogatoire.

SUBROGER. v. tr. T. de Jurisprudence. Substituer,
mettre en la place de quelqu'un. Subroger
quelqu'un à des créanciers. J'ai été subrogé
en son lieu et place.

Subroger un rapporteur, Nommer un juge à
la place d'un autre comme rapporteur.

SUBROGER se dit dans un sens analogue en
parlant des Choses. Subroger des biens au lieu
et place d'immeubles aliénés.

Le participe passé SUBROGÉ s'emploie comme
adjectif. Subrogé tuteur, Celui qui est nommé
par le conseil de famille pour empêcher que le
tuteur ou la tutrice ne fasse rien contre les intérêts
du mineur, et pour soutenir les droits du
mineur contre son tuteur, lorsque leurs intérêts
sont opposés.

SUBSÉQUEMMENT. adv. Ensuite, après. Il
a déclaré verbalement qu'il ne voulait pas se prévaloir
de cette donation, et subséquemment il y a
renoncé en forme.

SUBSÉQUENT, ENTE. adj. Qui suit, qui
vient après. Par un acte subséquent. Cette matière
sera traitée dans les chapitres subséquents.

SUBSIDE. n. m. Impôt occasionnel, secours
d'argent accordé par des sujets à leur souverain.
Lever, payer un subside. Les subsides accordés
au roi d'Angleterre par le parlement.

Il se dit aussi d'un Secours en argent donné
à un particulier. On lui accorda quelques subsides.

SUBSIDIAIRE. adj. des deux genres. T. de
Jurisprudence
. Qui sert à fortifier un moyen
principal, qui vient à l'appui. Des moyens subsidiaires.

Conclusions subsidiaires, Conclusions conditionnelles,
qu'on prend en second lieu, et pour
le cas seulement où les conclusions principales
ne seraient pas adjugées.

Hypothèque subsidiaire, Seconde hypothèque
qui sert à assurer davantage la première, et
qui n'a d'effet qu'au défaut de l'autre. On dit
dans le même sens : Caution subsidiaire.

SUBSIDIAIRE s'emploie aussi dans le langage
ordinaire et signifie Qui vient à l'appui, par
surcroît. Raison subsidiaire. Motif subsidiaire.

SUBSIDIAIREMENT. adv. T. de Jurisprudence.
D'une manière subsidiaire, en second
lieu. Il aura subsidiairement recours contre son
vendeur. Il conclut subsidiairement à ce que....

SUBSISTANCE. n. f. Nourriture et entretien.
Pourvoir à la subsistance d'une armée. Tirer
sa subsistance de quelque chose. Il a sa subsistance
assurée. Il travaille pour la subsistance
de sa famille. Il n'a aucun moyen de subsistance.

En termes d'Administration militaire, Mettre
un homme en subsistance dans un régiment,

Recueillir dans ce régiment un soldat isolé dont
le corps est éloigné, le nourrir et lui donner la
solde.

SUBSISTANCES, au pluriel, se dit de Tout ce
qui est nécessaire à la nourriture et à l'entretien
d'une armée. Cette armée tire ses subsistances de
tel pays. La citadelle manquait de subsistances.

SUBSISTANT, ANTE. adj. Qui subsiste. La
partie subsistante.

SUBSISTER. v. intr. Exister encore, continuer
d'être; dans ce sens, il ne se dit que des
Choses. Les pyramides d'Égypte subsistent depuis
bien des siècles. La plupart des grands
édifices des Romains ne subsistent plus. Le
Panthéon subsiste en son entier à Rome.

Il signifie aussi Demeurer en force et en vigueur;
il se dit particulièrement des Lois, des
traités qu'on invoque, des propositions qu'on
avance, etc. Cette loi subsiste encore. On a révoqué
cette ordonnance, elle ne subsiste plus. Tant
que les traités subsisteront. Malgré vos objections,
ma remarque subsiste. L'amitié ne peut
subsister sans l'estime.

Il signifie encore Vivre et s'entretenir. Quoiqu'il
ait peu de bien, il ne laisse pas de subsister
honnêtement. Faire subsister une armée. Il n'a
pas les moyens de subsister. Il ne subsiste que
d'aumônes.

SUBSTANCE. n. f. T. de Philosophie. Ce qui
subsiste par soi-même, indépendamment de
tout accident. Chez les catholiques, c'est un article
de foi que, dans le mystère de l'Eucharistie,
la substance du pain et du vin se change au corps
et au sang de
JÉSUS-CHRIST, et que les espèces
demeurent. La substance des choses est distincte
de leurs qualités. D'après Spinoza, il n'existe
qu'une substance unique, dont tous les êtres sont
des modes.

