Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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L'ordre des publicains. Les gens de cette profession
étaient odieux parmi les Juifs; c'est
pourquoi l'Évangile dit : Il faut le traiter comme
un païen et comme un publicain.

Il est quelquefois appliqué, chez les modernes,
aux Traitants, aux financiers, à ceux
qui se chargent de percevoir les revenus publics;
et alors on le prend toujours en mauvaise
part. D'avides publicains.

PUBLICATION. n. f. Action par laquelle
on rend une chose publique et notoire. La
publication de la paix. La publication des bans
d'un mariage. La publication de l'Évangile.

Il se dit spécialement de l'Action de publier,
de faire paraître, de mettre en vente. Je ne
sais quelle cause a retardé la publication de son
livre. La publication d'un journal, d'un écrit
périodique.

Il se dit, par extension, des Ouvrages publiés.
Les publications nouvelles.

PUBLICISTE. n. m. Celui qui écrit sur le
droit public, sur la politique. En ce sens il est
vieux.

Il se dit aujourd'hui de Quiconque écrit
habituellement dans les feuilles publiques.

PUBLICITAIRE. adj. des deux genres. Qui
a rapport à la publicité, qui a un caractère de
publicité.

PUBLICITÉ. n. f. Notoriété publique. La
publicité du crime en rend la punition plus
nécessaire.

Il signifie plus ordinairement Qualité de ce
qui est rendu public. La publicité des débats
judiciaires en matière criminelle est consacrée
par nos lois. Leurs démêlés ont eu, ont reçu la
plus grande publicité. Il a donné toute la publicité
possible à ses réclamations.

Il signifie aussi Annonce de caractère commercial
par les journaux, les affiches, les prospectus
et tous autres moyens de réclame. Frais
de publicité. Un office de publicité. Publicité
lumineuse. Une débauche de publicité. Une publicité
tapageuse, indiscrète, éhontée
.

PUBLIER. v. tr. Rendre public et notoire.
Publier une loi, un édit. Publier un manifeste.
Publier la paix. L'Évangile a été publié par
toute la terre. La renommée eut bientôt publié
un événement si extraordinaire. C'est une chose
que je lui avais dite en secret, et il est allé la
publier partout. Publier une nouvelle. Publier
des bans.

Fam., Publier quelque chose sur les toits, Le
divulguer avec éclat.

PUBLIER signifie spécialement Faire paraître,
mettre en vente. Publier un livre, un
journal
.

PUBLIQUEMENT. adv. En public, devant
tout le monde. C'est une chose qu'il a faite
publiquement, il ne s'en est point caché. Je le
lui ai déclaré publiquement. Professer publiquement
une doctrine dangereuse
.

PUCE. n. f. Petit insecte parasite qui se
nourrit du sang de l'homme et de divers
animaux. Un chien plein de puces, couvert de
puces. Le saut d'une puce. Piqûre de puces.
Morsures de puces. Chercher ses puces. Tuer
une puce.

Fig. et fam., Avoir la puce à l'oreille, Être
inquiet pour le succès de quelque affaire. Mettre
à quelqu'un la puce à l'oreille,
Lui inspirer des
inquiétudes.

Fig. et pop., Secouer les puces à quelqu'un,
L'admonester vigoureusement.

PUCE est aussi adjectif des deux genres et
signifie Qui est d'un brun semblable à celui
de la puce. Couleur puce. Habit puce. Étoffe
puce. Ruban puce
.

PUCEAU. n. et adj. m. Garçon qui n'a
point connu de femme. Il est grossier.

PUCELAGE. n. m. État d'un homme qui
n'a point connu de femme, et d'une femme
qui n'a point connu d'homme. Avoir son pucelage.
Perdre son pucelage.
Il est grossier.

PUCELLE. n. f. Femme qui n'a point connu
d'homme. Une jeune pucelle. Il est familier
excepté dans cette expression : La Pucelle
d'Orléans,
Jeanne d'Arc, qui délivra la ville
d'Orléans, assiégée par les Anglais.

