Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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PASTEURISER. v. tr. Traiter divers liquides
par les procédés pasteuriens pour détruire les
microbes nocifs qu'ils contiennent. On dit
aussi Pastoriser.

PASTICHE. n. m. Imitation, à s'y méprendre,
de la manière d'un artiste ou d'un écrivain,
soit par jeu, soit à dessein de suggérer la critique
des procédés que l'on contrefait. La
Bruyère, au chapitre de la Société et de la Conversation,
a fait un agréable pastiche de Montaigne.

Il se dit aussi de l'Imitation du costume,
du ton et du style d'une époque. Un charmant
pastiche du dix-huitième siècle.

PASTICHER. v. tr. Faire le pastiche d'un
artiste ou d'un écrivain. Albert Sorel a admirablement
pastiché Victor Hugo.
Absolument,
C'est un auteur dénué de toute originalité et qui
ne sait que pasticher.

PASTILLE. n. f. Petits morceaux de pâte
séchée, de différentes formes, utilisée en confiserie
et en pharmacie. Pastilles de menthe, de
gomme. Pastilles de chocolat. Pastilles pectorales.

Il se dit aussi de Petits pains de diverses
formes et composés de différentes substances
odorantes, dont on se sert ordinairement pour
parfumer l'air d'une chambre, en les brûlant.
Pastilles à brûler. Pastilles d'encens, de benjoin,
etc. Pastilles du sérail
.

PASTORAL, ALE. adj. Qui appartient aux
pasteurs, aux bergers. Chant pastoral. Vie pastorale.
Moeurs pastorales.

Il se dit également de Ce qui retrace ou
évoque la vie, les moeurs des pasteurs, des bergers.
Poésies pastorales. Scène pastorale. Symphonie
pastorale. Roman pastoral.

Il se dit aussi des Choses qui appartiennent
aux pasteurs spirituels. Bâton pastoral. La
dignité pastorale. Lettre, instruction pastorale.

PASTORALE. n. f. Poème dialogué dont
les personnages sont des bergers et des bergères.
Composer, jouer une pastorale.

Il se dit aussi d'OEuvres de peinture ou de
musique. Une pastorale de Boucher. La pastorale
de Franck
.

PASTORIEN, IENNE. adj. Voyez PASTEURIEN.

PASTORISATION. n. f. Voyez PASTEURISATION.

PASTORISER. v. tr. Voyez PASTEURISER.

PASTOURE. n. f. Petite bergère.

PASTOUREAU, ELLE. n. Petit pasteur
petite bergère.

PASTOURELLE est aussi le nom, dans l'ancienne
poésie française, d'une Sorte de petite
églogue en vers, faite pour le chant. Les pastourelles
d'Adam de la Halle
.

PAT. (On prononce le T.) n. invariable.
Terme du jeu d'Échecs, qui se dit Lorsqu'un
des deux joueurs, n'ayant pas son roi en échec,
ne peut plus jouer sans le mettre en prise. Le
roi est pat
.

PATACHE. n. f. Il s'est dit de Bâtiments
légers employés au service des grands navires,
et aussi des Bâtiments de la douane.

Par extension, il désigne une Sorte de diligence,
de voiture publique non suspendue, par
laquelle on voyageait à peu de frais. Prendre
la patache. Venir par la patache.

Il se dit familièrement aujourd'hui d'une
Mauvaise voiture incommode et de modèle
désuet.

PATACHON. n. m. Conducteur de patache.
Il ne s'emploie plus que dans l'expression
familière Mener une vie de patachon, Mener une
vie de plaisirs, une vie désordonnée.

PATAQUÈS. (On prononce l'S.) n. m. Faute
grossière de langage. Faire des pataquès. Il se
dit aussi de Confusions ou de maladresses que
l'on fait en parlant. Il est familier.

PATARAFE. n. f. Traits informes, lettres
confuses ou mal formées. Cette écriture ne se
peut lire, elle est pleine de patarafes. Il est
familier.

