Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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genre masculin, désignant des Instruments
qui servent à peser : Pèse-acide, Pèse-alcool,
Pèse-bébé, Pèse-lait, Pèse-lettre, Pèse-liqueur,
Pèse-sel, Pèse-sirop, Pèse-vin, etc
.

PESÉE. n. f. Action de peser. Avant de lui
livrer ces ballots de laine, on en a fait la pesée
en sa présence.

Il désigne aussi la Quantité de ce qui a été
pesé en une fois. La première pesée est de cinquante
kilogrammes. Une forte pesée.

Il se dit encore de l'Effort qu'on fait avec
une pince, avec un levier pour forcer une
porte, un volet, pour soulever un corps.
Exercer une pesée.

PESER. (Au futur, Je pèserai, et au conditionnel,
Je pèserais.) v. tr. Examiner la pesanteur
d'une chose, la rapporter à un poids
déterminé. Peser de la viande. Peser du pain.
Peser une lettre, un paquet. Peser une pièce
d'or. Peser avec des balances. Peser avec une
bascule.

Il signifie, au figuré, Apprécier, estimer la
valeur d'une chose. Dieu pèse toutes nos actions.

Il signifie encore, au figuré, Examiner attentivement
une chose, pour en connaître le fort
et le faible. Peser mûrement les choses. Peser
les raisons pour et contre. Peser les conséquences
d'une affaire. On compte les voix, on ne les pèse
pas.

Peser ses mots, ses paroles; peser la valeur
de chaque terme,
Examiner, en parlant, la
valeur, la conséquence de ce qu'on dit.

Peser toutes ses paroles, peser tout ce qu'on
dit,
Parler avec lenteur et circonspection.

PESER est aussi intransitif et signifie Avoir
un certain poids. Ce paquet pèse peu, pèse
beaucoup, pèse lourd. Le tout ensemble pesait
plus de cent kilogrammes. Ses vêtements lui
pesaient.

Fam., Cela ne pèse pas plus qu'une plume,
se dit d'une Chose très légère.

Fig. et fam., Ne pas peser une once, N'être
d'aucun poids. Cette objection n'a pas pesé
une once.

Cette pièce d'or ne pèse pas, Elle n'a pas
le poids fixé par la loi.

PESER signifie aussi Appuyer fortement sur
une chose, faire sentir son poids. Peser sur un
levier. Pesez sur cette planche pour la maintenir,
pendant qu'on la sciera. Peser sur les étriers.

Cette viande, cette boisson pèse sur l'estomac,
Elle est difficile à digérer.

En termes de Manège, Ce cheval pèse à la
main
, Il s'appuie sur le mors et fatigue la main
du cavalier.

Fig. et fam., Cette personne lui pèse sur les
épaules,
Elle lui est à charge par son importunité.

Fig. et fam., Cette personne, cette chose lui
pèse sur les bras
, Elle lui est à charge par la
dépense qu'elle lui occasionne.

Fig., Cela lui pèse sur le coeur, Cela lui cause
du chagrin, du ressentiment.

Fig., Ce souvenir, ce remords lui pèse sur la
conscience
, Il se repent de la manière dont il a
agi.

Fig., Cela lui pèse, Cela lui cause de la peine,
de l'inquiétude, de l'embarras.

Fig., Un secret lui pèse, se dit en parlant d'une
Personne qui n'est pas capable de garder un
secret.

PESER s'emploie aussi figurément, et il signifie
Demeurer plus longtemps, insister plus
longtemps. Il faut peser sur cette note. Il faut
peser sur cette syllabe.

PESER signifie encore, au figuré, Exercer
sur quelqu'un de l'influence, une sorte de contrainte
morale. En cette occasion le ministère
pesa fortement sur la Chambre. Je me reprocherais
de peser sur votre choix.

PESEUR. n. m. Celui qui pèse. Les peseurs
d'or.