PUCELLE. n. f. Poisson qui ressemble à
l'alose, mais qui est moins estimé.

PUCERON. n. m. Petit insecte qui s'attache
aux feuilles et aux rameaux des plantes. Ces
tilleuls, ces rosiers sont dévorés de pucerons
.

PUDDING. (On prononce Poudigne.) n. m.
Mot emprunté de l'anglais. T. de Cuisine. On
donne ce nom à Divers entremets de la cuisine
anglaise, dont le plus connu est composé
de mie de pain, de moelle de boeuf, de raisin
de Corinthe et autres ingrédients. Le pudding
de Noël.
On dit aussi Plum-pudding.

PUDDLAGE. n. m. T. de Métallurgie. Procédé
pour affiner la fonte.

PUDDLER. v. tr. T. de Métallurgie. Affiner
la fonte dans un four à réverbère.

PUDDLEUR. n. m. T. de Métallurgie. Ouvrier
employé au puddlage.

PUDEUR. n. f. Honte honnête, mouvement
excité par l'appréhension de ce qui blesse ou
peut blesser la décence, la modestie, l'honnêteté.
Pudeur virginale. C'est un reste de pudeur
qui l'a retenu. C'est avoir perdu toute pudeur
que d'oser agir ainsi. Il n'a aucune pudeur.
Épargnez, ménagez, respectez la pudeur de cette
jeune fille. Rougir de pudeur. La pudeur paraît
sur son visage. Des discours qui offensent, qui
blessent la pudeur.

Il se dit encore d'une Sorte de discrétion,
de retenue ou de délicatesse qui empêche de
dire, d'entendre ou de faire certaines choses
sans embarras. Rougir de pudeur. Il a eu la
pudeur de ne point me parler de son aventure.
Il a eu assez peu de pudeur pour s'adjuger lui-
même la meilleure part. C'est un homme qui
loue tout le monde sans pudeur. Ne lui donnez
pas tant de louanges en face, ménagez, épargnez
sa pudeur.

C'est un homme sans pudeur, C'est un homme
qui ne rougit de rien.

PUDIBOND, ONDE. adj. Qui a une pudeur
exagérée jusqu'au ridicule. Il n'est guère usité
que familièrement et ne se dit que par plaisanterie.
Vous êtes bien pudibond. Avoir l'air
pudibond. Un moraliste pudibond.

Rougeur pudibonde, Rougeur du visage produite
par la timidité, par la pudeur.

PUDIBONDERIE. n. f. Caractère de celui
qui est pudibond. Un accès de pudibonderie.

Il se dit aussi des Choses. La pudibonderie
d'une réponse
.

PUDICITÉ. n. f. Caractère de celui, de celle
qui est pudique. Un air de pudicité. Une altitude
pleine de pudicité
.

PUDIQUE. adj. des deux genres. Qui est
chaste et modeste dans ses moeurs, dans ses
actions, dans ses discours. Le pudique Joseph.
La pudique Lucrèce.

Il se dit aussi des Choses. Avoir des moeurs
pudiques. Discours pudiques. Regard pudique.
Oreilles pudiques. Un amour pudique
.

PUDIQUEMENT. adv. D'une manière pudique.
Se conduire, se comporter, se tenir pudiquement.
En parlant contre l'impudicité, on
doit s'exprimer pudiquement
.

PUER. (Ce verbe n'est usité qu'au présent,
à l'imparfait, au futur de l'indicatif, au conditionnel
présent, au subjonctif présent, à l'infinitif
et au participe présent.) v. intr. Sentir
mauvais. Ces perdrix puent. Si vous gardiez
ces fleurs plus longtemps dans la même eau,
elles pueraient.

Fig. et pop., Cela lui pue, lui pue au nez,
Il en est rebuté, dégoûté.

PUER s'emploie transitivement. Cet homme
pue le vin, pue l'ail. Ses habits puent la vieille
graisse.

