LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 530

pays, le Tribunal de l'Inquisitiou, Le saint Office. Il fut jugé par le saint Office. On l'a retenu deux ans dans les prisons du saint Office.

On appelle La Palestine, La Terre sainte; et Lieux saints; Les lieux où se sont opérés les principaux Mystères de notre Rédemption.

Et on nomme Terre sainte, Une terre qui a été bénite pour inhumer les Fidèles. Il n'a pas été enterré en terre sainte.

On appelle La Semaine sainte, La semaine qui précède le jour de Pâques; et tous les jours de cette semaine s'appellent saints. L'Office du Lundi saint. Le Jeudi saint. Le Vendredi saint. Pendant les jours saints.

On appelle aussi Semaine sainte, Le livre qui contient l'Office de la quinzaine de Pâques.

On appelle L'année sainte, L'année du grand Jubilé, qui est la dernière année de chaque siècle; et même l'année de chaque Jubilé, qui arrive de vingt--cinq en vingt--cinq ans.

On donne le nom de Sainte Famille, aux tableaux qui représentent La sainte Vierge, St. Joseph et l'Enfant Jésus. La sainte Famille de Raphaël.

Saint

Saint, est aussi substantif. C'est un Saint. C'est un grand Saint. Le Saint dont on célèbre la--fête. Les Litanies des Saints.

En parlant d'Un homme sans mérite ni crédit, bon à rien, on dit dans le style familier, C'est un pauvre saint, c'est un saint qui ne guérit de rien.

On dit, La saint Jean, la saint Martin, etc. pour dire, Le jour ou la fête de saint Jean, de saint Martin, etc.

On dit aussi, L'Êglise saint Germain, l'Église saint Gervais, et absolument, Saint Germain, saint Gervais, etc. pour dire, Les Églises consacrées à Dieu sous l'invocation de ces Saints.

On dit proverbialement et figurém. Il ne sait à quel Saint se vouer, pour dire, qu'Il n'a plus de ressource, qu'il ne sait plus à qui avoir recours.

On dit aussi proverbialem. À chaque saint sa chandelle, pour dire, que Pour s'assurer le succès d'une affaire, il faut se rendre favorables tous ceux qui peuvent contribuer à la faire réussir.

On dit encore proverbialement, Il vaut mieux s'adresser à Dieu qu'à ses Saints, pour dire, qu'Il vaut mieux s'adresser au Roi qu'à ses Ministres; et en général, à un homme puissant qu'à ses subalternes.

On appelle familièrement, Le Saint du jour, Un homme qui est à la mode ou en crédit depuis peu.

Le peuple appelle Mal saint Jean, et plus communément, Mal de Saint, Le haut mal, le mal caduc.

On dit proverbialement et figurém. Employer toutes les herbes de la saint Jean, pour dire, Faire tout ce qui est possible. Il est du style familier.

En termes de Marine, on appelle La sainte--Barbe, Un lieu dans les vaisseaux où l'on serre la poudre et les ustensiles de l'artillerie.

En termes d'Imprimerie, on appelle Saint--Augustin, Un caractère qui est entre le gros Texte et le Cicéo.

Saint

Saint, se dit, par extension, d'Une chose respectable, La sainte union conjugale, la sainte autorité desMagistrats; et d'Un sentiment respectueux, Un saint respect.

SAINTEMENT

SAINTEMENT. adver. D'une manière sainte. Il a vécu saintement. Il est mort saintement.

SAINTETÉ

SAINTETÉ. s. f. Qualité de ce qui est saint. Grande sainteté. Il est mort en odeur de sainteté. La sainteté des Apôtres. La sainteté de sa vie. La sainteté de ses moeurs. La sainteté d'un lieu. La sainteté de nos mystères. La sainteté de la Religion Chrétienne. La sainteté du mariage.

Sainteté

Sainteté, se dit par excellence, en parlant de Dieu. Dieu est la sainteté même.

Sainteté

Sainteté, est aussi Un titre d'honneur et de respect, dont on se sert en parlant au Pape ou du Pape, et dont on se servoit autrefois en parlant ou en écrivant aux Évêques, et même aux Prêtres. Il plaira à votre sainteté. Le Jubilé que sa Sainteté nous a accordé.

SAÏQUE

SAÏQUE. s. f. Vaisseau de charge dont on se sert sur la Mer Méditerranée. Monter sur une saïque. Monter une saïque.

SAISIE

SAISIE. s. f. Terme de Palais. Acte par lequel on saisit les biens meubles ou immeubles d'un débiteur. Saisie mobilière. Saisie réelle. Saisie féodale. Saisie et criée pour faire un décret. Saisie--exécution. Faire une saisie et arrêt. La saisie tenant. Donner main--levée de la saisie. Convertir la saisie en opposition. Commissaire aux saisies réelles.

