Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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par un autre. Le quotient du nombre douze divisé par trois, est quatre; et celui du même nombre divisé par quatre, est trois. Le dividende, le diviseur, et le quotient.

QUOTITÉ. s. f. La somme fixe à laquelle monte chaque quote-part. J'ai payé ma quotité.

Impôt de quotité, Celui par lequel on détermine immédiatement ce que chaque personne doit payer; par opposition a Impôt de répartition, Celui par lequel on détermine d'abord ce que chaque commune doit payer, pour que la répartition se fasse ensuite entre les habitants.

En Matière féodale, La quotité du cens, La somme à laquelle montait le cens dû par un vassal à son seigneur. Il se dit maintenant en Matière électorale. La quotité du cens nécessaire pour être électeur, pour être éligible.

En termes de Droit, Légataire d'une quotité, Celui auquel un défunt a légué un tiers, un quart, un dixième, en un mot, une partie aliquote de sa succession. Quotité disponible, ou Portion disponible, La portion de biens dont la loi permet de disposer par donation ou testament.

R. s. f. et m. Lettre consonne, la dix huitième de l'alphabet. Lorsqu'on la nomme Erre, suivant la prononciation ancienne et usuelle, le nom de cette lettre est féminin. Une R (erre). Lorsqu'on l'appelle Re, suivant la méthode moderne, ce nom est masculin. Un R (re).

R, ne se fait point sentir à la fin des substantifs et des adjectifs en ier, comme Officier, coutelier, grenier, pommier, entier, singulier, qu'on prononce Officié, coutelié, etc.; excepté Fier. Elle ne se prononce pas non plus à la fin des verbes en er, comme Aller, chanter, entrer; excepté dans la lecture et le discours soutenu, lorsque le mot suivant commence par une voyelle: Aller au combat (Allé-r au combat). Elle est également nulle à la fin de quelques autres mots, tels que Berger, danger, monsieur, etc.

R double, se prononce comme si elle était simple, excepté dans Errer, abhorrer, concurrent, interrègne, narration, terreur, torrent, et quelques autres; dans la plupart des mots qui commencent par irr: Irrégulier, irrévocable; ainsi que dans le futur et le conditionnel des verbes Acquérir, mourir, courir et ses dérivés: J'acquerrai, je courrai, je mourrai; J'acquerrais, etc.

RABÂCHAGE. s. m. Défaut de celui qui rabâche. Il est sujet au rabâchage.

Il se dit plus ordinairement Des discours de celui qui rabâche. Tout ce qu'il dit n'est que du rabâchage, n'est qu'un rabâchage. Il est familier dans les deux sens.

RABÂCHER. v. n. Revenir souvent et inutilement sur ce qu'on a dit. Cet homme ne fait que rabâcher. Il est familier.

Il s'emploie quelquefois activement. Il rabâche toujours les mêmes choses.

RABÂCHÉ, ÉE. participe

RABÂCHERIE. s. f. Il se dit d'Un discours ou d'un écrit plein d'inutilités et de répétitions fatigantes. J'ai lu ce discours, ce n'est qu'une rabâcherie continuelle, ce ne sont que des rabâcheries. Je suis forcé d'entendre chaque jour ses éternelles rabâcheries. Il est familier, et s'emploie le plus ordinairement au pluriel.

RABÂCHEUR, EUSE. s. Celui, celle qui rabâche. Un vieux rabâcheur. Une vieille rabâcheuse. Il est familier.

RABAIS. s. m. Diminution de prix et de valeur. On lui a promis cent mille écus, mais il y aura bien du rabais. Il a acheté cette terre sur le pied de dix mille livres de rente, il y trouvera un grand rabais.

Rabais des monnaies, La diminution que le gouvernement fait sur la valeur pour laquelle la monnaie a cours. Les pièces de six francs et de trois livres ont subi un rabais.

RABAIS se dit aussi de La diminution du prix de toutes sortes de denrées et de marchandises. Vendre, donner, mettre des marchandises au rabais. Achetez-moi douze exemplaires de ce livre, au lieu de six; je vous ferai un rabais, je vous ferai un rabais de tant. J'ai pris la pièce de drap entière, et j'ai obtenu un rabais. Ce morceau de drap n'étant qu'un reste, un coupon, je vous le donne au rabais. Livres vendus au rabais.

