Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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PONTONNIER. n. m. Il se dit, en termes
de Guerre, des Soldats du génie qui sont chargés
du service des équipages de ponts. Une
compagnie de pontonniers.

PONTUSEAU. n. m. T. de Papeterie. Tringle
transversale qui soutient les vergeures dans
les formes qui servent à la fabrication du
papier à la main.

Il se dit, par extension, des Raies espacées,
perpendiculaires aux vergeures, que l'on voit
par transparence dans les papiers vergés.

POPE. n. m. Nom des prêtres du rite grec
en Russie.

POPELINE. n. f. Étoffe dont la chaîne est
de soie et la trame de laine lustrée et qui
offre de petites côtes dans le sens de la largeur.
Une robe de popeline.

Il se dit aussi de Diverses étoffes légères qui
présentent de petites côtes dans le sens de la
largeur. Popeline de soie. Popeline de coton.

POPLITÉ, ÉE. adj. T. d'Anatomie. Qui a
rapport, qui appartient au jarret. Le muscle
poplité. L'artère poplitée.

Creux poplité, Creux de la partie postérieure
du genou.

POPOTE. n. f. Cuisine commune, table
commune. Faire popote, Prendre ses repas en
commun. Le capitaine et les lieutenants faisaient
popote ensemble.
Il est populaire.

Pop., Faire la popote, Faire la cuisine.

Il désigne aussi, en termes militaires, l'Endroit
où l'on prend les repas. Aller à la popote.

POPULACE. n. f. Bas peuple. Ils essayèrent
de soulever la populace. Apaiser, calmer la
populace. La plus vile populace. Un homme
de la populace.

POPULACIER, IÈRE. adj. Qui appartient
qui est propre à la populace. Style populacier.
Propos populacier. Harangue populacière
.

POPULAIRE. adj. des deux genres. Qui concerne
le peuple, qui appartient au peuple. Opinion
populaire. Erreur populaire. Expression,
terme populaire. Préjugés populaires. Chansons
populaires. Traditions populaires.

Cette vérité est devenue populaire, Elle est
répandue jusque dans le peuple.

Gouvernement populaire, État populaire,
Forme de gouvernement, État où l'autorité
est entre les mains du peuple.

Éloquence populaire, Éloquence propre à faire
impression sur le peuple, sur la multitude.

POPULAIRE signifie encore Qui est conforme
aux goûts du peuple. Un genre de littérature
populaire.
On dit dans un sens analogue :
Roman populaire, Drame populaire, Roman,
drame qui peint les moeurs populaires, qui
est fait pour plaire au peuple.

POPULAIRE signifie aussi Qui recherche, qui
se concilie l'affection du peuple. Henri IV
était un roi populaire. Ce prince sentit le besoin
de se rendre populaire, de se montrer populaire.

Il se dit aussi des Manières, du langage, etc.
Des manières affables et populaires. Sous son
air populaire il cachait beaucoup de hauteur
.

POPULAIREMENT. adv. D'une manière
populaire, à la manière du peuple. C'est parler
populairement que de se servir de telle expression.

POPULARISER. v. tr. Rendre populaire,
répandre, vulgariser. Il a popularisé la science
par ses ouvrages
. On dit plutôt aujourd'hui
Vulgariser.

POPULARITÉ. n. f. Faveur publique, crédit
parmi le peuple. Il a acquis beaucoup de
popularité. Il jouit d'une grande popularité. Il
a perdu presque toute sa popularité.

POPULATION. n. f. Ensemble des habitants
d'un pays, d'un lieu. La population de
ce pays s'est accrue beaucoup, a doublé depuis
dix ans. La population de cette ville s'élève à
trente mille âmes. Statistique de la population
.
Le mouvement annuel de la population. Toute
la population vint au-devant de lui.

Il se dit encore de l'Ensemble des Individus
formant une catégorie particulière dans un
pays. La population maritime de la France.

POPULÉUM. (UM se prononce OME) n. m.
T. de Pharmacie. Pommade calmante, dans
la composition de laquelle entrent des germes
de peuplier noir et d'autres substances. Par
apposition, Onguent populéum.

POPULEUSE. adj. Où la population
est considérable. Un pays populeux. Une ville
populeuse. Un quartier populeux.

PORC. (Le C final ne se prononce pas, sauf
quelquefois devant les voyelles.) n. m. Cochon,
animal domestique qu'on engraisse pour le
manger et qui a entre la chair et la peau une
graisse qu'on appelle Lard. Porc gras. Porc
maigre. Porc blanc. Porc noir. Le porc était un
animal immonde parmi les Juifs. Les mahométans
ne mangent pas de viande de porc.
Langue de porc. Pied de porc. Queue de porc.
Tuer un porc. Saler un porc.

Soie de porc, Grand poil qui vient aux pores
sur le haut du cou et sur le dos.

Fig. et fam., C'est un porc, se dit d'un
Homme Sale.

PORC se dit aussi de la Viande du porc. Un
rôti de porc.

Porc frais, Viande de porc qui n'est pas
salée. Filet, côtelettes de porc frais.

Porc salé, Viande de porc qu'on a salée
pour la conserver.

PORCELAINE. n. f. Poterie de pâte blanche
et très fine, faite principalement de kaolin, et
qui sert à fabriquer des vases, des assiettes
et des ustensiles divers. Porcelaine fine. Porcelaine
transparente. Vase de porcelaine. Tasse
de porcelaine. Assiette de porcelaine. Service de
porcelaine. Porcelaine de Chine, du Japon. Porcelaine
de Saxe. Porcelaine de Sèvres. Peindre
sur porcelaine. Peinture sur porcelaine.

