Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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Faire raccoutrer son habit, son manteau. Il est vieux.

RACCOUTRÉ, ÉE. participe

RACCOUTUMER (SE). v. pron. Reprendre une habitude. Il se raccoutume à notre manière de vivre. Il commence à se raccoutumer avec nous. Il est familier.

RACCROC. s. m. Terme usité dans certains Jeux d'adresse. On appelle Coup de raccroc, ou simplement Raccroc, Un coup inattendu, qui répare un coup manqué, et ordinairement Un coup où il y a plus de bonheur que d'adresse. Il s'est sauvé par un coup de raccroc. Il a fait cette bille par un raccroc, par raccroc, de raccroc. C'est un raccroc.

RACCROCHER. v. a. Accrocher de nouveau. Raccrochez cette tapisserie. Raccrocher un tableau. On emploie aussi ce verbe avec le pronom personnel.

Fig. et fam., Il s'est raccroché au service, se dit D'un homme qui avait quitté le service, et qui y est rentré.

Se raccrocher à une chose, La saisir, s'en aider pour se sauver d'un danger, pour se tirer d'un embarras. Il était noyé, s'il ne s'était raccroché à cette branche. Dans le danger, on se raccroche à tout ce qu'on trouve sous sa main. Quand on le presse, il se raccroche à des prétextes.

Fig. et fam., Se raccrocher à une chose, S'y attacher pour regagner d'un côté ce qu'on avait perdu de l'autre. Il avait peu réussi dans la peinture; il s'est raccroché au commerce des tableaux. Dans cette affaire, il aurait perdu par le fond; mais il s'est raccroché à la forme. On dit aussi absolument, Se raccrocher, Regagner en tout ou en partie les avantages qu'on avait perdus. Laissez-le faire, il trouvera bien moyen de se raccrocher.

RACCROCHER se dit, figurément et familièrement, Des filles de mauvaise vie, qui pressent les passants d'entrer chez elles.

RACCROCHÉ, ÉE. participe

RACCROCHEUSE. s. f. Fille de mauvaise vie qui raccroche les passants.

RACE. s. f. coll. Lignée, tous ceux qui viennent d'une même famille. Il est d'une bonne race, de bonne race, d'une race illustre, ancienne. Il sort, il vient d'une noble race, d'une race de gens de bien. Il est de la race royale. Les trois races des rois de France. Les rois de la première, de la seconde, de la troisième race. La race des Carlovingiens. La race de saint Louis. La race des Héraclides. Les auteurs de sa race. Il y a eu de grands hommes, de grands princes dans cette race. Il n'a point laissé de race. C'est une race éteinte. Dieu promit à Abraham de multiplier sa race à l'infini. Un homme de race juive. Il n'est pas de race à faire une lâcheté.

RACE se dit, par extension, d'Une multitude d'hommes qui sont originaires du même pays, et se ressemblent par les traits du visage, par la conformation extérieure. La race caucasienne. La race mongole. La race malaise. Les habitants de ce royaume, de cette province sont une belle race d'hommes.

La race mortelle, la race humaine, Les hommes en général.

Poétiq., La race future, les races futures, les races à venir, Les hommes à naître.

RACE se dit quelquefois d'Une classe d'hommes exerçant la même profession, ou ayant des inclinations, des habitudes qui leur sont communes. En ce sens, il se prend toujours en mauvaise part. Les usuriers sont une race maudite, une méchante race. La race des pédants est insupportable. La race des fripons est fort nombreuse.

Fam., Méchante race, méchante petite race, se dit À de petits enfants, par manière de reproche, de réprimande. On dit de même au pluriel: Ce sont de méchantes races. Ces petites races-là font un bruit perpétuel.

RACE se dit aussi Des espèces particulières de quelques animaux domestiques, comme chiens, chevaux, etc. Ce chien, ce cheval est de bonne race. Je veux avoir de la race de cette jument-là. Pour faire race, il faut choisir de bonnes cavales.

Absol., C'est un cheval de race, C'est un cheval de bonne race. Ce cheval a de la race, Sa figure et sa construction annoncent qu'il est de bonne race.

Prov. et fig., Les bons chiens chassent de race, ou Bon chien chasse de race, Les enfants tiennent des moeurs et des inclinations de leurs pères; et dans le même sens, Cet homme chasse de race. Cela se dit en bonne et en mauvaise part; mais on ne le prend jamais qu'en mauvaise part lorsqu'il s'agit D'une femme. Cette fille chasse de race, Elle est coquette, comme l'était sa mère.

Fig., Race de vipères. Expression employée quelquefois dans l'Écriture pour désigner Les pharisiens, et qu'on applique aujourd'hui à de Méchantes gens.

