LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 638

tempérament bilieux. Tempérament sanguin. La bile prédomine dans son tempérament. Son tempérament le porte à telle et telle chose. Un Médecin ne peut réussir auprès de ses malades, s'il ne s'attache à connoître bien leur tempérament. Les tempéramens sont différens.

Il se dit quelquefois Du caractère, en y joignant une épithète. Un tempérament violent.

On dit absolument, Avoir du tempérament, pour, Être fort porté et fort propre au plaisir physique de l'amour.

On s'abstient par une sorte de décence, du mot Tempérament, en parlant d'Une femme: on parle de sa Constitution, de sa Santé, pour éviter l'équivoque.

Tempérament

Tempérament, s'emploie figurém. en matière de Négociation, et se dit Des expédiens et des adoucissemens qu'on propose pour concilier les esprits, et pour accommoder les affaires. Il y a un tempérament à prendre entre ces deux extrémités--là. Proposer divers tempéramens pour concilier des intérêts opposés. Il faut essayer de trouver un tempérament à cela.

Tempérament

Tempérament, en Musique, signifie, Une altération légère qu'on fait aux intervalles, pour les rendre moins dissonans. Tempérament du clavecin, etc.

TEMPÉRANCE

TEMPÉRANCE. subst. fém. Vertu morale qui règle, qui modère les passions et les désirs, et particulièrement les désirs sensuels. La tempérance est une des quatre vertus cardinales. Les règles de la tempérance.

TEMPÉRANT, ANTE

TEMPÉRANT, ANTE. adj. Qui a la vertu de tempérance. C'est un homme fort tempérant. L'homme tempérant est celui qui règle et qui modère ses appétits, suivant la droite raison.

On emploie oe mot en termes de Médecine, pour dire, Qui a la vertu de tempérer, Poudre tempérante.

Il s'emploie aussi substantivement. Le tempérant évite toutes sortes d'excès.

TEMPÉRATURE

TEMPÉRATURE. subst. fém. La constitution, la disposition de l'air, selon qu'il est froid ou chaud, sec ou humide. La température de l'air est douce et agréable, est rude et fâcheuse en ce Pays--là. La température de l'air y est très--inégale. La température de l'air est pareille dans ces deux Provinces. La température de ce climat, de cette contrée, est fort humide, est fort saine.

TEMPÉRER

TEMPÉRER. v. a. Modérer, diminuer l'excès d'une qualité, de quelque manière que ce soit. Tempérer l'aigre par le doux. Tempérer une ardeur d'entrailles par des tisanes rafraîchissantes. Il s'est élevé un petit vent frais qui a tempéré la grande chaleur, la grande ardeur du soleil. On le fait baigner, pour lui tempérer un peu le sang. Tempérer l'acrimonie des humeurs.

On dit, Tempérer sa bile, pour, Réprimer sa colère.

Tempéré, ée

Tempéré, ée. participe. Il avoit de la sévérité, mais c'étoit une sévérité te pérée de douceur. Le gouvernement de Sparte étoit un gouvernement monarchique tempéré d'aristocratie.

Tempéré

Tempéré, est aussi adjectif. Climats tempérés, ce sont Les climats où il ne fait ni trop chaud ni trop froid; et on appelle Air tempéré, L'air qui n'est ni trop froid ni trop chaud. Zone tempérée, est une zone placée entre la zone torride et une des glaciales, à vingt--trois degrés et demi de l'équateur et du pôle. La zone tempérée du Sud ou australe. La zone tempérée du nord ou boréale.

Tempéré

Tempéré, signifie figurément, Modéré, posé, sage. C'est un homme fort tempéré. C'est un esprit tempéré.

Tempéré

Tempéré, est aussi un terme de Rhétorique. Genre tempéré, style tempéré, éloquence tempérée.

Il désigne un certain degré mitoyen entre le genre simple et le genre sublime, et qui admet plus d'ornemens que le premier, et moins de mouvement que le second. On le fait quelquefois substantif. Cet orateur ne s'élève guère au--dessus du tempéré.

On fait Tempéré substantif, en parlant Du baromètre et du thermomètre. Le thermomètre est au tempéré, marque le tempéré.

TEMPÊTE

TEMPÊTE. substant. fém. Orage, violente agitation de l'air, causée par l'impétuosité des vents, et souvent mêlée de pluie, de grêle, d'éclairs, de tonnerre, etc. Il se dit plus ordinairement Des orages qui arrivent sur mer. Grande, furieuse, horrible, terrible, violente tempête. Des vaisseaux agités et battus de la tempête, par la tempête. La tempête les a écartés, les a jetés sur une telle côte, les a brisés contre les rochers. La tempête est apaisée, a cessé, a redoublé. Il a été surpris de la tempête, accueilli de la tempête. Il s'est élevé tout d'un coup une furieuse tempête. Tempête sur terre. La tempête a abattu de grands arbres dans la forêt, des clochers, des tours, etc. La tempête a fait de grands ravages dans cette Province. Il semble que la foudre et la tempête aient passé par là. Le peuple, et surtout les matelots, croient que l'on peut conjurer la tempête. La tempête alla fondre sur telle contrée. Se mettre à l'abri, à couvert de la tempête.

Tempête

Tempête, signifie figurément, Grande persécution qui s'élève contre quelqu'un pour le perdre, pour l'accabler. Sa fermeté ne l'a point abandonné au milieu des tempêtes suscitées contre lui. Il voyoit la tempête se former. Il ne savoit où iroit fondre la tempête. Se mettre à l'abri de la tempête, à couvert de la tempête. Laisser passer la tempête. Conjurer, détourner la tempête.

TEMPÊTER

TEMPÊTER. v. n. Faire bien du bruit. Il ne fait que crier et tempêter. Qu'a--t--il donc à tempêter comme il fait? Il est du style familier.

On l'emploie avec divers adverbes. On dit, Tempêter contre quelqu'un, contre un jugement, etc. Tempêter sur une petite difficulté, sur un léger retard. Tempêter pour rien, à propos de rien. Il est du langage familier.

TEMPLE

TEMPLE. subst. masc. Édifice public consacré à Dieu, ou à ce qu'on révère comme Dieu. Les temples du vrai Dieu. Les temples du Dieu vivant. Les temples des faux Dieux. Les temples des Idoles. Le temple de Delphes, d'Éphèse. Le temple de Jupiter; de Janus. Temple superbe, magnifique. Dédier, consacrer un temple Profaner un temple. Le temple de la Paix.

On appelle absolument Temple, Le temple que Salomon bâtit à Jérusalem par ordre de Dieu. Le parvis du Temple. Le portique, le pinacle du Temple. La destruction du Temple.

On appelle aussi absolument Temple, Les lieux où demeuroient en certaines Villes des Chevaliers nommés Chevaliers du Temple, ou Templiers, lieux qui sont présentement possédés en France par les Chevaliers de Malte. C'est par cette raison qu'il y a un lieu à Paris appelé Le Temple.

On ne donne guère le nom de Temple aux Églises des Chrétiens, si ce n'est en Poésie et dans le style soutenu; il en faut cependant excepter les lieux où les Protestans s'assembloient pour l'exercice de leur Religion.

On dit poétiquement, qu'Un nom est écrit dans le temple de la Gloire, au temple de Mémoire, pour dire, qu'Il est assuré d'une réputation immortelle.

On dit figurément, dans le style de la chaire, que Les Fidèles sont les temples, les temples vivans du Saint--Esprit.


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.