Il se dit aussi des Vases de porcelaine. Il a
de très belles porcelaines.

PORCELAINE désigne, en termes d'Histoire
naturelle, une Espèce de coquillage univalve,
très poli et tacheté, dont les bords s'arrondissent
en dedans et forment une ouverture
longitudinale, étroite, dentelée des deux côtés.

PORCELAINIER, IÈRE. n. Celui, celle qui
fabrique, qui vend de la porcelaine.

PORCELET. n. m. Petit porc.

PORC-ÉPIC. n. m. Quadrupède de l'ordre
des Rongeurs, dont le corps est armé de piquants,
qu'il dresse pour se défendre. Les
porcs-épics sont sauvages et solitaires.

PORCHAISON. n. f. T. de Chasse. État du
sanglier dans la saison où il est le plus gras
et le meilleur à manger. À la fin de septembre,
les sangliers sont en porchaison
.

Il se dit, par extension, de la Saison où les
sangliers sont bons à chasser.

PORCHE. n. m. Portique, lieu couvert à
l'entrée d'un temple, d'une église, ou même
d'un palais. Porche circulaire. Porche cintré.
Le porche du temple de Jérusalem. Le porche
d'une église de village.

PORCHER, ÈRE. n. Celui, celle qui garde
les pourceaux. Le porcher du village.

PORCHERIE. n. f. Lieu où l'on tient des
porcs.

PORCINE. adj. f. Qui est relatif aux porcs.
Il ne s'emploie guère que dans cette expression :
Race porcine, Race de porcs. Les diverses
races porcines.

PORE. n. m. Ouverture imperceptible dans
la peau de l'homme ou de l'animal, par où se
fait la transpiration. Il n'est guère d'usage
qu'au pluriel. En été les pores sont plus ouverts.
Le froid resserre les pores. Le sang lui sortait
par tous les pores
. Fig., Il sue l'hypocrisie par
tous les pores.

Il se dit aussi de Petits orifices, de petites
ouvertures analogues dans les végétaux.

Il se dit, par extension, des Interstices qui
séparent les molécules d'un corps.

POREUX, EUSE. adj. Qui a des pores. Une
pierre poreuse. Un vase poreux.

PORION. n. m. Contremaître dans les
houillères du Nord de la France.

PORNOGRAPHE. n. m. Auteur d'écrits, de
dessins obscènes.

PORNOGRAPHIE. n. f. Description de
choses obscènes.

Il se dit aussi de la Composition et de la
publication d'écrits pornographiques.

PORNOGRAPHIQUE. adj. des deux genres.
Qui se rapporte à la pornographie.

POROSITÉ. n. f. T. didactique. Qualité
d'un corps considéré comme poreux.

PORPHYRE. n. m. Sorte de roche extrêmement
dure, dont le fond est communément
rouge, et quelquefois vert, marqué de petites
taches blanches. Table de porphyre. Colonne
de porphyre.

PORPHYRISER. v. tr. T. d'Arts. Broyer
une substance avec la molette sur une table
très dure et bien unie, ordinairement de porphyre,
pour la réduire en une poudre très
fine. Limaille de fer porphyrisée.

Papier porphyrisé, Papier dont on a rendu
la surface unie et luisante, en le glaçant avec
de la poudre de sandaraque très fine.

PORPHYROGÉNÈTE. adj. T. d'Antiquité.
Né dans la pourpre. On désignait ainsi les
Empereurs d'Orient qui étaient nés pendant
le règne de leur père.

PORRECTION. (On prononce les deux R.)
n. f. T. de Liturgie. Action de tendre, de
présenter une chose en étendant le bras. Les
ordres majeurs se confèrent par l'imposition
des mains, et les mineurs par la porrection des
objets qui en désignent les fonctions.

PORT. n. m. Enfoncement, naturel ou
artificiel, de la mer dans les terres, offrant
aux bateaux un abri contre les vents et les
tempêtes. Port de mer. Port marchand, port de
commerce. Port de guerre. Port de pêche.
L'entrée du port. Entrer dans le port. Sortir du
port. Se réfugier dans un port. Nettoyer, creuser
un port.

Port de toute marée, Celui où les bâtiments
peuvent entrer en tout temps, parce qu'il y a
toujours assez de fond.

Port de marée, Celui où les bâtiments ne
peuvent entrer qu'à marée haute.

Port franc, Celui où les marchandises ne
paient point de droits, tant qu'elles n'entrent
pas dans l'intérieur du pays. L'institution
des ports francs est très avantageuse au commerce.

Port d'attache, Port auquel compte un
navire. Il se dit, figurément et familièrement,
de l'Endroit où l'on a une installation fixe, où
l'on revient habituellement. Cette ville reste
mon port d'attache.

Fermer, consigner un port, Empêcher qu'il
n'en sorte aucun bâtiment. À cette nouvelle
on ferma tous les ports.

Le navire est arrivé à bon port, Il est arrivé
heureusement. On dit de même Ces marchandises
sont arrivées à bon port.

Fig. et fam., Arriver à bon port, Arriver
heureusement et en bonne santé au lieu où
l'on voulait aller.

Faire naufrage au port, Faire naufrage dans
le port en y entrant.

Fig., Faire naufrage au port, Échouer dans
une entreprise au moment où elle semblait
près de réussir.

PORT se dit aussi du Point de la rive d'un
cours d'eau où les navires, les bateaux abordent,
où les bâtiments chargent et déchargent

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