Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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PILER. v. tr. Broyer, écraser quelque chose
avec un pilon. Piler des amandes.

PILEUX, EUSE. adj. T. d'Anatomie. Voyez
PILAIRE.

PILIER. n. m. Ouvrage de maçonnerie en
forme de grosse colonne ronde, carrée, etc.,
qui sert à soutenir un édifice ou quelque partie
d'un édifice. Piliers des voûtes, des arcades.
Pilier gothique. La voûte de cette église est soutenue
par tant de piliers. Des piliers massifs.
Les piliers d'un dôme. Les piliers des halles à
Paris.

Pilier butant, Corps de maçonnerie élevé
pour contenir la poussée d'une voûte.

Pilier de moulin à vent, Massif de maçonnerie,
terminé en cône, sur lequel tourne la cage
d'un moulin à vent.

Pilier de carrière, Masse de pierre qu'on
laisse d'espace en espace pour soutenir le ciel
d'une carrière.

PILIER se disait autrefois des Poteaux de
justice et des fourches patibulaires. Il y avait
tant de piliers à cette justice.

Il se dit encore des Poteaux qu'on met dans
les écuries, pour séparer les places des chevaux
les unes des autres.

Il se dit aussi des Poteaux entre lesquels on
met un cheval dans un manège, pour commencer
à le dresser. Mettre un cheval entre les piliers,
entre deux piliers, dans les piliers.

PILIER signifie au figuré Soutien. Les piliers
de la religion, de la société.

Fig. et fam., C'est un pilier d'estaminet, de
café, de coulisses, d'antichambres,
C'est un
homme qui ne bouge pas de l'estaminet, du
café, des coulisses, des antichambres.

PILIER, en termes d'Horlogerie, désigne une
Sorte de petite colonne qui, dans les montres
et dans les pendules, tient les platines éloignées
l'une de l'autre à une égale distance.

PILLAGE. (ILLAGE se prononce IYAGE.) n.
m.
Action de piller, ou Dégât qui en est la
suite. Mettre au pillage. Livrer une ville au
pillage. La ville fut préservée du pillage.

Tout y est au pillage se dit en parlant d'une
Entreprise, d'une administration, où il n'y a
pas d'ordre, où l'on gaspille, où l'on vole.

PILLARD, ARDE. (ILLARD se prononce
IYARD.) n. Celui, celle qui pille. Les pillards
sont sévèrement punis à la guerre. Les paysans
s'armèrent pour se protéger des pillards.

Il s'emploie aussi adjectivement et signifie
Qui aime à piller. Il est d'humeur pillarde.
Une troupe pillarde
.

PILLER. (ILLER se prononce IYER.) v. tr.
Emporter violemment les biens d'une ville,
d'une maison, etc. Piller une ville, un château.
Les gens de guerre ont pillé ce village. La
ville fut emportée d'assaut et pillée.

Il se dit aussi de Ceux qui commettent des
exactions, des concussions, qui font dans leur
charge, dans leur emploi, des gains illicites et
scandaleux. Ce gouverneur abusa de son autorité
pour piller la province. Cet intendant a si
bien pillé son maître qu'il est devenu plus riche
que lui.

Il signifie, en parlant de Littérature et
de Beaux-Arts, Prendre dans les ouvrages
des autres des choses que l'on donne comme
siennes. Il a pillé dans de vieux auteurs la
plupart des idées que renferme son livre. Ce
musicien a pillé les motifs de ses plus beaux airs
dans des partitions italiennes. Ces vers sont
pillés de Racine, pillés dans Racine.

Il se dit aussi des Chiens qui se jettent
sur les animaux ou sur les personnes. Son chien
a pillé le mien. C'est un chien qui pille tous
les passants. Il l'a fait piller par son chien.

En termes de Chasse, Pille! se dit pour
exciter un chien à se jeter sur le gibier. On le
dit aussi pour agacer un chien contre d'autres
animaux, ou contre des personnes.