PATARD. n. m. Petite monnaie ancienne.
Il ne s'emploie que dans ces phrases familières :
Je n'en donnerais pas un patard. Cela ne vaut
pas un patard. Il n'a pas un patard.

PATARIN. n. m. T. d'Histoire religieuse.
Membre d'une secte vaudoise du douzième
siècle. Il s'est dit aussi en général des Hérétiques
de ce temps qu'on désigne plus souvent
sous le nom d'Albigeois.

PATATE. n. f. Plante de la famille des Convolvulacées,
du genre des Liserons, qui a de
grosses racines tuberculeuses qui ressemblent
à des pommes de terre. Il se dit aussi de Ces
racines mêmes.

Par extension, il se dit très familièrement
des Pommes de terre.

PATATI, PATATA. Onomatopée qu'on emploie
dans le langage familier pour désigner une
Suite de paroles sans importance, un continuel
bavardage. Et patati, et patata.

PATATRAS. (On ne prononce pas l'S.) Onomatopée
dont on se sert, dans le langage familier,
pour exprimer le Bruit d'un corps qui
tombe avec fracas. Il pose le pied maladroitement
et, patatras, le voilà par terre.

PATAUD. n. m. Il se dit d'un Jeune chien
qui a de grosses pattes.

Il se dit aussi, par extension, de Quelqu'un
dont la personne et les manières sont lourdes.
Quel gros pataud! C'est une pataude. Adjectivement,
Cet homme est bien pataud. Cette femme
est bien pataude.
Il est familier.

PATAUGER. v. intr. Marcher dans une eau
bourbeuse. Patauger dans l'eau, dans la boue.

Figurément et familièrement, il signifie
S'embarrasser dans un raisonnement, dans un
discours, dans une affaire. Dans la seconde
partie de son discours, cet orateur s'est mis à
patauger. Cet écolier n'a rien compris à sa version :
il n'a fait que patauger.

PATCHOULI. n. m. Nom d'une plante de
l'Inde, remarquable par son odeur aromatique.
Pastilles de patchouli.

Il désigne, par extension, le Parfum extrait
de cette plante. Se parfumer au patchouli. Un
savon au patchouli.

PÂTE. n. f. Farine détrempée et pétrie
pour faire du pain ou quelque autre mets,
gâteau ou friandise. Pétrir la pâte. Faire lever
la pâte. Pâte fine. Pâte sans levain. Cette pâte
n'est pas assez légère.

Fig. et fam., Mettre la main à la pâte, Ne
pas s'en remettre à d'autres du soin de faire
quelque chose, y travailler soi-même. On dit,
dans un sens analogue, Avoir la main à la pâte.

Mettre de la viande en pâte, La mettre dans
la pâte préparée pour la faire cuire au four.
Mettre un lièvre, des perdrix, des canards en
pâte.

Fig. et fam., Être comme un coq en pâte, Être
dans une situation très agréable, par suite des
soins dont on est entouré.

Pâtes d'Italie, pâtes alimentaires, Pâtes faites
de farine, auxquelles on donne différentes
formes et dont on fait des potages, des timbales,
des plats divers.

Fig., C'est une bonne pâte d'homme, une
excellente pâte d'homme, la meilleure pâte
d'homme que l'on connaisse,
C'est un homme
doux, accommodant, plein de bonté.

PÂTE se dit aussi de Plusieurs choses qui
sont mises en une masse et pétries ensemble.
Pâte d'amandes. Pâte de guimauve. Pâte de
fruits. Pâte de groseilles, d'abricots, de coings
.

PÂTE se dit encore de Certaines matières
broyées et mêlées dans les proportions convenables
et qu'on emploie à différents usages
dans les arts. Pâte de porcelaine. Cette porcelaine
est d'une pâte très fine. Pâte dure. Pâte
tendre. Pâte de verre. Pâte de papier. Pâte à
papier. Pâte de carton.

Carton-pâte, Pâte de carton dont on fait des
objets, des ornements moulés, etc.

