Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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PORTE-ÉTRIVIÈRES. n. m. pl. Anneaux
de fer carrés, placés aux deux côtés de la selle,
près de la pointe de l'arçon et dans lesquels
passent les étrivières.

PORTEFAIX. n. m. Celui qui fait métier de
porter des fardeaux.

Il désigne aussi, par extension, un Homme
brutal et grossier.

PORTE-FANION. n. m. Soldat ou sous-officier
qui porte le fanion d'un officier général.
Des porte-fanion.

PORTE-FENÊTRE. n. f. Fenêtre qui descend
jusqu'au niveau du soi et qui donne accès
sur un balcon, une terrasse, un jardin. Des
portes-fenêtres.

PORTEFEUILLE. n. m. Enveloppe, étui de
carton, d'étoffe, de cuir, servant à renfermer
des papiers, des dessins, etc. Mettre des estampes
dans un portefeuille. Des portefeuilles.

Fig., Avoir un ouvrage en portefeuille, Ne
pas l'avoir encore publié.

PORTEFEUILLE se dit spécialement d'une
Serviette de cuir, munie de poches et de compartiments,
qui sert à renfermer et à porter
des papiers, des livres, etc. Le portefeuille d'un
ministre. Je vais garder soigneusement votre
note dans mon portefeuille.

Il se dit, figurément, du Titre, des fonctions
de ministre. Le portefeuille des Affaires
étrangères, de la Marine, etc. Recevoir, conserver
un portefeuille. Refuser un portefeuille.

Ministre à portefeuille, Celui qui gère un
département. Ministre sans portefeuille, Ministre
d'État,
Celui qui n'a pas de département.

PORTEFEUILLE se dit aussi d'une Pochette,
le plus souvent de cuir, d'assez petite dimension
pour tenir dans la poche Intérieure d'un
vêtement, et où l'on met des billets de banque,
des lettres, des cartes de visite, etc. Il a
perdu, on lui a volé son portefeuille.

PORTEFEUILLE se dit aussi de l'Ensemble
des valeurs que l'on possède, par opposition
aux biens-fonds. Le portefeuille d'une banque,
d'une société. Avoir un portefeuille bien composé,
mal composé
, Posséder de bonnes, de mauvaises
valeurs. Gérer son portefeuille, Acheter
ou vendre des valeurs en Bourse.

Il s'emploie encore pour désigner une Collection
de dessins ou d'estampes renfermée
dans un ou plusieurs portefeuilles. Le portefeuille
d'un peintre. Le portefeuille d'un amateur.
De précieux portefeuilles
.

PORTE-HACHE. n. m. Étui d'une hache
de sapeur. Des porte-hache.

PORTE-LIQUEURS. n. m. Ustensile de
table où l'on met les flacons contenant les
liqueurs. On dit aussi Cabaret et plus souvent
Cave à liqueurs.

PORTE-MALHEUR. n. m. Chose qu'une
crainte superstitieuse fait regarder comme
ayant le pouvoir d'amener la malchance, de
causer un accident. Il y a telle circonstance
fortuite que les joueurs regardent comme un
porte-malheur.

Il se dit aussi, familièrement, des Personnes.
Cet homme est un porte-malheur, un vrai
porte-malheur,
Sa rencontre est d'un mauvais
présage.

PORTEMANTEAU. n. m. Barre de métal
ou planche fixée horizontalement sur une
muraille et garnie, de distance en distance, de
patères auxquelles on suspend des manteaux
et d'autres vêtements. Des portemanteaux.

Il se dit aussi d'un Étui cylindrique en drap
que les cavaliers attachent à la selle et qui peut
contenir un manteau et des effets de petit
équipement.

Il se dit encore d'une Sorte de valise.

PORTEMENT. n. m. Action de porter. Il
n'est d'usage qu'en parlant des Tableaux où
JÉSUS-CHRIST est représenté portant sa croix.
Ce peintre a fait un portement de croix fort
estimé
.