Il se dit, en termes de Sciences et dans le
langage ordinaire, de Toute sorte de matière.
Ce fruit est d'une substance molle et aqueuse.
Substance solide, liquide. Cette substance est
employée en médecine, en pharmacie.

Il se dit absolument de Ce qu'il y a de
meilleur, de plus succulent, de plus nourrissant
en quelque chose. Les arbres, les plantes attirent
la substance de la terre. Il n'y a guère de substance
dans ces sortes d'aliments. Le bouillon a
pris toute la substance de cette viande.

Fig., Il y a beaucoup de paroles et peu de substance
dans ce discours, dans ce livre,
Il y a beaucoup
de verbiage et peu d'idées.

SUBSTANCE signifie, au figuré, Ce qu'il y a
d'essentiel dans un discours, dans un écrit,
dans une affaire, etc. Je n'ai pu retenir tout ce
qu'il a dit, mais je vous en rapporterai, je vous en
dirai la substance. La substance d'un livre, d'une
lettre.

EN SUBSTANCE, loc. adv. Sommairement, en
abrégé, en gros. Voici en substance de quoi il
s'agit. Je vous dirai en substance ce que son
livre contient.

SUBSTANTIEL, ELLE. adj. Qui est succulent,
nourrissant, rempli de substance. Il faut
pour ce convalescent des aliments plus substantiels.
Une nourriture substantielle.

Il se dit figurément en parlant des Ouvrages
de l'esprit. On a extrait de ce livre, de ce discours
ce qu'il y a de plus substantiel.

En termes de Philosophie, Forme substantielle,
Forme inhérente à la substance, forme
qui détermine l'essence de chaque être.

SUBSTANTIELLEMENT. adv. Quant à la
substance, en substance. Il n'est guère usité
que dans cette phrase de la Théologie catholique :
Dans le sacrement de l'Eucharistie, on
reçoit le corps de Notre-Seigneur réellement et
substantiellement.

SUBSTANTIF. adj. m. T. de Grammaire.
Mot qui, seul et sans le secours d'aucun autre,
désigne l'être, la chose qui est l'objet de notre
pensée. Homme, animal, oiseau, chaleur, beauté,
pensée, vertu, abstraction sont des noms substantifs.

Il s'emploie plus ordinairement comme nom
masculin. Le substantif et l'adjectif doivent s'accorder
en genre et en nombre.
On dit plutôt
aujourd'hui Nom.

Verbe substantif, Le verbe Être, quand il
n'est pas auxiliaire, comme dans ces phrases :
Il a cessé d'être; Il vaut mieux être que paraître.

SUBSTANTIVEMENT. adv. En manière de
substantif. Il y a beaucoup d'adjectifs qu'on
emploie substantivement.

SUBSTITUER. v. tr. Mettre une personne,
une chose à la place d'une autre. L'enfant qu'elle
nourrissait étant mort, elle substitua son fils à la
place. Substituer un mot à un autre. On l'accuse
d'avoir retiré des pièces du dossier et d'en avoir
substitué d'autres.

En termes de Jurisprudence, Il signifie Appeler
quelqu'un à une succession après un autre
héritier, ou à son défaut. Il laissa tous ses
biens à son frère et il lui substitua son neveu.

Il se dit de même en parlant des Biens
qu'on laisse à quelqu'un par testament, pour
qu'il en jouisse après le premier héritier. Il
avait substitué cette terre aux aînés de sa maison.

SUBSTITUT. n. m. Celui qui tient la place
d'un autre, qui exerce les fonctions d'un autre,
en cas d'absence ou d'empêchement légitime.
Il l'a nommé son substitut. Vous serez mon substitut
pendant mon absence.

Il se dit particulièrement d'un Magistrat
chargé de remplacer au parquet le procureur
général, le procureur de la République.

En termes de Philosophie, il se dit de Ce qui
tient lieu d'autre chose. Il désigne particulièrement
un Signe avec lequel on peut faire
diverses opérations intellectuelles sans avoir
besoin de penser à la réalité signifiée.

SUBSTITUTION. n. f. Action de mettre une
personne, une chose à la place d'une autre.
Une substitution d'enfant. La substitution d'une
pièce à une autre.

Il se dit, en termes de Jurisprudence, de la
Disposition par laquelle on appelle à sa succession
un ou plusieurs héritiers successivement,
après celui qu'on a institué, de telle manière
que celui-ci ne peut aliéner les biens sujets à la
substitution.

SUBSTRATUM. n. m. T. de Philosophie emprunté
du latin. Ce qui sert de support à une
autre chose ou à plusieurs autres choses, considérées
dès lors comme des modes ou attributs,

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