Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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Elle est trop susceptible. Un esprit, un caractère susceptible.

SUSCEPTION. s. f. L'action de prendre les ordres sacrés. La susception des ordres sacrés oblige à des devoirs sévères.

Il se dit aussi de Deux fêtes de l'Église catholique. La susception de la sainte croix. La susception de la sainte couronne.

SUSCITATION. s. f. Suggestion, instigation. Il a fait cela à la suscitation d'un tel. Il est vieux.

SUSCITER. v. a. Faire naître, faire paraître dans un certain temps. Il se dit particulièrement en parlant Des hommes extraordinaires que Dieu inspire, qu'il conduit et pousse à exécuter ses volontés. Dieu a suscité des prophètes. Il suscita les libérateurs de son peuple.

En termes de l'Écriture, Susciter lignée à son frère, Faire revivre le nom de son frère mort sans postérité, en épousant sa veuve pour en avoir des enfants; ce qui était d'usage parmi les Juifs.

SUSCITER se prend plus ordinairement en mauvaise part, et signifie, Faire naître à quelqu'un des embarras, des affaires fâcheuses, des inimitiés, dans le dessein de lui nuire. Il lui a suscité des ennemis. Il les a suscités contre lui. Susciter un procès, une querelle. Susciter des embarras, des obstacles. On dit à peu près dans la même acception, Son mérite, sa gloire lui a suscité bien des envieux, etc.

SUSCITÉ, ÉE. participe

SUSCRIPTION. s. f. Adresse écrite sur le pli extérieur d'une lettre missive. C'est lui qui a mis la suscription à cette lettre. La suscription était: Au Roi, À son Altesse Royale, À son Éminence, À Monsieur de...

SUSDIT, ITE. adj. Nommé ci-dessus. Il ne s'emploie guère qu'en style de Pratique. La susdite maison. La susdite somme payable au susdit terme. On le dit quelquefois substantivement, surtout dans le style familier, et par plaisanterie, en parlant Des personnes. Le susdit. La susdite.

SUSPECT, ECTE. adj. Qui est soupçonné, ou qui mérite de l'être. Il se dit Des choses et des personnes. Cet homme m'est suspect, me devient suspect. Il m'est suspect en cela. Tout ce qui vient de la part d'un tel est suspect. Votre silence sur cette affaire m'est suspect. Le témoignage de cet homme m'est suspect. Sa probité est très-suspecte. Cela le rendit suspect à son parti. Dès lors on l'eut pour suspect, on le tint pour suspect. Vous êtes suspect de partialité. Un discours suspect d'artifice. Une opinion suspecte d'hérésie. Un contrat suspect de fraude. Une convention suspecte de simonie. Une conduite suspecte. Des moeurs suspectes. Une démarche suspecte. Suspect d'avoir trahi l'État. Suspect d'entretenir des intelligences avec l'ennemi. Il ne faut pas ajouter foi à ces lettres-là, elles viennent d'un lieu suspect.

Lieu, pays suspect de peste, de contagion, ou absolument, Lieu, pays suspect, Lieu, pays qu'on soupçonne être infecté de peste, d'une contagion. Ces marchandises viennent d'un lieu suspect, d'un pays suspect.

SUSPECTER. v. a. Soupçonner, tenir pour suspect. Je suspecte fort la fidélité de ce domestique. On suspectait sa doctrine, ses moeurs. On reconnut qu'on l'avait suspecté à tort.

SUSPECTÉ, ÉE. participe

SUSPENDRE. v. a. Élever quelque corps en l'air, l'attacher, le soutenir en l'air avec un lien, de telle sorte qu'il pende et qu'il ne porte sur rien. Suspendre en l'air. Suspendre des lustres au plafond. Suspendre une lampe. Suspendre des chevaux pour les embarquer. Suspendre le corps, la caisse d'une voiture.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. Se suspendre à une branche, à une corde.

SUSPENDRE signifie figurément, Surseoir, différer, discontinuer, cesser pour quelque temps. Suspendre l'exécution d'un arrêt. On reprit les poursuites qui avaient été suspendues. Suspendre les hostilités. Suspendre son ressentiment, les effets de son ressentiment. Dieu suspend pour quelque temps les effets de sa justice. Suspendre ses coups.

Suspendre sa marche, Interrompre sa marche, s'arrêter pour quelque temps. Ces troupes ont suspendu leur marche, ont eu ordre de suspendre leur marche.

Suspendre son travail, des travaux, Interrompre son travail, des travaux. Les travaux étaient depuis longtemps suspendus.

Suspendre son jugement sur quelque chose, Attendre, pour porter son jugement, qu'on soit plus éclairé.