Fig., Mettre trop au rabais quelqu'un, quelque chose, En parler trop désavantageusement. Vous mettez trop au rabais cet auteur, cet ouvrage; le mérite, les talents de cet homme.

RABAIS se dit encore d'Un mode d'adjudication publique, suivant lequel les ouvrages, les travaux, les fournitures sont adjugés à celui des concurrents qui s'en est chargé au moindre prix. Adjudication au rabais. Proposer un ouvrage, une entreprise au rabais. Ces ouvrages ont été donnés, adjugés au rabais. Il les a pris au rabais.

RABAISSEMENT. s. m. Action de rabaisser, de diminuer. Il ne s'emploie guère qu'en parlant De la valeur des monnaies ou du montant des impôts. Le rabaissement des monnaies. Le rabaissement de la contribution foncière. Il est peu usité.

RABAISSER. v. a. Mettre plus bas, placer une chose au-dessous du lieu où elle était. Ce tableau est trop haut, il faut un peu le rabaisser. Il faudrait rabaisser cette corniche.

Rabaisser la voix, Élever moins la voix. Vous parlez trop haut dans la chambre du malade, rabaissez un peu votre voix.

Cet oiseau a rabaissé son vol, Il est descendu de la hauteur où il s'était élevé, il vole plus bas.

Fig., Cet homme a rabaissé son vol, Il a réduit sa dépense, il vit dans un moindre éclat qu'auparavant; ou Il modère les prétentions qu'il avait.

Fig., Rabaisser l'orgueil de quelqu'un, Réprimer l'orgueil, la vanité de quelqu'un.

Prov. et fig., Rabaisser le caquet de quelqu'un, à quelqu'un, Confondre par ses raisons, ou faire taire par autorité, un homme qui parle mal à propos ou insolemment. Il a trouvé des gens qui ont rabaissé son caquet, qui lui ont rabaissé le caquet. On dit à peu près dans le même sens, Rabaisser le ton de quelqu'un, faire rabaisser le ton à quelqu'un. Il parle un peu trop insolemment; je lui rabaisserai le ton, je lui ferai bien rabaisser le ton.

RABAISSER signifie aussi, Diminuer. Rabaisser le taux des denrées. Rabaisser les monnaies.

RABAISSER signifie encore, Déprécier, estimer au-dessous de la valeur. Vous rabaissez trop sa marchandise. On rabaisse trop cet homme-là. Rabaisser le mérite de quelqu'un.

En termes de Manége, Rabaisser les hanches du cheval, Asseoir un cheval disposé à s'élever sur les jarrets, ou à marcher et à travailler sur les épaules. Chassez le derrière avec vos jambes, retenez le devant avec la main; vous relèverez le devant, et vous rabaisserez le derrière ou les hanches.

RABAISSÉ, ÉE. participe

RABAT. s. m. Partie de l'habillement des ecclésiastiques, consistant en un morceau de toile noire qui descend sur la poitrine, divisé en deux portions oblongues et bordées de blanc. Faiseuse de rabats. Grand rabat. Petit rabat. Empeser des rabats. Autrefois les gens de robe portaient des rabats. Les membres de certaines congrégations portent des rabats blancs.

RABAT se dit aussi Du toit d'un jeu de paume, qui sert à rejeter la balle. Être au rabat. Tenir le rabat. Il se dit, par extension, Du coup qui vient du rabat. Jouer le rabat.

RABAT au Jeu de quilles, se dit par opposition à Venue, et signifie, Le coup que le joueur joue de l'endroit où sa boule s'est arrêtée. Il a fait deux quilles de venue et quatre de rabat. Dans quelques parties, quand on n'a rien fait de venue, on ne joue point de rabat.

RABAT en termes de Chasse, L'action de rabattre le gibier.

RABAT-JOIE. s. m. Sujet de chagrin qui vient troubler l'état de joie où l'on était.

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