Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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PALEFROI. n. m. Il se disait, au moyen
âge, d'un Cheval de marche et aussi de parade.
Il s'opposait à Destrier, qui était le Cheval de
guerre.

Il se disait aussi des Chevaux montés par
les dames.

PALÉMON. n. m. Genre de crustacé comestible,
qui est comme une grosse crevette.

PALÉOGRAPHE. n. des deux genres. Celui,
celle qui est versé dans la paléographie.

Par apposition, Archiviste paléographe, Ancien
élève diplômé de l'École des Chartes.

PALÉOGRAPHIE. n. f. Science des écritures
anciennes, art de les déchiffrer. Traité
de paléographie.

PALÉOGRAPHIQUE. adj. des deux genres.
Qui se rapporte à la paléographie. Recherche,
découverte paléographique.

PALÉOLITHIQUE. adj. des deux genres.
T. de Science préhistorique. Qui se rapporte
à l'âge de la pierre éclatée ou taillée. Substantivement,
Le paléolithique inférieur.

PALÉONTOLOGIE. n. f. Partie de l'histoire
naturelle qui a pour objet l'étude de races
d'animaux et d'espèces de végétaux des
temps primitifs, qu'on ne trouve plus qu'à
l'état fossile.

PALÉONTOLOGIQUE. adj. des deux genres.
Qui a rapport à la paléontologie. Études, découvertes
paléontologiques.

PALÉONTOLOGISTE. n. m. Celui qui est
versé dans la paléontologie.

PALÉOTHÉRIUM. (UM se prononce OME.)
n. m. T. de Zoologie. Genre de mammifères
pachydermes fossiles.

PALÉOZOÏQUE. adj. des deux genres. T. de
Zoologie
. Qui appartient aux espèces animales
fossiles les plus anciennes.

PALERON. n. m. Partie de l'épaule qui est
plate et charnue. Il n'est usité qu'en parlant
de Certains animaux. Ce cheval est blessé au
paleron.
En termes de Boucherie, Un morceau
de boeuf dans le paleron.

PALESTRE. n. f. T. d'Antiquité. Lieu
public, chez les Grecs, où les jeunes gens se
formaient aux différents exercices du corps.
Il y avait dans les palestres des portiques, des
bains chauds et froids, et même des salles pour
les leçons de philosophie et de grammaire. Vitruve
a laissé le plan d'une palestre.

Il désigne aussi les Exercices mêmes, c'est-
à-dire la lutte, le pugilat, la course, le saut, le
disque, etc.

PALET. n. m. Pierre plate et ronde.

Il se dit particulièrement d'un Morceau de
métal de la même forme, avec lequel on joue
en le jetant le plus près qu'on peut du but
qui a été marqué. Jouer au palet, au petit palet.
Son palet touche le but.

PALETOT. n. m. Vêtement qui se porte par-
dessus les autres vêtements.

PALETTE. n. f. Sorte de raquette pleine
avec laquelle les enfants jouent quelquefois au
volant.

Il se dit aussi d'une Plaque de bois dur, de
porcelaine ou de faïence, ordinairement de
forme ovale, sur laquelle les peintres placent
leurs couleurs et qu'ils tiennent de la main
gauche, à l'aide d'un trou pratiqué vers le
bord pour y passer le pouce. Faire sa palette,
Y mettre les couleurs. Faire des teintes sur sa
palette,
Y mélanger les couleurs.

Il a une palette brillante se dit d'un Peintre
qui est bon coloriste et, figurément, d'un
Poète dont le style a de l'éclat. On dit dans le
même sens : Sa palette est riche.

En termes de Mécanique, il se dit des Parties
placées à l'extrémité des bras qui servent
à former les roues des bateaux à vapeur et des
moulins.

PALETTE désigne aussi Divers instruments
et outils dont se servent les horlogers, les doreurs,
les relieurs, les potiers et qui sont généralement
constitués par une plaque mince
de bois ou de métal.

PALETTE, en termes de Chirurgie, désigne
une Sorte de petite écuelle de métal, d'une
capacité déterminée, dans laquelle on reçoit le
sang de ceux à qui on ouvre une veine.

Il se dit, par extension, de la Quantité de
sang qu'on tire d'une veine, dans certains cas
de maladie. On lui a tiré trois palettes de sang.

PALÉTUVIER. n. m. T. de Botanique.
Nom vulgaire de différents arbres des régions
intertropicales, qui croissent sur les rivages de
la mer et aux embouchures de grands fleuves.
On dit aussi Manglier.

PÂLEUR. n. f. La couleur de ce qui est
pâle. Il se dit surtout en parlant des Personnes.
La pâleur de son teint. Une pâleur mortelle. Par
analogie, La pâleur du ciel.

PALI. n. m. Langue sacrée de l'île de Ceylan,
apparentée au sanscrit. Étudier le pali. Adjectivement,
La langue palie.

PALIER. n. m. Sorte de plate-forme aménagée
dans un escalier, dans un perron, dans
une rampe douce, ou dans les gradins d'un
théâtre. Il y a un palier à chaque étage d'une
maison.

Palier de communication, Celui qui est entre
des appartements de plain-pied et qui leur
est commun. C'est dans ce sens qu'on dit
Demeurer sur le même palier.

Fig., Impôt qui progresse par paliers, Par
échelons.

PALIER se dit, par analogie, de la Partie
d'une route, d'une voie de chemin de fer qui
est horizontale, qui n'offre pas de pente.

En termes d'Arts, il désigne une Pièce
fixe supportant un arbre de transmission.

PALIKARE ou PALLIKARE. n. m. Il se
disait de Mercenaires grecs et albanais au service
des pachas turcs. Il s'est dit aussi de Miliciens
grecs qui combattirent dans la guerre de
l'Indépendance. Il désigne aujourd'hui les
Grecs restés fidèles aux moeurs et au costume
des anciens palikares.