PESON. n. m. Instrument dont il existe plusieurs
sortes ayant des formes différentes, et
qui sert à déterminer des pesanteurs ou des
forces. Le levier d'un peson. Le crochet d'un
peson. Peson à ressort.

PESSAIRE. n. m. T. de Chirurgie. Instrument
dont on se sert dans le traitement de
certaines affections de la matrice.

PESSIMISME. n. m. Doctrine philosophique
selon laquelle le mal l'emporte sur le bien.

Dans le langage courant, il signifie Opinion
de ceux qui sont portés à croire que tout va
mal.

PESSIMISTE. n. m. Philosophe qui professe
le pessimisme.

Dans le langage courant, il désigne Celui
qui voit les choses en noir.

Il s'emploie aussi adjectivement. Doctrines,
idées pessimistes. Théories pessimistes
.

PESTE. n. f. Maladie épidémique, contagieuse,
qui produit des bubons, des exanthèmes,
etc., et qui cause une grande mortalité.
Être frappé de la peste. Mourir de la peste.
Avoir la peste. Gagner la peste. Communiquer
la peste. En temps de peste. Sérum contre la
peste. La peste se mit dans l'armée
.

La peste noire, Terrible épidémie qui sévit
sur une grande partie du monde, vers le
milieu du quatorzième siècle.

Fig. et fam., On le fuit comme la peste, On
l'évite avec un grand soin, on fait tout ce
qu'on peut pour l'éviter.

Peste bovine, Maladie infectieuse et contagieuse
qui sévit sur les bêtes à cornes.

PESTE se dit, figurément, de Certaines choses
pernicieuses et funestes qui corrompent les
coeurs ou les esprits. Cette doctrine est une peste
dont on doit prévenir les ravages. La discorde
est la peste des États.

Il se dit aussi des Personnes dont le rôle est
funeste, dont la fréquentation est pernicieuse.
Cet homme est une peste. Cette femme est une
peste. C'est une méchante peste. Les flatteurs,
peste fatale aux rois et aux peuples. Peste de
cour.

Fam., C'est une petite peste, se dit d'un Enfant
terrible, fille ou garçon.

PESTE se dit quelquefois par une sorte
d'imprécation. Peste de l'étourdi! La peste soit
de l'ignorant!

PESTE est aussi une sorte d'interjection
familière. Peste! Peste, que cela est beau! Peste,
qu'il fait froid!
Dans ces deux dernières acceptions,
il vieillit et n'est plus guère employé
que par affectation d'archaïsme.

PESTER. v. intr. Montrer, par des paroles
aigres et emportées, le mécontentement qu'on
a de quelqu'un ou de quelque chose. C'est un
homme qui passe sa vie à pester. Il peste contre
ses juges. Tout le monde peste contre lui. Vous
avez beau pester, il n'en sera ni plus ni moins.

Il est familier.

PESTEUX, EUSE. adj. Qui se rapporte à
la peste. Un bubon pesteux.

PESTIFÉRÉ, ÉE. adj. Qui est infecté de
peste. Il venait d'un lieu pestiféré. On brûla ces
marchandises, comme pestiférées.

Il s'emploie substantivement en parlant des
Personnes et il désigne Celui qui est atteint de
la peste. Visiter les pestiférés.

On le fuit comme un pestiféré se dit en parlant
d'un Homme dont on évite à tout prix le
commerce.

PESTILENCE. n. f. Peste répandue dans un
pays, corruption de l'air. Dans un temps de pestilence.
Il est vieux.

Fig. et en termes de l'Écriture, Être assis
dans la chaire de pestilence,
Professer une mauvaise
doctrine.

PESTILENT, ENTE. adj. T. didactique.
Qui tient de la peste. Une fièvre pestilente.
Respirer un air pestilent.
Il est peu usité.

PESTILENTIEL, ELLE. (TIEL se prononce
CIEL.) adj. Qui a les caractères de la peste.
Maladie pestilentielle.