RACHAT. s. m. Action par laquelle on rachète, on recouvre une chose qu'on avait vendue, en en rendant le prix à l'acheteur. Vendre à faculté de rachat, avec faculté de rachat, à condition de rachat.

Le rachat d'une rente, d'une pension, Le payement d'une certaine somme pour l'amortissement, pour l'extinction d'une rente, d'une pension. On dit de même, Le rachat d'une servitude.

RACHAT signifie aussi, Délivrance, rédemption. Le rachat des captifs. Notre-Seigneur a donné son sang pour le rachat du genre humain.

RACHAT en Matière féodale, se disait de La somme à laquelle était estimé le revenu d'une année du fief qui devait le droit de relief.

Rachat de marchandises, Payement d'une certaine somme pour obtenir la remise des marchandises capturées en mer par un corsaire.

RACHETABLE. adj. des deux genres Qu'on a droit de racheter. Une rente rachetable. Une propriété rachetable dans trois ans.

RACHETER. v. a. Acheter ce qu'on a vendu. J'avais vendu mon cheval à un tel, mais je l'ai racheté de lui, je le lui ai racheté.

Il signifie aussi, Acheter des choses de même espèce que celles qu'on a vendues, ou qu'on ne possède plus par quelque cause que ce soit. Il avait vendu ses tableaux, il en a racheté d'autres. J'avais donné ce livre, on m'avait pris ce livre, j'en ai racheté un autre exemplaire.

Racheter une rente, une pension, Se libérer, se décharger d'une rente, d'une pension, moyennant une certaine somme une fois payée.

RACHETER signifie encore, Délivrer à prix d'argent un captif, un prisonnier. On le racheta des mains des pirates. Racheter de captivité. Racheter les prisonniers.

Il s'emploie, dans ce sens, avec le pronom personnel. Se racheter de captivité. À Athènes, les esclaves avaient la faculté de se racheter. Il s'est racheté des pirates moyennant une forte rançon. On dit de même: Se racheter d'un service foncier. Se racheter d'une peine. Se racheter du pillage. Etc.

RACHETER se dit aussi en parlant De Notre Seigneur JÉSUS-CHRIST. Il a racheté le genre humain par son sang. Il a voulu mourir pour racheter les hommes.

Je voudrais l'avoir rachetée de beaucoup, se dit en parlant D'une chose dont on regrette la perte; et, Je voudrais l'avoir rachetée de mon sang, en parlant D'une personne qui est morte, et qu'on aimait beaucoup. On dit familièrement, par exagération, Si vous me faites ce plaisir-là, vous me rachèterez la vie.

RACHETER signifie encore, Compenser, balancer, faire pardonner, faire oublier. Racheter ses défauts par ses agréments, ses vices par ses vertus. Sa bonté rachète beaucoup de ridicules. Un si grand bonheur rachète bien des peines.

Il s'emploie, dans un sens analogue, avec le pronom personnel. Ces défauts se rachetaient en lui par de bonnes qualités. Cette fatigue se rachète par beaucoup d'avantages.

Racheter ses péchés par l'aumône, Obtenir la rémission de ses péchés en faisant l'aumône.

RACHETER en termes d'Architecture, Corriger, rendre moins sensible un vice, un défaut de construction ou de décoration, une irrégularité. On a donné la forme octogone à cette cour, afin de racheter l'irrégularité des bâtiments. On a racheté la forme irrégulière de cette pièce par des pans coupés. Cette irrégularité de terrain est rachetée par une rampe.

RACHETÉ, ÉE. participe

RACHIDIEN, ENNE. adj. T. d'Anat. Qui a rapport ou qui appartient à la colonne vertébrale, appelée en grec Rachis. Nerfs rachidiens. Trous rachidiens. Artères, veines rachidiennes. Canal rachidien.

RACHITIQUE. adj. des deux genres Il se dit Des personnes nouées, et affectées de rachitisme. Une personne rachitique. Un enfant rachitique. On dit aussi, Affection rachitique, Affection qui tient du rachitisme.

RACHITIQUE se dit, par extension, Des blés avortés.

RACHITIS. s. m. (On fait sentir l'S.) T. de Médec., emprunté du grec. Voyez RACHITISME.

RACHITISME. s. m. T. de Médec. Maladie qui consiste principalement dans la courbure de l'épine du dos et de la plupart des os longs, avec gonflement des articulations. Le rachitisme est rare dans ce pays. On dit aussi, Rachitis.

Il se dit, par extension, d'Une maladie du blé, qui empêche la tige de se développer, et la rend noueuse.

RACINAGE. s. m. Décoction d'écorce de feuilles de noyer, de coques de noix, propre pour la teinture.

RACINAL. s. m. T. de Charpenterie. Il se

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