Cela pue le musc, l'ambre, etc., se dit d'une
Chose qui a une odeur de musc, d'ambre, etc.,
excessive et incommode.

PUÉRICULTURE. n. f. T. didactique. Art
d'élever les jeunes enfants. Il désigne particulièrement
la Science des méthodes et des procédés
propres à développer les jeunes enfants
au physique et au moral.

PUÉRIL, ILE. adj. Qui appartient à l'enfance.
Âge puéril. L'instruction puérile.

La Civilité puérile et honnête, Titre d'un
vieux livre fait pour apprendre la civilité aux
enfants.

PUÉRIL se dit, par extension, de Ce qui
est frivole et qui conviendrait à un enfant,
soit dans le raisonnement, soit dans les actions.
Ce qu'il dit là est puéril. Raisonnement puéril.
Excuse puérile. Frayeur puérile. Cette discussion
serait puérile. Conduite puérile. Occupation
puérile. Amusement puéril
.

PUÉRILEMENT. adv. D'une manière, puérile.
C'est raisonner bien puérilement.

PUÉRILITÉ. n. f. Caractère de ce qui est
frivole et qui conviendrait à un enfant, soit
dans le raisonnement, soit dans les actions;
il ne se dit qu'en parlant des Personnes qui
ont passé l'âge de l'enfance. Il y a de la puérilité
dans ce raisonnement, dans ce discours.

Il se dit aussi des Actions, des discours qui
offrent ce caractère. Il ne dit que des puérilités.
Ce que vous faites là est une puérilité
.

PUERPÉRAL, ALE. adj. T. de Médecine.
Il n'est guère usité que dans cette expression :
Fièvre puerpérale, Fièvre qui atteint les femmes
en couches.

PUGILAT. n. m. Combat à coups de poing
qui était en usage dans les gymnases des
anciens. Les bras des athlètes étaient armés de
cestes dans l'exercice du pugilat.

Par extension, il désigne Toute lutte à coups
de poing. Il y a eu à la fin de la séance parlementaire
un véritable pugilat
.

PUGILISTE. n. m. Celui qui pratique le
pugilat.

PUGNACE. adj. des deux genres. Qui est
combatif.

PUINE. n. m. T. d'Eaux et Forêts. Il se dit
des Arbrisseaux qui sont censés mort-bois.
Voyez MORT-BOIS.

PUÎNÉ, ÉE. adj. Qui est né après un de ses
frères ou une de ses soeurs. C'est mon frère
puîné. C'est ma soeur puînée.

Il s'emploie substantivement pour distinguer
de l'aîné ses Frères et soeurs. C'est mon
puîné.
Dans la conversation, on se sert plus
ordinairement du nom de Cadet.

PUIS. adv. de temps. Ensuite, après. Ils
se proposent d'aller à Orléans, à Blois, puis
à Tours. Il leur dit quelques mois, puis il sortit.

Il est aussi adverbe de lieu. Derrière lui
était assis un tel, puis un tel.

Et puis, D'ailleurs, au reste, en outre. Vous
ne l'y détermineriez que difficilement; et puis,
à quoi cela servirait-il?

Fam. et par forme d'interrogation, Et puis?
Eh bien, qu'en arrivera-t-il, que s'ensuivra-
t-il, que fera-t-on après? ou Qu'en arriva-t-il?
que s'ensuivit-il? Et puis quoi?

PUISAGE. n. m. Action de puiser. Il a
droit de puisage dans cette fontaine.

PUISARD. n. m. Sorte de puits pratiqué
pour recevoir des eaux inutiles et les absorber.
Bâtir un puisard à pierres sèches. Pratiquer
des puisards dans une cour
.

PUISATIER. n. m. Ouvrier qui creuse des
puits.

PUISER. v. tr. Prendre de l'eau dans un
puits, dans une rivière, à une source, etc. Puiser
de l'eau à la rivière, dans la fontaine.

Il s'emploie aussi intransitivement. Puiser
à la rivière. Puiser au bassin de la fontaine,
au courant de l'eau. Puiser à la source.

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