En termes d'Imprimerie, Cette forme est
tombée en pâte,
Elle s'est brisée par accident,
les caractères en sont tombés et se sont brouillés.

PÂTE, en termes de Peinture, se dit d'une
Masse de couleurs fraîches préparées sur la
palette pour être posées sur la toile. Peindre
en pleine pâte,
Charger sa toile d'une épaisseur
de pâte qu'on modèle et étend quand elle est
encore fraîche, ce qui permet des modelés plus
souples et des tons plus fondus que ne pourraient
faire des touches superposées. Les grands
coloristes ont peint dans la pâte parce que ce
moyen permet plus de richesse dans l'exécution
et plus d'imprévu dans les modèles. Vélasquez
peignait en pleine pâte et c'est à ce procédé
aussi que Rembrandt a dû d'être le roi du clair-
obscur.

PÂTÉ. n. m. Sorte de pâtisserie qui renferme
de la viande ou du poisson. Pâté chaud.
Pâté froid. Petit pâté. Pâté de canard, de perdrix,
de lièvre. Pâté de veau, de jambon. Pâté de
foie gras. Pâté de saumon. Croûte de pâté. Ouvrir,
entamer un pâté.

Fig. et fam., Hacher menu comme chair à
pâté,
Mettre en pièces, hacher par morceaux.

Fig. et fam., C'est un prix fait comme les
petits pâtés,
se dit en parlant d'une Chose dont
le prix est réglé, fixe et connu de tout le monde.

Pâté en terrine ou simplement Terrine,
Viande assaisonnée d'épices, de truffes, etc.,
et cuite dans une terrine, où on la laisse pour la
servir froide.

Fig. et fam., Un gros pâté, Un enfant gras et
potelé. Viens ici, gros pâté!

PÂTÉ se dit aussi d'une Petite masse de
sable comprimé que font les enfants pour
s'amuser, à l'aide de petits seaux. Les enfants
s'amusaient dans le jardin à faire des pâtés.

Il se dit aussi, figurément et familièrement,
d'une Goutte d'encre tombée sur du papier. Il
ne saurait écrire trois lignes sans faire un pâté
.

PÂTÉ, en termes d'Architecture militaire,
désigne une Sorte d'ouvrage avancé, placé
dans un terrain inondé ou entouré d'eau. Le
pâté de Blaye.

Pâté de maisons se dit aussi, en Architecture
civile, d'un Assemblage de maisons formant
un groupe compact. Faire le tour d'un pâté de
maisons
.

PÂTÉ, en termes d'Imprimerie, se dit d'une
Certaine quantité de caractères mêlés et confondus
sans aucun ordre, ce qui arrive quand
une forme se brise par quelque accident.

PÂTÉE. n. f. Sorte de pâte faite avec de la
farine et des herbes, dont on nourrit les jeunes
dindons et quelques autres oiseaux.

Il se dit aussi d'un Mélange de pain émietté
et de petits morceaux de viande, qu'on donne
à manger aux animaux domestiques, particulièrement
aux chiens et aux chats.

PATELIN. n. m. Il se dit, par allusion au
principal personnage d'une vieille comédie,
d'un Homme souple et artificieux qui, par des
manières flatteuses et insinuantes, tâche de
faire venir les autres à ses fins. C'est un maître
patelin.

Il s'emploie surtout adjectivement et se dit
du Ton, de l'air, des manières; son féminin
est Pateline. Ton patelin. Air patelin. Voix pateline.
Manières patelines
.

PATELIN. n. m. Village. Il est très familier.

PATELINAGE. n. m. Manière insinuante et
artificieuse d'un patelin. Toute son habileté,
toute sa conduite, tout ce qu'il dit n'est que patelinage.

PATELINER. v. intr. Agir en patelin.

Il est quelquefois transitif et signifie Ménager
adroitement l'esprit d'une personne en
vue de quelque intérêt. Il a si bien su pateliner
ces gens-là, qu'il les a fait venir à ses fins.

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