Il signifie aussi Qui donne la peste et, par
extension, Qui est infecté. Un air pestilentiel.
Vapeurs pestilentielles.

PET. n. m. Gaz qui sort du corps par en bas
avec bruit. Faire un pet. Lâcher un pet. Il est
trivial.

En termes de Cuisine, Pet de nonne, Beignet
soufflé.

PÉTALE. n. m. T. de Botanique. Chacune
des pièces qui composent la corolle d'une
fleur. Corolle à cinq pétales.

PÉTARADE. n. f. Suite de pets que font
certains animaux en ruant.

Il se dit aussi d'une Suite de bruits provenant
de l'explosion d'un feu d'artifice ou de
pièces d'artillerie.

Par extension, il désigne surtout aujourd'hui
les Bonds de gaieté bruyante que font
certains animaux.

PÉTARADER. v. intr. Faire une pétarade.

PÉTARD. n. m. Petit fourneau chargé
d'explosif, qu'on fait éclater pour briser une
porte, ébranler une muraille, faire une excavation
dans un terrain très dur. Charger un
pétard. Faire partir un pétard.

Il se dit spécialement, en termes de Chemins
de fer, d'une Petite boîte détonante que l'on
place sur un rail comme signal et qui, écrasée
par une locomotive, attire par le bruit de la
détonation l'attention du mécanicien. Poser
des pétards sur la voie.

Il se dit aussi d'une Pièce d'artifice faite
avec de la poudre et du papier roulé et serré.
Un pétard lui éclata dans la main.

Fig. et fam., Un pétard, Une nouvelle à
sensation lancée à dessein de faire scandale.
Lancer un pétard.

PÉTARDER. v. tr. Faire sauter avec un
pétard. Pétarder une porte.

PÉTASE. n. m. T. d'Antiquité. Chapeau
rond à larges bords, qui était en usage chez les
Anciens. Le pétase ailé de Mercure.

PÉTAUD. n. m. Terme qui n'est usité que
dans cette phrase familière, La cour du roi
Pétaud,
Un lieu de confusion où tout le monde
est maître. Tout le monde commande dans cette
maison : c'est la cour du roi Pétaud.

PÉTAUDIÈRE. n. f. Assemblée où il n'y a
pas d'ordre, lieu où chacun veut commander.
Cette administration est une pétaudière, une
vraie pétaudière.
Il est familier.

PÉTÉCHIES. n. f. pl. T. de Médecine.
Taches pourprées, semblables à des morsures
de puces, qui paraissent sur la peau dans certaines
maladies.

PET-EN-L'AIR. n. m. Veston court, qui ne
descend que jusqu'au bas des reins. Il est
familier et il vieillit.

PÉTER. v. intr. Faire un pet. Il est trivial.

Fig., Péter plus haut que le cul ou Péter plus
haut que son derrière,
Entreprendre des choses
au-dessus de ses forces; Prendre des airs au-
dessus de son état. Il est très familier.

PÉTER se dit figurément de Certaines choses
qui font un bruit subit et éclatant. Le bois de
chêne pète dans le feu. Ce vin fait péter les bouteilles.

Il est très familier.

Son fusil, son pistolet lui a pété dans la
main,
Son fusil, son pistolet a éclaté dans sa
main.

Fig. et fam., Ne comptez pas sur les promesses
de cet homme, il vous pétera dans la main,

Il vous manquera au moment où vous aurez
besoin de lui. On dit de même J'avais pour
cinquante mille francs de billets qui m'ont pété
dans la main,
Que j'ai perdus, dont je n'ai pas
été payé.

PÉTEUX, EUSE. n. Qui est pleutre. Il
s'est laissé chasser comme un péteux.

PÉTILLANT, ANTE. adj. Qui pétille, qui
brille avec éclat. Vin pétillant. Des yeux pétillants
de gaieté. Un écrit, un style, un dialogue
pétillant d'esprit.

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