PORTE-MINE. n. m. Sorte de petit tube de
métal dans lequel on met une mine de crayon
et qui sert à écrire, à dessiner. Des porte-mine.

PORTE-MONNAIE. n. m. Petit sac de cuir,
généralement divisé en compartiments, où
l'on met les pièces de monnaie. Des porte-
monnaie
.

PORTE-MONTRE. n. m. Petit meuble de
bois ou de métal, en forme de chevalet, où
l'on accroche une montre. Des porte-montre.

PORTE-MONTRES. n. m. Petite armoire
vitrée où les horlogers exposent des montres.
Un porte-montres bien garni.

PORTE-MORS. n. m. Chacune des parties
latérales de la bride qui s'étendent de la
têtière au mors, qu'elles soutiennent. Chaque
porte-mors a une boucle par le moyen de
laquelle il peut être haussé ou baissé
.

PORTE-MOUSQUETON. n. m. Sorte de
crochet ou d'agrafe qui est au bas de la bandoulière
d'un cavalier et qui l'aide à porter
son mousqueton.

Il désigne aussi une Sorte d'agrafe à déclic,
placée au bout d'une chaîne pour y accrocher
une montre et qu'on peut ouvrir ou fermer.
Dans ce sens, on dit aussi, par abréviation :
Mousqueton. Des porte-mousqueton.

PORTE-MUSC. n. m. T. de Zoologie. Nom
vulgaire du Chevrotin des montagnes de l'Asie
centrale, qui porte le musc. Par apposition,
Chevrotin porte-musc. Des porte-musc.

PORTE-MUSIQUE. n. m. Sorte d'enveloppe,
le plus souvent en cuir, qui sert à porter de la
musique imprimée ou manuscrite. Des porte-
musique
.

PORTE-PARAPLUIES. n. m. Ustensile
destiné à recevoir les parapluies et aussi les
cannes.

PORTE-PAROLE. n. m. Celui qui porte la
parole pour une assemblée, pour une compagnie,
pour une personne. Des porte-parole.

PORTE-PLUME. n. m. Tige de bois, d'ivoire,
de métal, etc., à l'extrémité de laquelle on fixe
une plume à écrire métallique. Des porte-
plume
.

PORTE-QUEUE. n. m. Caudataire, personne
qui, dans une cérémonie, est chargée
de porter la queue du manteau royal, de la
robe d'un grand personnage, d'une grande
dame. Des porte-queue.

PORTER. v. tr. Soutenir quelque chose,
être chargé de quelque poids. Porter un sac de
blé. Porter un ballot de livres. Porter du bois.
Porter de l'eau. Porter sur la tête. Porter sur le
dos. Porter sur les épaules. Porter à bras. Porter
dans ses bras. Porter une hotte. On le portait
dans une chaise. Vous ne pouvez porter
cela d'une main.

Porter la queue de quelqu'un, Soutenir la
queue de sa robe afin qu'elle ne traîne pas.

Prov. et fig., Chacun porte sa croix en ce
monde,
Il n'y a personne qui n'ait ses afflictions
particulières.

Fig., Avoir plus de travail, plus d'affaires
qu'on n'en peut porter,
Être chargé de tant de
travail, d'une si grande quantité d'affaires,
qu'on n'y saurait suffire.

Fig., Porter tout le poids des affaires, En être
chargé seul, en avoir seul tout le travail.

Fig., Il en portera la peine, Il en sera responsable,
il en sera puni. On dit, familièrement,
dans le même sens, Il en portera la folle enchère.

Fig., Porter le joug, Être dominé par quelqu'un.

Fig. et fam., Porter quelqu'un sur les épaules,
En être importuné, ennuyé, excédé. C'est un
homme qu'on porte sur les épaules. Je le porte
sur les épaules.

Fig., Porter quelqu'un dans son coeur, Le
chérir extrêmement. Il ne le porte pas dans son
coeur,
Il ne l'aime pas du tout.