PILLERIE. (ILLERIE se prononce IYERIE.)
n. f. Volerie, extorsion, action de piller. Il
s'est enrichi par ses pilleries. C'est un brigandage
et une pillerie
.

PILLEUR. (ILLEUR se prononce IYEUR.)
n. m. Celui qui Pille, qui a l'habitude de
piller. Pilleur d'épaves.

PILON. n. m. Instrument dont on se sert
pour piler quelque chose dans un mortier, pour
écraser quelque chose. Pilon de fer. Pilon de
fonte. Pilon de bois. Pilon de verre.

Il se dit aussi des Gros maillets et marteaux
qui, dans les moulins à tan, à papier, etc.,
servent à piler, à briser, à hacher.

Mettre un livre au pilon, Le vendre comme
papier de rebut aux cartonniers, qui le pilent
pour le réduire en pâte. Il signifie, par extension,
En cesser la vente et le détruire.

PILON se dit aussi d'une Jambe de bois.

Il désigne également l'Os de la cuisse de certains
volatiles quand ils sont cuits. Un pilon
de poulet.

PILONNAGE. n. m. T. d'Arts. Action de
pilonner ou Résultat de cette action.

PILONNER. v. tr. T. d'Arts. Tasser la terre
avec un Pilon.

Il signifie, en termes militaires, Écraser sous
les obus.

PILORI. n. m. On appelait ainsi une Machine
qui tournait sur un pivot et qui servait
à l'exposition publique des personnes
condamnées à ce genre de peine. Mettre un
banqueroutier au pilori. Il fut exposé au pilori
pendant trois jours de marché.

Fig., Mettre quelqu'un au pilori, Le vouer au
mépris public.

PILORIER. v. tr. Mettre au pilori.

PILOTAGE. n. m. Ouvrage de pilotis. Il
en a coûté tant pour le pilotage.

PILOTAGE. n. m. Art de conduire un vaisseau;
Notions de mathématiques suffisantes
pour relever et tracer la marche d'un navire.
Il y a des écoles où l'on enseigne le pilotage.
Cours de pilotage.

Il s'emploie aussi pour les avions et les dirigeables.

Il désigne encore l'Action de conduire un
vaisseau à l'entrée ou à la sortie d'un port.
Payer tant pour le pilotage d'un bâtiment.
Droit de pilotage
.

PILOTE. n. m. Celui qui gouverne, qui conduit
un bâtiment de mer. Un pilote habile, expérimenté.
L'adresse d'un pilote. Le maître pilote.
Le premier pilote.

Pilote côtier, Celui qui gouverne à la vue
des côtes, des ports et des rades, dont il a
la connaissance. On appelait autrefois, par
opposition, Pilote hauturier, Celui qui, dans
un voyage de long cours, déterminait la
route du bâtiment au moyen d'instruments.
Aujourd'hui, on nomme Capitaine au long
cours
Celui qui conduit et qui en même temps
commande un navire dans les voyages de long
cours.

PILOTE s'emploie aussi pour désigner Celui
qui conduit un avion, un dirigeable.

PILOTER. v. intr. Enfoncer des pilotis pour
bâtir dessus. Dans les lieux où le fond n'est
pas solide, il faut piloter avant de bâtir.

Transitivement, Piloter un terrain, Y enfoncer
des pilotis.

PILOTER. v. tr. Conduire un bâtiment de
mer. Piloter un navire hors du port.

Il signifie aussi Conduire un avion, un dirigeable.

Il signifie encore, familièrement et figurément,
Servir à quelqu'un de guide dans le
monde, dans une ville, etc. Piloter quelqu'un
dans Paris
.

PILOTIN. n. m. T. de Marine. Jeune marin
qui étudie le pilotage. Il est parti comme pilotin
sur tel navire
.

