ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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a la figure d'un bouclier; & ainsi des autres. Voyez chacun de ces cartilages à leur article.

Les cartilages n'ont point de cavités qui contiennent de moelle, ni de nerfs ou de membranes qui les rendent susceptibles de sensations. Leur usage est d'empêcher les os de s'offenser ou de se blesser par un froissement continuel, de les joindre l'un à l'autre par synchondrose, de contribuer à la conformation de certaines parties, comme le nez, les oreilles, la trachée, les paupieres, &c. (L)

CARTILAGINEUX, EUSE

CARTILAGINEUX, EUSE, adj. qui est de la nature du cartilage, qui est composé de cartilage: ligament cartilagineux; symphise cartilagineuse.

CARTISANNE

* CARTISANNE, en terme de Boutonnier, de Passementier, de Rubanier, &c. c'est un ornement composé d'un fond de vélin ou de veau, recouvert de soie, de milanoise, d'or ou d'argent, &c. on coupe d'abord son vélin ou son veau, tantôt par bandes plus ou moins étroites, tantôt en pic, en sabot, en pompons, avec l'emporte - piece; voyez Pic, Sabot, & Pompon ; ensuite on couvre ces bandes ou découpures, les premieres au roüet, les secondes à la bobine, avec de la soie de trame pour les cartisannes unies, & de soie de grenade pour faire les frisées. Les cartisannes peuvent être couvertes de nouveau d'un trait d'or, quand les ouvrages qu'on veut en faire sont riches. La cartisanne s'employe au lieu de milanoise, de clinquant, de cordonnet, &c. on en fait les feuilles d'une cocarde, d'une aigrette; on en recouvre en différens desseins des bandes de corniche dans les appartemens, pour imiter des morceaux de sculpture. Le vélin s'employe comme il vient de chez le Parcheminier; le veau se prend chez le Corroyeur, & on lui donne un apprêt qui est un secret parmi les Boutonniers, pour le rendre dur & ferme. Voy. fig. 14. Planche du Boutonnier, une piece de corps ouvragée en cartisanne; & dans la vignette de la même Planche, des ouvriers qui s'occupent à cette sorte d'ouvrage. La figure 15. représente leur établi.

CARTON

* CARTON, f. m. (Art méchaniq.) le carton est un corps qui a beaucoup de surface & peu d'épaisseur, composé par art avec des rognures de cartes, des rognures de reliures, & de mauvais papier, à l'usage d'un grand nombre d'ouvriers; mais sur - tout des Relieurs mêmes. Il y a beaucoup de ressemblance entre la manoeuvre du Papetier & celle du Cartonnier: le Papetier prend dans un moule le chison réduit en bouillie, pour en faire du papier, le Cartonnier prend dans un moule le papier même remis en bouillie, pour en faire le carton.

Pour faire du carton, il faut ramasser dans un magasin une grande quantité de rognures de Relieur & de Cartier, avec beaucoup de mauvais papier; quand on a sa provision faite de ces matieres, on en transporte ce qu'on en peut travailler relativement au nombre d'ouvriers qu'on employe, dans un attelier bien clos. Le pavé de cet attelier doit s'élever un peu vers le fond, & l'attelier doit être garni d'auges de pierre, larges & profondes, placées vers le côté opposé. Il faut qu'il y ait des trous à ces auges, & sous ces trous des pierres concaves, qui puissent conduire les eaux dans une rigole qui les évie; il seroit aussi à propos qu'il y eût un puits dans le même attelier, avec une pompe qui conduisît l'eau dans les auges, & dans tous les autres endroits de la cartonnerie où l'on en peut avoir besoin.

