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La Castramétation, est une partie si importante de l'Art militaire, qu'il doit paroître assez étonnant qu'elle ait été absolument négligée dans les auteurs modernes qui ont écrit sur la guerre.
Polybe & Végece sont entrés dans un grand détail sur celle des Romains; & leurs écrits ont beaucoup servi à l'établissement de l'ordre & de l'arrangement de nos camps, quoiqu'ils different à plusieurs égards de ceux des Romains.
Du tems de Polybe les camps des Romains étoient toûjours quarrés: mais du tems de Végece, qui a écrit plusieurs siecles après, ils avoient différentes figures relatives à celles des terrains que les armées devoient occuper.
Le général se campoit dans l'endroit du camp le plus avantageux, pour découvrir tout ce qui s'y passoit & pour envoyer ses ordres. Les troupes Romaines & celles des alliés étoient distribuées en différentes parties de cavalerie & d'infanterie, de maniere qu'elles avoient, pour ainsi - dire, chacune une espece de quartier séparé; ces camps étoient toûjours entourés d'un retranchement formé d'un fossé & d'un parapet dont la terre étoit soûtenue par des pieux ou palissades que les soldats portoient avec eux pour cet effet dans les marches.
Cette police des Romains étoit oubliée en Europe, lorsque le fameux Maurice, Prince d'Orange,
songea à la rétablir, ou plûtôt à l'imiter vers la fin
du
Le Pere Daniel, qui a fait de savantes recherches sur tout ce qui concerne notre milice ancienne & moderne, croit que ce fut dans les guerres d'Italie sous Charles VIII. & Louis XII. que nos généraux apprirent à se retrancher en campagne de maniere à rendre le camp inaccessible à l'ennemi.
Le plus célebre & le plus ancien que nous connoissions
est celui du Maréchal Anne de Montmorency à Avignon.
Dans les guerres civiles qui s'éleverent en France après la mort d'Henri II. on n'observoit, suivant la Nouc dans ses Discours politiques & mi>aires, aucune regle dans le campement des armées. On distribuoit les troupes dans les villages ou les petites villes les plus voisines du lieu où l'armée se trouvoit; ou bien on campoit en pleine campagne avec quelques tentes qu'on plaçoit sans arrangement régulier. On se fortifioit avec les chariots de l'armée dont on faisoit une espece de retranchement: mais les troupes n'étoient pas dans cette sorte de camp à portée de se mouvoir avec ordre pour s'opposer aux attaques imprévûes de l'ennemi; elles y manquoient d'ailleurs de la plûpart des commodités & des subsistances nécessaires: aussi ne campoient - elles de cette façon que rarement & pour très - peu de tems. L'attention des généraux étoit de pouvoir occuper différens villages assez proches les uns des autres, pour se soûtenir réciproquement: mais comme il n'étoit pas aisé d'en trouver ainsi lorsque les armées étoient nombreuses, il arrivoit souvent que l'ennemi enlevoit ou détruisoit plusieurs de ces quartiers avant qu'ils pussent être secourus des autres plus éloignés.
Les Hollandois s'étant soustraits à l'obéissance de
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