SAISINE

SAISINE. s. f. Terme de Pratique. Prise de possession d'un fonds, d'un héritage, en vertu de l'acte qui en est donné par le Seigneur dont l'héritage relève. Mettre quelqu'un en possession et saisine d'une Terre. Prendre possession et saisine. Être en saisine, en possession.

Il se dit aussi De l'acte même par lequel le Seigneur met en possession.

On appelle Droit de saisine, Le droit qui est dû au Seigneur, pour la prise de possession d'un héritage qui relève de lui. Payer le droit de saisine.

SAISIR

SAISIR. v. act. Prendre tout d'un coup et avec vigueur ou avec vîtesse. Saisir quelqu'un au collet, lui saisir le bras, l'épée, la bride de son cheval. Le garde de chasse lui a saisi son fusil. On a saisi les voleurs.

On dit figurément d'Un homme qui a la compréhension et la conception vive et forte, qu'Il saisit tout d'un coup les choses.

On dit à Un homme qui a mal entendu, mal compris, mal interprété, Vous n'avez pas bien saisi ce que j'ai dit; vous avez mal saisi. Cette phrase sert à la fois d'excuse pour ce qu'on a véritablement dit, et de reproche poli pour l'interprétation qu'on y donne. Il faut saisir ce qu'on entend. Le traducteur a mal saisi, n'a pas saisi parfaitement ce passage, ce texte.

On dit, Saisir l'occasion, saisir le moment favorable, pour dire, En profiter.

On dit, Se saisir de quelqu'un, pour dire, Le prendre et l'arrêter. Il faut se saisir de cet homme--là, c'est un voleur.

On dit, Se saisir d'une chose, pour dire, La prendre, s'en rendre maître. Il s'est saisi de l'argent, des meubles, du cheval. Il se faut saisir de ce château, de cette Place. Saisissez--vous de ce poste. Se saisir d'un couteau, d'une épée.

Saisir

Saisir, se dit figurément Des maux du corps, des maladies, des passions, des sentimens de l'âme. Le froid l'a saisi. La colique, la fièvre l'a saisi. La douleur, la crainte, le désespoir l'a saisi. Être saisi de joie, de peur, d'étonnement, etc.

On dit absolument, Être saisi, pour dire, Être frappé subitement, touché de déplaisir, pénétré de douleur. Quand on lui dit cette nouvelle, elle fut tellement saisie, qu'elle se trouva mal. Cette pensée m'a saisi. Cela saisit.

En ce sens il s'emploie aussi avec le pronom personnel. Quand on lui apprit la mort de son fils, il se saisit tellement, qu'il en mourut. Cet homme se saisit au moindre contre--temps qui lui arrive.

Saisir

Saisir, en termes de Palais, se dit Du créancier qui pour sa sûreté et pour avoir le paiement de ce qui lui est dû, arrête juridiquement les biens de son débiteur. Saisir des meubles et des immeubles. Saisir les revenus d'une Terre entre les mains des Fermiers. Saisir et exécuter. Saisir réellement des immeubles pour les décréter. Saisir le temporel d'un Bénéfice. Permis de saisir.

On dit en termes de Coutume et de Pratique, que Le mort saisit le vif, pour dire, qu'A l'instant que quelqu'un meurt, son héritier devient le maître de son bien.

On dit, Saisir un Tribunal, une Juridiction, d'une affaire, pour dire, Y faire des procédures qui y attirent et retiennent la connoissance de l'affaire. Il a saisi le Parlement de son affaire. La seconde des Enquêtes a été saisie de cette affaire, elle en est saisie.

Saisi, ie

Saisi, ie. participe.

On dit, qu'Un voleur a été trouvé saisi du vol, pour dire, qu'On lui a trouvé sur lui le vol qu'il avoit fait. On dit dans le même sens, On l'a trouvé saisi d'une lettre qui a découvert toute l'intrigue.

En termes de Pratique, on le fait quelquefois substantif, pour signifier Le débiteur sur lequel on a fait une saisie. Le saisi et le saisissant.

On appelle Tiers--saisi, Celui entre les mains duquel on a fait une saisiearrêt, une opposition. On a ordonné que les tiers--saisis consigneroient à la charge des oppositions.

SAISISSANT, ANTE

SAISISSANT, ANTE. adject. Qui saisit, qui surprend tout d'un coup. En ce sens, il ne se dit guère que Du froid. Froid saisissant.

Il est aussi terme de Palais, et signifie, Celui qui saisit par Justice. Le premier saisissant. Cette femme est créancière et première saisissante. En ce sens, il s'emploie substantivement. Le saisissant. La saisissante.

SAISISSEMENT

SAISISSEMENT. s. m. Il n'est point en usage au propre, mais seulement au figuré, et signifie, L'impression subite et violente que cause un grand déplaisir. Il est mort d'un saisissement. Il n'est pas encore revenu du saisissement que lui causa cette nouvelle. Saisissement de coeur.

SAISON

SAISON. s. f. L'une des quatre parties de l'année, qui contiennent chacune trois mois, et dont il y en a doux qui commencent aux Solstices, et deux

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