LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798
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timbre d'une horloge, d'une montre. Timbre
d'un réveille--matin. Le timbre de cette
horloge est très bon.
Il se dit quelquefois pour Le son
que rend le timbre. Ce timbre est trop
éclatant.
Il se prend quelquefois figurément
pour le retentissement de la voix. Et
dans ce sens on dit d'une belle voix:
Voilà un beau timbre. Cette voix a du
timbre. Cette voix a un timbre argentin.
Sa voix n'a point de timbre.
Timbre
Timbre, se dit aussi De la marque
imprimée et apposée au papier dont on
se sert pour les actes judiciaires, et
que l'on appelle Papier marqué ou timbré.
Les timbres des actes judiciaires sont
différens selon les différentes Généralités.
On appelle aussi Timbre, La marque
particulière que chaque bureau des
postes imprime sur les lettres qui partent
de ces bureaux. Le timbre de cette
lettre est Lyon.
Timbre
Timbre, en termes d'Armoiries,
signifie, Le casque qui est au--dessus
de l'écu. Les Souverains portent le timbre
ouvert.
Timbre
Timbre, se prend figurément et familièrement
pour La tête. On dit d'Un
homme un peu fou, Il a le timbre fêlé.
Le peur lui a tourné le timbre. On dit
aussi, C'est un timbre.
TIMBRER
TIMBRER. v. act. Terme de Blason.
Accompagner d'un timbre ou de quelque
autre marque d'honneur, de dignité.
Timbrer une armoirie. Les armes du
Pape sont timbrées d'une tiare.
Timbrer
Timbrer, signifie en termes de Pratique,
Écrire au haut d'un acte la nature
de cet acte, sa date, et le sommaire
de ce qu'il contient. Timbrer des
pièces.
On dit aussi, Timbrer du papier,
timbrer du parchemin, pour dire, Imprimer
sur du papier, sur du parchemin,
la marque ordonnée par le Roi,
pour faire qu'il puisse servir aux actes
de Justice. Timbrer une lettre, Y imprimer
le timbre.
Timbré, ée
Timbré, ée. participe. Papier timbré.
Cette lettre n'est pas timbrée. Cette
lettre est timbrée de Bordeaux, deMarseille.
On dit figurément et familièrement,
Une cervelle, une tête timbrée, un cerveau
mal timbré, pour dire, Un écervelé, un fou. On dit dans le même sens
d'Un homme, qu'Il est timbré, qu'il
est un peu timbré.
En termes de Blason, il se dit De
l'écu couvert du casque ou timbre.
TIMBREUR
TIMBREUR. subst. mas. Celui qui
timbre.
TIMIDE
TIMIDE. adject. des 2 g. Craintif,
peureux. L'enfance est timide. Cet animal
est naturellement timide. On est timide
par excès d'amour -- propre, comme
par excès de modestie. Ame timide, caractère
timide, esprit timide. Prendre un
parti timide. Donner un conseil timide.
Cet homme n'est pas timide dans ses demandes,
Il fait des demandes hardies.
Style timide, qui manque de hardiesse,
d'énergie. Marche timide, Conduite excessivement
prudente. Il a beaucoup
d'esprit, mais il est timide et parle peu.
On dit a peu près dans le même sens,
Avoir l'air timide.
TIMIDEMENT
TIMIDEMENT. adv. Avec timidité.
Agir timidement.
TIMIDITE
TIMIDITE. subst. fémin. Qualité
de celui qui est timide. Grande timidité.
Extrême timidité. Timidité ridicule. Je
n'ai jamais vu une timidité comme la
vôtre. Sa timidité l'empêche de faire paroître
tout son esprit.
TIMON
TIMON. s. m. Pièce de bois du train
de devant d'un carrosse ou d'un chariot,
qui est longue et droite, et aux
deux côtés de laquelle on attèle les
chevaux. Timon de chariot, de carrosse.
Lever le timon. Abaisser le timon.
Timon
Timon, en termes de Marine, signifie
Une longue pièce de bois attachée
au gouvernail d'un navire, et qui
sert à le mouvoir par la force du levier.
C'est ce que les Marins appellent
plus ordinairement La barre du gouvernail.
Gouverner le timon. Manier le
timon. Tenir le timon. Être au timon.
Abandonner le timon. Dans le discours
ordinaire, il se prend pour Le gouvernail
même.
On dit figurément, Prendre le timon
des affaires, pour dire, Prendre le
gouvernement des affaires. Dès que le
Prince eut pris lui -- même le timon des
affaires.
TIMONIER
TIMONIER. subst. masc. Celui qui
gouverne le timon d'un vaisseau, d'une
galère, sous les ordres du Pilote. Bon
timonier. Un coup de canon emporta le
timonier.