On jette au sortir du magasin le mêlange de papier, de rognûres de papier, & de cartes, dans les auges de l'attelier que je viens de décrire, & qu'on appelle celui du trempi; on humecte ou moitit ces matieres avec de l'eau, & de - là on les jette sur le fond de l'attelier, où l'on en forme des tas considérables. La gomme, la colle, & les autres substances qui sont dans ces matieres qu'on n'a eu garde de trop humec<cb-> ter, y élevent peu à peu la fermentation, au bout de quatre à cinq jours dans les chaleurs de l'été, & de six à sept ou huit, à l'approche de l'hyver; la fermentation est si forte, qu'on a peine à supporter la chaleur & l'odeur des tas: la quantité de papier dont ils sont formés, est beaucoup plus considérable que celle de rognures de cartes. Ce n'est pas que plus il y a de ces rognûres, plus le carton ne soit fort & bon: mais on les épargne, parce qu'elles sont cheres. Elles se vendent aujourd'hui jusqu'à sept livres dix sous le cent. Afin que le travail ne soit point interrompu dans une cartonnerie, c'est la coûtume de mettre en fermentation autant de tas qu'on en met en travail; de maniere que quand un tas est à sa fin, une autre puisse être entamé.

Quand la matiere des tas a suffisamment fermenté, ce qui la dispose à se mettre en bouillie, on en prend une quantité convenable qu'on porte dans un attelier contigu, qu'on appelle l'attelier du moulin. Cet attelier est partagé en deux parties; d'un côté sont des auges, de l'autre le moulin. Les auges de cet attelier s'appellent auges à rompre; il y a au - dessus de ces auges de gros robinets qui fournissent la quantité d'eau dont on a besoin. Avant que de jetter les matieres fermentées dans les auges, on les ouvre & on les trie, ou rejette les grosses ordures qui s'y trou vent: il seroit à souhaiter que ce triage se fît mieux; il épargneroit presqu'une manoeuvre, dont nous parlerons dans la suite, qu'on appelle l'épluchage.

A mesure que les matieres sont ouvertes & triées, on les laisse tomber dans les auges à rompre; on lâche les robinets, & on laisse bien imbiber d'eau les matieres; ensuite on les remue, puis on les rompt: les rompre, c'est les battre avec des pelles de bois qu'on y plonge perpendiculairement, & qu'on tourne en rond. Des ouvriers vigoureux continuent ce travail jusqu'à ce qu'ils s'apperçoivent que les matieres sont broyées, hachées & mises en bouillie, autant qu'on peut le faire par une manoeuvre aussi grossiere; alors ils prennent des sceaux qu'ils en remplissent, & qu'ils versent dans le moulin qu'on voit Pl. du Cartonnier, vignette, fig. 1. La cuve A B, est composée de douves épaisses, étroites, & bandées par de larges cerceaux de fer. Il y a au fond de cette cuve une crapaudine qui porte la pointe en fer de l'arbre C D; l'autre extrémité de cet arbre est garnie d'un tourillon reçû dans une poutre: le milieu en est percé d'un trou quarré; ce trou reçoit le bras supérieur de la traverse d'un brancard E F G. Les parties E F du brancard assemblées perpendiculairement avec la traverse supérieure, laissent entre elles l'espace nécessaire pour recevoir un cheval qu'on y attele par son collier, percé de deux trous où l'on insere des bouts de cordes bouclés, qui pendent des extrémités des parties E F du brancard, & qu'on arrête sur le collier par deux clavettes. Le cheval se meut autour de la cuve, & fait tourner l'arbre qui est garni à sa partie inférieure de bandes de fer pliées en quarré, dont deux bouts sont scellés dans l'arbre, qui forme un des côtés du quarré, & dont un autre côté lui est parallele, ainsi qu'on voit fig. 4. C D, l'arbre; E F, ses tourillons; G H, bras du brancard; I K, L M, autres parties du brancard; n o, p q, cordes & clavettes; r s, r s, r s, r s, bandes de fer pliées qu'on appelle couteaux. Ces couteaux achevent de diviser la matiere contenue dans la cuve, & de la disposer à être employée. La matiere reste une heure & demie, deux heures, au moulin, selon que le cheval marche plus ou moins vîte.

Quand la matiere est moulue, on la passe dans un nouvel attelier, qu'on peut appeller proprement la cartonnerie. L'attelier de la cartonnerie est divisé en deux parties, le lieu de la presse, & celui de la cuve. Pour concevoir le lieu de la cuve, il faut imagi<pb->

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