Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 836

l'inquiétude qu'on a du succès de quelque chose. On juge maintenant son procès, il doit avoir du tintouin. Donner du tintouin à quelqu'un.

TIQUER. v.n. Avoir le tic. Il ne se dit proprement que Des chevaux. Ce cheval tique.

TIQUETÉ, ÉE. adj. Qui est marqué de petites taches. Un oeillet tiqueté.

TIR. s.m. Terme de Guerre. La ligne suivant laquelle on tire un canon, un mousquet.

TIRADE. s.f. Il se dit proprement De quelques endroits suivis d'un ouvrage en prose ou en vers, & qui sont d'ordinaire sur le même sujet. Il y a de belles tirades dans ce Panégyrique Il nous a dit une belle tirade de son Poëme. Il ne lui répondit que par une tirade d'injures, par une tirade de sottises.On dit adverbialement, Tout d'une tirade, pour dire, Tout de suite, sans s'arrêter. Il nous a dit une centaine de vers tout d'une tirade. Il est du style familier.

TIRAGE. s.m. Action de tirer. On a payé tant pour la toise de moellon, & tant pour le tirage. Il a fallu attacher des chevaux au bateau, & il en a tant coûté pour le tirage. Il faut tant pour le tirage de ces feuilles d'impression, de ces estampes.

On dit aussi, Le tirage d'une Loterie.

On appelle aussi Tirage, sur le bord des rivières, L'espace qu'on laisse libre pour le passage des chevaux qui tirent les bateaux. Il faut laisser tant de pieds de tirage sur le bord de cette rivière.

TIRAILLEMENT. s.m. Action de tirailler; sorte de mal-aise ou de sensation importune, excitée dans certaines parties intérieures du corps, par quelque mouvement irrégulier qui s'y passe, & qui les fait sentir comme tiraillées. Tiraillement d'estomac. Tiraillement d'entrailles.

[alt p. 572] TIRAILLER. v.a. & fréquentatif Tirer une personne à diverses reprises, avec importunité, ou avec violence. Il y a une heure qu'ils ne font que me tirailler. Les Sergens le tiraillèrent long-temps.

Il se dit figurément, pour marquer seulement Une importunité fréquente. Il s'est bien fait tirailler pour consentir à ce qu'on vouloit de lui.

Il est aussi neutre, & signifie, Tirer d'une arme à feu mal & souvent. Il y a long-temps qu'ils ne font que tirailler. Il est du style familier.

TIRAILLÉ, ÉE, participe .

TIRAILLEUR. s.m. Celui qui tiraille. Il ne se dit que Des Chasseurs qui tirent mal, ou des Soldats qui tirent en désordre.

TIRANT. s.m. Cordon servant à ouvrir ou à fermer une bourse. Les tirans d'une bourse.

TIRANT est aussi, en termes de Charpenterie, Une pièce de bois qui tient en état les deux jambes de force du comble d'une maison.

On appelle aussi Tirant, Une barre de fer attachée à une poutre, & dont l'extrémité porte un oeil qui reçoit une ancre pour prévenir l'écartement du mur.

TIRANT se dit encore De certaines portions de nerfs de couleur jaunâtre, qui se trouvent dans la viande de boucherie.

TIRANT en termes de Marine, signifie, La quantité d'eau que tire un navire, la hauteur d'eau dont il a besoin pour être à flot. Le tirant de ces deux vaisseaux n'est pas égal.

TIRASSE. s.f. Sorte de filet ou de rets, dont on se sert pour prendre des cailles, des alouettes, des perdrix, &c. Prendre des cailles, des perdrix à la tirasse.

TIRASSER. v.a. Chasser à la tirasse, prendre à la tirasse. Ils sont allés tirasser des cailles, tirasser des alouettes. Il se dit aussi absolument. Ils s'amusent à tirasser. Il s'emploie encore au neutre. Tirasser aux cailles. Tirasser aux alouettes.

TIRASSÉ, ÉE, participe .

TIRE. s.f. Il n'est d'usage que dans ces phrases, Voler à tire d'aile, pour dire, Voler aussi rapidement qu'il est possible. Et, Tout d'une tire, pour dire, Sans discontinuation, tout de suite. Ce dernier n'est que du style familier.

TIRE-BALLE. s.m. Instrument dont les Chirurgiens se servent pour retirer la balle restée dans une blessure faite par une arme à feu. Il y a plusieurs sortes de tire-balles.

TIRE-BOTTE. s.m. Tissu de fil ou de soie qu'on attache aux deux côtés d'une botte, pour la chausser plus aisément.

On appelle aussi Tire-botte, De gros galons de fil, dont les Tapissiers se servent pour border les étoffes qu'ils emploient en meubles.

TIRE-BOUCHON. s.m. Sorte de vis de fer ou d'acier, qui tient à un anneau, & dont on se sert pour tirer les bouchons des bouteilles.

TIRE-BOURRE. s.m. Crochet ou extrémité d'un fil de fer roulé en spirale, qui étant mis au bout de la baguette d'une arme à feu, sert à en tirer la bourre, afin d'en pouvoir ôter la charge.

TIRE-FOND Instrument avec lequel le Chirurgien enlève la pièce d'os qu'il a sciée avec son trépan.

TIRE-FOND est aussi Un anneau de fer, qui aboutit en vis, & qui sert aux Tonneliers pour élever la dernière douve du fond d'un tonneau, afin de la faire entrer dans la rainure. Il sert aussi à divers autres usages qui sont à peu près de la même nature.

TIRE-LAISSE. s.m. Terme du style familier, qui se dit, lorsqu'un homme vient à être frustré tout d'un coup d'une chose qu'il croyoit ne lui pouvoir manquer. On lui avoit fait espérer un tel Emploi, on l'a donné à un autre, voilà un vilain tire-laisse. C'est un tire-laisse qu'on lui a donné.

TIRE-LARIGOT. adv. Il n'est d'usage que dans cette façon de parler proverbiale, Boire à tire-larigot, pour dire, Boire excessivement. Voyez LARIGOT. Il est populaire.

TIRE-LIGNE. s.m. Petit instrument d'argent, d'acier ou de cuivre, terminé par une pincette de fer en forme de lance, dont on se sert pour tirer des lignes plus ou moins grosses. Les deux lames de la pince d'un tire-ligne qu'on approche

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