SUSPENDRE se dit aussi figurement, en parlant D'un ecclésiastique, d'un magistrat, d'un officier, d'un agent quelconque dont on interrompt les fonctions, sans lui ôter son caractère. Suspendre un prêtre de ses fonctions. On a suspendu le maire de cette commune.

SUSPENDU, UE. participe Voiture suspendue. Pont suspendu.

Il se dit, par extension, Des choses qui sont en équilibre, et qui paraissent se soutenir d'elles-mêmes. Les nuées sont suspendues en l'air. Les corps célestes sont suspendus sur nos têtes. Un morceau de fer demeure suspendu à une pierre d'aimant.

SUSPENS. adj. m. Interdit. Il n'est usité qu'en parlant D'un ecclésiastique qu'on suspend des fonctions de son état. Un prêtre suspens, déclaré suspens. Il est suspens de fait et de droit.

EN SUSPENS. loc. adv. Dans l'incertitude, sans savoir à quoi se déterminer. Je suis en suspens de ce que je dois faire, sur ce que je dois faire. Vous me laissez plus en suspens que jamais. Tenir quelqu'un en suspens. Rester en suspens.

Cette affaire est demeurée en suspens, Elle est encore indécise.

SUSPENSE. s. f. Censure par laquelle un ecclésiastique est déclaré suspens. Un prêtre qui a encouru la suspense.

Il signifie aussi, L'état où un ecclésiastique est mis par cette censure. Un prêtre qui dit la messe pendant sa suspense devient irrégulier.

SUSPENSEUR. adj. m. T. d'Anat. Qui soutient, qui tient suspendu. Ligament suspenseur du foie, de la verge. Muscle suspenseur du testicule, ou Crémaster.

SUSPENSIF, IVE. adj. T. de Jurispr. Qui suspend, qui arrête et empêche d'aller en avant, de continuer. Il y a des cas où le simple appel est suspensif; il y en a où il n'est que dévolutif.

En Grammaire, Points suspensifs, Plusieurs points mis à la suite les uns des autres pour marquer suspension ou interruption du sens.

SUSPENSION. s. f. L'action de suspendre, ou L'état d'une chose suspendue. La suspension du pendule par une soie ou par un fil de métal. Le point de suspension d'une balance.

Il s'emploie plus ordinairement au sens moral, et signifie, Surséance, cessation d'opération pour quelque temps. La suspension de l'exécution d'un jugement. Suspension de poursuites. La suspension du payement des rentes. Suspension entière des puissances, des facultés de l'âme.

Suspension d'armes, Cessation momentanée des actes d'hostilité.

SUSPENSION signifie aussi, L'action d'interdire un fonctionnaire public de ses fonctions pour un temps. Il a été prononcé contre cet avoué une suspension de trois mois.

SUSPENSION se dit encore d'Une figure de rhétorique qui consiste à tenir les auditeurs en suspens. La suspension augmente l'effet des choses qu'on doit annoncer.

Il se dit également, en Grammaire, d'Un sens interrompu brusquement, et qui n'est point achevé. La suspension, dans l'écriture, dans l'impression, se marque par une suite de points.

SUSPENSOIR ou SUSPENSOIRE. s. m. T. de Chirur. Sorte de bandage dont on se sert pour soutenir le scrotum, et pour prévenir les descentes d'intestins et autres incommodités de ce genre. Porter un suspensoir.

SUSPICION. s. f. Soupçon, défiance. Il n'est guère usité qu'en termes de Jurisprudence. Grande suspicion. Juste suspicion. Suspicion de fraude. Suspicion de simonie. Avoir suspicion. Donner suspicion. Entrer en suspicion. Pour cause de suspicion.

SUSTENTER. v. a. Nourrir, entretenir la vie par le moyen des aliments. Il ne se dit qu'en parlant Des personnes. Tant de livres de pain par jour suffisent pour sustenter tant de pauvres. On l'emploie aussi avec le pronom personnel. Il n'a pas même de quoi se sustenter.

SUSTENTÉ, ÉE. participe

SUTURE. s. f. T. d'Anat. Jointure de deux parties du crâne qui entrent l'une dans l'autre par des dentelures, et qui paraissent comme cousues ensemble. Les sutures du crâne.

Il se dit, en Botanique, de L'endroit où les pièces, les valves qui forment l'enveloppe de certains fruits, se joignent et adhèrent entre elles par leurs bords. Suture longitudinale.

Il signifie, en termes de Chirurgie, La réunion des lèvres d'une plaie, soit que cette réunion s'opère avec les aiguilles et le fil, soit qu'on l'obtienne par le moyen des emplâtres.

SUTURE se dit quelquefois figurément, en parlant Des ouvrages d'esprit dont on a retranché quelque partie, et signifie, Le

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