PILOTIS. n. m. Gros pieu, grosse pièce de
bois pointue, et ordinairement ferrée par le
bout, qu'on fait entrer avec force dans le sol
pour asseoir les fondements d'un édifice ou de
quelque autre ouvrage, lorsqu'on veut bâtir
dans l'eau ou dans quelque lieu dont le fond
n'est pas solide. Bâtir sur pilotis. Enfoncer
des pilotis
.

PILOU. n. m. Tissu de laine ou de coton
pelucheux.

PILULE. n. f. Composition médicinale qu'on
met en petites boules. Prendre des pilules.
Pilules purgatives.

Fig. et fam., Dorer la pilule, Employer des
paroles flatteuses pour déterminer quelqu'un
à faire une chose qui excite sa répugnance.
On lui a si bien doré la pilule qu'il s'est résolu
à faire ce qu'on voulait.
Il signifie aussi Consoler
d'une disgrâce, d'un refus, en l'accompagnant
de promesses et de paroles bienveillantes.
On lui a doré la pilule pour lui adoucir
le refus de la faveur qu'il demandait. Il sait
dorer la pilule.

Fig. et fam., Avaler la pilule, Se déterminer
à faire une chose pour laquelle on a beaucoup
de répugnance; Se résigner à une solution
pénible et désavantageuse. On lui a fait avaler
la pilule. Il a été contraint d'avaler la pilule,
une pilule bien amère
.

PILUM. (UM se prononce OME.) n. m. T.
d'Antiquité romaine
. Arme de jet, forte et
lourde, dont se servaient les soldats romains
pour engager le combat.

PIMBÊCHE. n. f. Terme de mépris dont on
se sert pour désigner une Femme impertinente
qui se donne des airs de hauteur. C'est
une pimbêche, une vraie pimbêche, une petite
pimbêche.
Il est familier.

PIMENT. n. m. Plante de la famille des
Solanées, d'un goût piquant et relevé, et qui
s'emploie comme condiment pour assaisonner
les viandes.

Il se dit figurément de Ce qui relève, de
ce qui donne du piquant.

PIMENTER. v. tr. T. de Cuisine. Assaisonner
avec des piments.

Le participe passé s'emploie adjectivement.
Un mets pimenté.

Il signifie, au figuré, Qui est assaisonné de
plaisanteries risquées, de propos grivois. Un
récit pimenté.

PIMPANT, ANTE. adj. Qui est élégant, gracieux,
qui a un extérieur riant. Vous voilà
bien pimpant aujourd'hui. Elle était extrêmement
pimpante.
Il se dit aussi des Choses. Une
toilette pimpante.

PIMPRENELLE. n. f. Herbe aromatique
de la famille des Rosacées.

PIN. n. m. Grand arbre toujours vert dont
on tire la résine et qui a des feuilles longues,
minces et pointues comme des aiguilles. Le pin
forme un genre de la famille des Conifères.
Une forêt de pins. Pin maritime. Pin sylvestre.
Pomme de pin. Des aiguilles de pin
.

PINACLE. n. m. La partie la plus élevée
d'un édifice. Il se dit surtout en parlant de
l'Endroit du temple où Notre-Seigneur fut
transporté lorsqu'il fut tenté par le démon.

Fig., Mettre quelqu'un sur le pinacle, élever
quelqu'un au pinacle,
Le louer extrêmement,
le mettre au-dessus de tous les autres par des
louanges.

Fig., Être sur le pinacle, Être dans une grande
élévation, dans une grande faveur.

PINARD. n. m. Vin commun. Il est populaire.

Dans le langage militaire, il se dit de Toute
sorte de vin.

PINASSE. n. f. Bâtiment de charge, à
poupe carrée, à voiles et à rames, et maintenant
muni le plus souvent d'un moteur. Les
pinasses du bassin d'Arcachon
.

PINASTRE. n. m. Espèce de pin maritime.

PINÇARD. adj. T. de Maréchalerie. Il se
dit d'un Cheval qui en marchant appuie sur

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