PALIMPSESTE. n. m. Manuscrit dont on
a fait disparaître l'écriture pour y écrire un
autre texte. Au moyen âge, la rareté du parchemin
rendit commun l'usage des palimpsestes.
En faisant reparaître la première écriture des
palimpsestes, on a retrouvé plusieurs fragments
d'auteurs anciens.
Adjectivement, Un manuscrit
palimpseste.

PALINGÉNÉSIE. n. f. T. didactique. Régénération,
renaissance. La palingénésie du phénix
est une allégorie.

Il se dit, en termes de Philosophie, soit du
Retour éternel des mêmes événements, soit
de la Renaissance des mêmes individus dans
l'humanité, soit de l'Accès de l'âme à une vie
supérieure.

PALINOD. n. m. On appelait ainsi autrefois
un Poème en l'honneur de l'Immaculée
Conception de la Vierge : des prix étaient
décernés annuellement à la meilleure pièce
de ce genre par les académies de Rouen, de
Caen et de Dieppe. Le palinod se faisait ordinairement
en chant royal, ballade, ode, sonnet,
etc., au gré du poète.

PALINODIE. n. f. Rétractation de ce qu'on
a dit. Ce discours, où il a renié toutes ses précédentes
déclarations, est une honteuse palinodie
.

Fig. et fam., Chanter la palinodie, Se rétracter,
dire du bien d'une personne ou d'une
chose dont on avait dit du mal précédemment.

PÂLIR. v. intr. Devenir pâle. La moindre
émotion le fait pâlir. Il pâlit de colère.
Par
extension, Le soleil pâlit. La couleur de cette
étoffe a pâli.

Fig., Son prestige fait pâlir celui de tous ses
rivaux. Son mérite pâlit auprès du vôtre.

Fig., Son étoile pâlit, se dit de Quelqu'un
dont la prospérité, la puissance, le crédit
diminue.

Fig., Pâlir sur les livres, Étudier sans relâche.

PÂLIR est quelquefois transitif; et alors il
signifie Rendre pâle. La fièvre l'a beaucoup
pâli.

PALIS. n. m. Suite de petits pieux pointus
par un bout, dont plusieurs, enfoncés en terre
et rangés à côté les uns des autres, forment
une clôture. Un jardin clos de palis. Un bois
entouré de palis.

Il se dit aussi d'un Lieu entouré de palis.
Entrer dans le palis.

PALISSADE. n. f. Barrière faite de pieux,
ou de planches, fichés en terre. Son jardin
est entouré d'une palissade. Masquer par une
palissade la devanture d'un magasin en réparation.

Il s'emploie aussi en termes de Fortification
pour désigner un Ouvrage de défense fait
d'une ligne de pieux.

Par analogie, il se dit d'une Sorte de mur de
verdure formé par une rangée d'arbres ou
d'arbustes taillés. Tondre une palissade. Palissade
à hauteur d'appui.

PALISSADER. v. tr. Entourer d'une palissade.

PALISSAGE. n. m. T. de Jardinage. Action
de palisser un arbre.

PALISSANDRE. n. m. Bois violet, nuancé
de jaune et de noir, qui vient de la Guyane
et qui est employé pour des ouvrages d'ébénisterie
et de marqueterie.

PÂLISSANT, ANTE. adj. Qui pâlit, qui
devient pâle. Front, visage pâlissant. Une
lumière pâlissante.

PALISSER. v. tr. T. de Jardinage. Étendre
et fixer contre une muraille ou un treillage
les branches d'un arbre dont on veut faire un
espalier. Palisser des pêchers, des poiriers.

PALLADIUM. (UM se prononce OME.) n. m.
Mot emprunté du latin et dérivé du grec, et
qui, par allusion à une statue protectrice de
Pallas, désigne Ce qu'un peuple considère
comme assurant sa durée. Le bouclier sacré,
qu'on croyait être tombé du ciel au temps de
Numa, était le palladium de la puissance romaine.

Il se dit, figurément, de Tout ce qui est
le garant de la conservation d'une chose.
En Angleterre, on regarde l'acte d'Habeas
corpus comme le palladium de la liberté individuelle.

PALLADIUM. n. m. T. de Chimie. Métal
blanc absorbant très facilement l'hydrogène et
ne fondant qu'à une haute température.

PALLIATIF, IVE. (On prononce les deux L
dans ce mot et dans les suivants.) adj. Qui
pallie. Il n'est guère usité que dans ces deux
locutions : Remède palliatif, cure palliative. Remède,
cure qui soulage un mal pour plus ou
moins de temps, mais sans le guérir.

Substantivement, Ce remède calme la douleur,
mais ne supprime pas le mal : ce n'est
qu'un palliatif.
Fig., Cette mesure n'est qu'un
palliatif qui aggrave les maux de l'État en
paraissant les soulager.

PALLIER. v. tr. Déguiser une chose qui est
mauvaise, l'excuser en y donnant quelque
couleur favorable. Il essaie de pallier sa faute.

En termes de Médecine, Pallier le mal, Ne
le guérir qu'en apparence.

Il s'emploie aussi figurément en ce sens.
Les moyens employés pour remédier au mauvais
état de ses affaires n'ont point guéri le
mal; ils n'ont fait que le pallier
.

PALLIUM. (UM se prononce OME.) n. m.
Mot emprunté du latin où il signifie Manteau.
Il se dit d'un Ornement fait de laine blanche,
semé de croix noires et béni par le pape,
qui l'envoie aux archevêques, pour marque
de leur dignité, et quelquefois l'accorde à des

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