TIMORÉ, ÉE
TIMORÉ, ÉE. adj. Qui est pénétré
d'une crainte salutaire. Il ne se dit
qu'en parlant De la crainte d'offenser
Dieu. Il ne faut pas craindre qu'il s'éloigne
de son devoir, il est trop timoré,
il a la conscience trop timorée. C'est une
âme timorée.
TIN
TINE
TINE. s. f. Espèce de tonneau qui
sert à transporter de l'eau.
TINETTE
TINETTE. subs. fém. Petite cuve,
vaisseau de bois qui n'est point couvert,
et qui est ordinairement plus
large par en haut que par en bas. Une
tinette de beurre.
TINTAMARRE
TINTAMARRE. substant. mas. Ce
terme se dit De toute sorte de bruit
éclatant, accompagné de confusion et
de désordre. Quel tintamarre est--ce que
j'entends? Un grand tintamarre. Il est
du style familier.
TINTAMARRER
TINTAMARRER. v. n. Terme populaire.
Faire du tintamarre.
TINTEMENT
TINTEMENT. s. m. Prolongement
du son d'une cloche, lequel va toujours
en diminuant dans l'air, après
que le coup a frappé. Le tintement d'une
cloche.
Tintement
Tintement, se dit aussi De la sensation
que l'on éprouve quelquefois
sans cause extérieure, comme si l'on
entendoit un son aigu et continu, tel
que le tintement d'une cloche. Cet
homme a de fréquens tintemens d'oreille.
TINTENAGUE
TINTENAGUE. V. Toutenague.
TINTER
TINTER. v. a. Faire sonner lentement
une cloche, en sorte que le battant
ne touche que d'un côté. Tinter
la grosse cloche, la petite cloche. Il est
aussi neutre. On tinte a la Paroisse.
On dit, Tinter la Messe, tinter le
Sermon, pour dire, Tinter la cloche,
afin d'avertir qu'on va bientôt commencer
la Messe, commencer le Sermon.
On dit figurément, Vous n'avez qu'à
tinter, nous sommes à vous, pour dire,
Vous n'avez qu'à donner la moindre
marque de votre volonté, et nous la
suivrons. Il est familier.
Tinter
Tinter, se prend absolument. On
dit, que La cloche tinte, pour dire,
qu'On tinte la cloche.
On dit, Faire tinter un verre, pour
dire, Lui faire rendre un son en le
frappant comme une cloche.
On dit, que L'oreille tinte à quelqu'un, pour dire, que Par un mouvement
qui n'est que dans son oreille,
il entend un son pareil à celui d'une
petite cloche.
On dit proverbialement à un homme.
Les oreilles doivent vous avoir bien tinté,
car on a beaucoup parlé de vous.
On dit, que Le cerveau tinte à quelqu'un, pour dire, qu'Il a la tête fêlée,
la tête mauvaise, que ses imaginations
lui font du bruit. C'est une folle, à qui
le cerveau tinte.
Tinté, ée
Tinté, ée. participe.
TINTOIN
TINTOIN. s. m. Il signifioit autrefois
Bourdonnement, bruit dans les oreilles.
Aujourd'hui il se dit figurément et
familièrement De l'inquiétude qu'on
a du succès de quelque chose ou de
l'embarras qu'elle donne. On juge maintenant
son procès, il doit avoir du tintoin.
Cette affaire lui donnera bien du tintoin.
Donner du tintoin à quelqu'un.
TIQ
TIQUE
TIQUE. s. f. Insecte noirâtre qui
s'attache aux oreilles des chiens, des
boeufs, etc. La tique crève après s'être
gorgée de sang.
TIQUER
TIQUER. v. n. Avoir le tic. Il ne se
dit proprement que des chevaux. Ce
cheval tique.
TIQUETÉ, ÉE
TIQUETÉ, ÉE. adject. Tacheté,
qui est marqué de petites taches. Un
oeillet tiqueté.
TIR
TIR
TIR. s. m. Terme d'Artillerie. Ce
mot désigne l'explosion de toute arme à
feu, pointée dans une direction quelconque.
La théorie du tir. La pratique
du tir. Tir perpendiculaire, oblique, à ricochet.
Tir rasant, plongeant, fichant.
La justesse du tir.
On dit, Ce fusil n'a pas le tir juste, il
diverge, pour dire, qu'On n'est pas
assure de l'effet de la direction.
TIRADE
TIRADE. s. f. Il se dit proprement
De quelques morceaux d'un ouvrage
en prose ou en vers d'une certaine
étendue, dans et sur le même sujet. Il
y a de belles tirades dans ce Panégyrique.
Il nous a dit une belle tirade de son
Poëme. Dans les pièces de théâtre les tirades
nuisent souvent à la vérité du dialogue
et à la marche de l'action.
Dans ce sens--là, on appelle Tirades,
Les lieux communs qu'on emploie avec
quelque développement, et qui n'ont
qu'un rapport éloigné à l'action et à la
situation actuelle. Les Comédies modernes
ne sont pleines que de tirades. L'envie
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