Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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moyen d'un bouton ou de quelque autre chose équivalente. Mettre des papiers dans un tiroir. Il faut chercher dans les tiroirs de cette armoire.

On appelle Pièces à tiroir, Les pièces de théâtre dont les scènes sont détachées les unes des autres, & n'ont nulle relation entre elles.

TIRONIEN, IENNE. adj. Il se dit Des caractères, des lettres d'abréviation, dont Tiron, affranchi de Cicéron, est l'inventeur.

TISANE. s.f. Breuvage d'eau où l'on a fait bouillir de l'orge, de la réglisse, du chiendent ou autre chose, soit grain, soit racine ou herbe. Tisane rafraîchissante. Un verre de tisane. Il ne boit que de la tisane. Tisane purgative, C'est celle où l'on a mêlé quelque purgatif.

TISON. s.m. Reste d'une buche, d'un morceau de bois, dont une partie a été brûlée. Tison allumé. Tison ardent. Tison éteint. Rapprocher les tisons.

On dit d'Un homme qui est ordinairement auprès du feu, qu'Il garde les tisons, qu'il est toujours sur les tisons, qu'il a toujours le nez sur les tisons.

On dit figurément & familièrement Des vieilles gens qui sont toujours au coin du feu, qu'Ils crachent sur les tisons.

On appelle populairement, Tison d'enfer, Un méchant homme, une méchante femme, qui excite au mal par ses discours, par ses exemples.

On dit proverbialement, Noël à son pignon, & Pâques à son tison, pour marquer Le dérangement des saisons.

TISONNÉ. adj. m. Il ne se dit que dans cette phrase, Gris tisonné ou charbonné, pour désigner Le poil d'un cheval sur lequel on observe des taches irrégulièrement éparses de côté & d'autre, comme si le poil eût été noirci dans ces endroits avec un tison. Un cheval gris tisonné.

TISONNER. v.n. Remuer les tisons sans besoin. Quand il est auprès du feu, il ne fait que tisonner. Il s'amuse toujours à tisonner.

TISONNEUR, EUSE. s. Celui, celle qui aime à tisonner. C'est un grand tisonneur.

TISSERAND. s.m. Ouvrier qui fait de la toile. La navette d'un Tisserand. Les peignes d'un Tisserand. Les marches d'un Tisserand. Le métier d'un Tisserand.

On le dit aussi Des ouvriers qui font du drap de laine, ou des étoffes de soie; & alors on dit, Tisserand en drap. Tisserand en soie.

TISSER. v.a. Faire un tissu. Tisser du lin, de la laine, du coton, &c.

TISSU, UE, participe .

TISSURE. s.f. Liaison de ce qui est tissu. Tissure ferme, serrée. Tissure lâche. La tissure de cette toile est inégale.

On dit figurément, La tissure d'un discours, d'un poëme, &c. pour dire, La disposition, l'ordre, l'économie des parties d'un discours, d'un poëme. Il y a d'assez belles choses dans ce discours, mais la tissure n'en vaut rien.

TISSUTIER. s.m. Rubanier, ouvrier qui fait toute sorte de tissu, de ruban, de gances, &c.

TISTRE. v.a. Faire de la toile ou des étoffes, en entrelaçant les fils dont on les doit composer. Il n'est plus en usage, hors des temps formés de Tissu, qui est son participe. Il a tissu cette toile.

On dit figurément, qu'Un homme a tissu une intrigue, pour dire, que C'est lui qui l'a conduite, qui l'a menée.

TISSU, UE, participe On dit poëtiquement, Des jours tissus d'or & de soie.

Il est aussi substantif, & se dit particulièrement De certains petits ouvrages tissus au métier. Voilà un beau tissu de soie. Un tissu d'or & d'argent. Un tissu de cheveux.

On dit figurément, Le tissu d'un discours, pour dire, Ce qui fait principalement l'ordre & l'économie d'un discours. Le tissu de son discours étoit fort bon.

On dit à peu près dans le même sens, Un tissu de grandes actions, pour dire, Une longue suite de grandes actions. Sa vie est un tissu de grandes & belles actions. Un tissu de merveilles.

[alt p. 575] TITHYMALE. s.m. Plante dont il y a un grand nombre d'espèces. Tous les Tithymales sont hydragogues; mais comme ils sont violens, on ne les emploie qu'à très-petite dose, & corrigés par d'autres médicamens qui tempèrent l'action du sel alumineux dont ils abondent.

TITILLATION. s.f. Terme de Médecine, qui s'emploie pour Chatouillement.

TITRE. s.m. Inscription qui fait connoître la matière d'un livre ou d'un chapitre, & quelquefois le nom de l'Auteur qui l'a composé, &c. Le titre d'un livre. Il a donné un beau titre à son livre. Il n'y a rien dans ce chapitre de ce qui est dans le titre.

TITRE Petit trait que l'on met sur une lettre, pour suppléer à quelque autre lettre qui n'est pas marquée, & pour écrire en abrégé. Ainsi pour écrire Votre, on écrit quelquefois Vre.

TITRE Qualité honorable, nom de dignité. Ce Seigneur a le titre de Duc, de Marquis. Cette terre porte titre de Comté. Il se dit héritier d'une telle Maison, Duc d'un tel lieu, mais ce n'est qu'un vain titre, il n'en a que le titre. Il prend le titre de Prince.

TITRE se dit aussi De certaines Églises de Rome ou des environs, dont les Cardinaux prennent le nom. Cardinal du titre de sainte Sabine. Cardinal du titre de saint Pierre aux Liens.

On appelle Titre clérical, & absolument Titre, Le Bénéfice sur lequel un homme est admis aux Ordres sacrés.

On appelle Titre patrimonial, Le revenu que doit avoir un Clerc qui n'a point de Bénéfice, pour être admis aux Ordres, & sans lequel il ne seroit pas reçu.

Et on appelle Titre de pauvreté, Le privilége qu'ont les Religieux Profès, d'être promus aux Ordres sacrés sans titre clérical ni patrimonial.

TITRE se prend pour La propriété d'une charge, d'un office. Il a cette charge en titre, après l'avoir exercée long-temps par commission. Former opposition au titre d'un office. Sa commission a été érigée en titre d'office.

TITRE se prend encore pour L'acte ou la pièce authentique, qui sert à établir un droit, une

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