ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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ceux des piés de derriere; d'ailleurs l'Ondatra & le Des - man sont beaucoup plus petits que le Castor, & ils ont une forte odeur de musc. Voyez l'Histoire du Castor que M. de Buffon a donnée dans le vol. VIII. de l'Hist. Nat. &c. pag. 282.

Le Porc - épic, fig. 2. a comme le Castor, deux dents incisives à chaque mâchoire, & point de dents canines, les doigts onguiculés; mais ce qui le caractérise le plus, ce sont les piquans qu'il a sur le corps: le Hérisson a beaucoup de rapport avec le Porc - épic, mais il en dif - fere en ce qu'il a des dents canines au - lieu que le Porc - épic n'en a point, & c'est ce qui en a fait faire un genre particulier.

On distingue plusieurs especes de Porcs - épic qui ont tous les caracteres dont je viens de parler communs entre eux, mais ils different à tant d'autres égards, qu'on les prendroit pour des animaux de différens genres, principalement le Coendou & l'Urson, dont les piquans sont courts, en petit nombre, & presque entierement cachés par de longs poils, roides à - peu - près comme des soies de Cochon. Le Porc - épic qui est représenté, fig. 2. se trouve dans les grandes Indes, il differe peu de celui d'Italie, il a seulement les piquans plus longs & plus gros; dans tous les deux la levre supérieure est fendue comme celle du Liévre, & la queue est courte, au - lieu que le Coendou & l'Urson ont la queue alongée, & leur levre supérieure n'est pas fendue. Je crois qu'il est inutile de dire que ces ani - maux n'ont pas, comme plusieurs auteurs l'ont avancé, la propriété de lancer leurs piquans comme un dard pour se défendre de leurs ennemis. M. de Buffon a dé - truit cette erreur d'une façon à ne laisser aucun doute.

HISTOIRE NATURELLE, REGNES ANIMAL, |QUADRUPEDES. |PLANCHE XIV.

PLANCHE XIV.

La Roussette, fig. 1. a beaucoup de rapport avec la Chauve - souris; ses caracteres génériques consistent en ce qu'elle a comme elle, les doigts onguiculés & joints ensemble par une membrane étendue en forme d'aîle dans les piés de devant, & séparés les uns des autres dans ceux de derriere; mais la Roussette differe de la Chauve - souris, en ce qu'elle a quatre dents incisives dans chaque mâchoire, au - lieu que la Chauve - souris en a six à la mâchoire inférieure, & quatre à la mâ - choire supérieure.

On distingue trois sortes de Roussettes, qui sont la Roussette proprement dite, la Rougette & le Vampire. La Roussette est la plus grosse des trois, elle a neuf pouces de longueur depuis le bout du museau jusqu'à l'anus, & trois piés d'envergure. Elles sont toutes trois très - voraces & très - carnacieres, cependant elles man - gent des fruits & même des herbes quand elles ne trou - vent point de chair. On a donné à la Roussette le nom de Chien - volant, à cause de sa grosseur & de son mu - seau alongé, qui ressemble assez à celui du Chien. La Roussette & la Rougette ont beaucoup de rapport en - tre elles, & on ne distingue la premiere qu'en ce qu'elle est plus grosse, & qu'elle a sur le cou un demi - collier d'un rouge vif, qui n'est pas dans la Roussette.

Le Vampire a une couleur uniforme & à - peu - près sem - blable à celle de nos Chauves - souris, elle est plus petite que la Roussette & la Rougette, cependant beaucoup plus dangereuse, parce qu'on prétend qu'elle suce pen - dant la nuit le sang des hommes & des animaux sans les éveiller. On trouve le Vampire en Amérique, & la Roussette & la Rougette sont de l'ancien continent, principalement à l'île de Bourbon & à Madagascar.

Les fig. 2. & 3. représentent deux especes d'Ecureuils dont les caracteres consistent en ce qu'ils ont deux dents incisives à chaque mâchoire, & point de dents cani - nes, les doigts onguiculés, la queue longue & couverte de longs poils rangés de façon que la queue paroît plate. L'espece la plus singuliere des Ecureuils est le Polatouche, fig. 2. qu'on appelle aussi Ecureuil - volant, parce qu'il a la faculté en s'élançant d'un arbre à l'autre, de retarder sa chûte par le moyen d'une membrane qui s'étend depuis les jambes de devant jusqu'aux jambes de derriere, mais on ne peut pas dire que cet animal vole, car il ne frappe pas l'air de ces membranes comme les oiseaux font avec leurs aîles. La face supérieure du corps de cet Ecureuil est d'un cendré clair mêlé d'un peu de jaunâtre ou de brun, & la face inférieure est blanche; il a près de cinq pouces de longueur depuis le bout du museau jusqu'à l'anus. On trouve le Polatouche en Russie & en Lithuanie, mais plus communément en Canada.