Fig., L'un portant l'autre ou Le fort portant
le faible,
En compensant l'un avec l'autre,
de manière à former une quantité moyenne.
Cette vigne, cette terre rapporte tant tous les ans,
l'un portant l'autre, le fort portant le faible.

Fig., Porter quelqu'un, Mettre en avant
quelqu'un comme candidat, dans une élection.
Qui portez-vous? Je porte un tel à la députation.
Il sera porté par la majorité de l'assemblée.

Fig., Être porté par l'opinion, Avoir la faveur
publique.

En termes de Manège, Porter son cheval, Le
soutenir, en marchant, de la main, des jarrets
et des cuisses.

PORTER se dit aussi des Chevaux, des bêtes
de charge et des objets inanimés qui soutiennent
quelque chose de pesant. Le cheval
qui le portait. Ce vaisseau porte cinq cents
hommes d'équipage et des vivres pour six mois.
La glace est assez solide pour porter plusieurs
personnes. Ces colonnes portent une galerie.

Cette rivière porte bateau, Elle est navigable.

En termes de Marine, Porter de la toile, Avoir
beaucoup de voiles dehors. Porter bien, porter
mal la voile,
Se comporter bien, se comporter
mal dans la navigation à voile.

PORTER se dit absolument de la Glace qui
est assez solide pour soutenir le poids des
hommes, des voitures. La glace porte. Le fleuve
était pris, il portait
.

PORTER s'emploie figurément dans le sens
de Soutenir, en parlant de Dignités, d'honneurs,
etc. Il porte bien sa nouvelle dignité. Il
porte mal un nom célèbre.

Il signifie encore Supporter, souffrir, endurer.
Il porte patiemment sa disgrâce.
ce vin porte bien l'eau,
On ne laisse pas d'en
sentir encore la force quand on y met de l'eau.
On dit dans le sens contraire : Ce vin ne porte
pas l'eau.

Porter bien le vin, Boire beaucoup de vin
sans s'enivrer.

Cet homme porte bien son âge, Il conserve
dans un âge avancé un air de vigueur et de
santé. Dans un sens opposé et moins ordinaire,
Porter bien son âge signifie Annoncer par son
extérieur l'âge que l'on a. On dit encore : Il
porte cinquante ans,
Il paraît avoir cinquante
ans.

PORTER signifie aussi simplement Avoir sur
soi ou tenir à la main, sans égard à la pesanteur
de la chose. Il ne porte jamais d'argent sur
lui. Il porte toujours quelque livre dans sa poche.
Porter un bouquet à la main.

Il se dit particulièrement, dans cette acception,
en parlant de Tout ce qu'on met sur soi,
pour servir à l'habillement, à la parure, à la
défense, ou pour marquer la profession, l'état,
la dignité. Porter une robe toute simple. C'est
un vêtement qui n'a jamais été porté. Porter du
velours, du satin. Porter des dentelles. Porter
des chemises fines. Porter perruque. Il porte
toute sa barbe. Porter un collier de perles. Porter
une bague au doigt. Porter des plumes à son
chapeau. Porter lunettes, des lunettes. Porter
une décoration.

Porter l'épée, la robe, la soutane, le petit
collet, le froc, la livrée
, Être officier, magistrat,
ecclésiastique, abbé, moine, laquais.

Porter les armes, Servir dans une armée,
faire la guerre. Il a porté les armes sous tel
général. Il porta les armes contre son pays.

Dans le langage militaire, Porter l'arme, les
armes
, Exécuter, au commandement, avec le
fusil, le mousqueton ou le sabre un certain
mouvement que les règlements décrivent diversement
selon les époques. Porter les armes
à quelqu'un
, Exécuter ce mouvement pour
rendre les honneurs à quelqu'un.

Fig. et pop., Cette femme porte la culotte,
Elle est plus maîtresse dans sa maison que son
mari.

Porter le deuil d'une personne, Être en deuil
d'une personne.

Porter les couleurs d'une dame, Porter dans
son ajustement les couleurs qu'elle affectionne
le plus; et, au figuré, Se mettre au rang de
ses adorateurs.

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