L'Ecureuil Suisse, fig. 3. se trouve en Russie, il est un peu plus petit que le Polatouche; on lui a donné le nom de Suisse, parce qu'il est bigarré de bandes noires, rousses & blanches comme l'habit d'un Suisse: il a neuf bandes qui s'étendent depuis la tête jusqu'à la queue, mais qui sont peu apparentes sur le cou; la bande du milieu - est noire, il y en a de chaque côté une rousse, ensuite une noire, puis après une blanchâtre & enfin une noire.

Cet Ecureuil a quelques ressemblances par ces ban - des avec le Palmiste & le Barbaresque, qui sont deux especes d'Ecureuils, mais le Barbaresque n'a que six bandes, & le Palmiste trois.

HISTOIRE NATURELLE, REGNES ANIMAL, |QUADRUPEDES. |PLANCHE XV.

PLANCHE XV.

Les Tatous sont des animaux quadrupedes qui ont des caracteres qui les font aisément distinguer des au - tres. Ils n'ont point de dents incisives ni de dents cani - nes, mais seulement des dents molaires, & au - lieu de poils leur corps est couvert d'un test osseux qui occupe le dessus de la tête, le cou, le dos, les flancs, la croupe & la queue, il ne s'étend pas sur la gorge, la poitrine & le ventre, ces parties sont recouvertes par une peau grenue. Le test osseux est composé de plusieurs pieces, de façon que la partie antérieure & la partie postérieure du corps sont recouvertes chacune par une seule piece, & il y a sur le milieu du corps des ban - des mobiles attachées les unes aux autres par une peau qui permet à ces bandes de se replier les unes sur les autres: de façon que ces animaux quoique couverts d'un test solide, peuvent se mettre en boule à - peu - près comme le Hérisson. Le nombre de ces bandes va - rie dans les Tatous, & servent de caracteres pour di - stinguer les especes: les uns ont trois bandes, comme l'Aspar; d'autres six, comme l'Enconbert; d'autres huit, comme le Tatuette; d'autres neuf, comme le Cachi - came; d'autres douze, comme le Kabassou; & enfin il y en a qui ont dix - huit bandes, comme le Cirquinçon. Dans cette derniere espece les bandes mobiles au - lieu de n'occuper que le milieu du corps, comme nous avons dit, s'étendent au - delà, & recouvrent toute la partie postérieure du corps.

Le Kabassou, fig. 1. est le plus grand de tous les Tatous, il y a des individus de cette espece qui ont jusqu'à deux piés huit pouces de longueur, depuis le bout du mu - seau jusqu'à l'origine de la queue. Les Tatous en géné - ral se retirent dans des terriers qu'ils se creusent sous terre avec autant de facilité que la Taupe; ils y restent le jour & n'en sortent que la nuit pour aller chercher des fruits ou des racines dont ils font leur nourriture: on trouve toutes les especes ci - dessus en Amérique.

On a donné le nom de Paresseux à deux animaux d'Amérique, parce qu'ils ont la démarche difficile, mais cependant pas aussi lente que la plûpart des voya - geurs l'ont assuré; ces animaux ressemblent par leurs caracteres génériques aux Tatous, ils n'ont point de dents incisives ni de dents canines, ils ont seulement des dents molaires, & le corps couvert de poils.

L'Unau, fig. 2. & l'Ai, sont les deux seules especes que l'on connoisse; ils different entre eux par un cara - ctere très - sensible, c'est que l'Unau n'a que deux doigts aux piés de devant, & trois à ceux de derriere, au - lieu que l'Ai en a trois aux piés de devant comme à ceux de derriere; d'ailleurs l'Unau n'a point du tout de queue, & l'Ai en a une petite, ils se nourrissent tous les deux de feuilles d'arbres, sur lesquels ils grimpent avec beaucoup plus de facilité qu'ils ne marchent sur terre, parce que leurs ongles leur servent à saisir les branches, au - lieu qu'en marchant ils les tiennent cour - bés sous la paume du pié, ce qui les gêne beaucoup.

Le Sarigue ou l'Opossum, fig. 3. est du genre des

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