Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 787

Dieu suspend pour quelque temps les effets de sa colère.

On dit, que Des troupes ont suspendu leur marche, ont eu ordre de suspendre leur marche, pour dire, qu'Elles ont discontinué leur marche, qu'elles ont eu ordre d'interrompre leur marche pour quelque temps.

On dit aussi, Suspendre son jugement sur quelque chose, pour dire, Ne porter son jugement ni en bien, ni en mal, ne rien décider; &, Suspendre son travail, pour dire, Interrompre son travail.

SUSPENDRE se dit encore figurément, en parlant d'Un Ecclésiastique que l'on interdit de ses fonctions pour un temps. Suspendre un Prêtre de ses fonctions.

SUSPENDU, UE, participe .

SUSPENS. adj. m. Interdit. Il n'est d'usage qu'en parlant d'Un Prêtre, ou d'un autre Ecclésiastique qu'on a suspendu des fonctions de son état. Un Prêtre suspens, déclaré suspens. Il est suspens de fait & de droit.

EN SUSPENS Façon de parler adverbiale, qui signifie, En incertitude, sans savoir à quoi se déterminer. Je suis en suspens de ce que je dois faire. Vous me laissez plus en suspens que jamais.

On dit, qu'Une affaire est demeurée en suspens, pour dire, qu'Elle est encore indécise.

SUSPENSE. s.f. Censure par laquelle un Ecclésiastique est déclaré suspens. Un Prêtre qui a encouru la suspense.

Il signifie aussi, L'état où un Ecclésiastique est mis par cette censure. Un Prêtre qui dit la Messe pendant sa suspense, devient irrégulier.

SUSPENSIF, IVE. adj. Qui suspend, qui arrête & empêche d'aller en avant. Il y a des cas où le simple appel est suspensif. Il y en a où il n'est que dévolutif.

SUSPENSION. s.f. Surséance, cessation d'opération pour quelque temps. La suspension de l'exécution d'un Arrêt. Suspension entière des puissances, des facultés de l'ame.

On dit, Suspension d'armes, pour dire, Cessation d'actes d'hostilité.

On appelle Suspension, Ce qui tient le saint Sacrement suspendu en certaines Églises.

SUSPENSION est aussi une figure de Rhétorique, qui consiste à tenir les auditeurs en suspens, pour leur dire ensuite des choses inattendues. La suspension augmente l'effet des choses qu'on doit annoncer.

SUSPENSOIRE. s.f. Terme de Chirurgie. Sorte de bandage dont on se sert pour empêcher le progrès des descentes de boyaux, & autres incommodités pareilles. Les Cavaliers portent des suspensoires, pour prévenir les descentes.

SUSPICION. s.f. Soupçon, défiance. Il n'est guère d'usage qu'en termes de Pratique. Grande suspicion. Juste suspicion. Suspicion de fraude. Suspicion de simonie. Avoir suspicion. Donner suspicion. Entrer en suspicion.

SUSTENTER. v.a. Nourrir, entretenir la vie par le moyen des alimens. Il ne se dit que Des hommes. Tant de livres de pain par jour suffisent pour sustenter tant de pauvres. Il n'a pas de quoi se sustenter.

SUSTENTÉ, ÉE, participe .

SUTURE. s.f. Terme d'Anatomie. Jointure de deux parties du crâne qui entrent l'une dans l'autre, & qui paroissent cousues ensemble. Les sutures du crâne.

En termes de Chirurgie, on appelle aussi Suture, La couture que l'on fait pour rejoindre & réunir les lèvres d'une plaie, soit que cette réunion s'opère avec les aiguilles & le fil, soit qu'on y parvienne par le moyen des emplâtres.

SUZERAIN, AINE. adj. Terme de matière féodale. Il se dit d'Un Seigneur qui possède un fief dont d'autres fiefs relèvent. Seigneur suzerain. Dame suzeraine.

SUZERAINETÉ. s.f. Qualité de suzerain.

SYCOMORE. s.m. Sorte d'arbre qui a les feuilles fort larges, & presque semblables aux feuilles de vignes. Allées de sycomores. Il y a des sycomores dans sa cour.

SYCOPHANTE. s.m. Mot emprunté du Grec, qui signifie, Fripon, délateur, coquin.

SYLLABE. s.f. Une voyelle, ou seule, ou jointe à d'autres lettres qui se prononcent par une seule émission de voix. Rois & lois sont des mots d'une syllabe. Dans le mot Avoir, A fait une syllabe, & Voir en fait une autre. La première syllabe d'un tel mot est longue, la seconde est brève. Un mot d'une, de deux, de trois syllabes. Il prononce gravement & pèse sur toutes les syllabes. Il n'en a pas perdu une syllabe. J'ai dit mot pour mot, syllabe pour syllabe ce que vous m'avez ordonné. Je n'y ai pas manqué d'une syllabe.

SYLLABIQUE. adj. de t. g. Qui a rapport aux syllabes.

SYLLEPSE. s.f. Figure de Grammaire, par laquelle le discours répond plutôt à notre pensée qu'aux règles grammaticales. Il est six heures, au lieu de dire, Il est la sixième heure, est une syllepse.

SYLLOGISME. s.m. Terme de Logique. Argument composé de trois propositions; savoir, la majeure, la mineure & la conséquence. Faire un syllogisme. Ce syllogisme n'est pas en forme.

SYLLOGISTIQUE. adj. Qui appartient au syllogisme. La forme syllogistique.

SYLPHE, IDE. subst. Nom que les Cabalistes donnent aux prétendus génies élémentaires de l'air.

SYLVAIN. s.m. Dieu champêtre des Romains.

SYMBOLE. s.m. Figure ou image qui sert à désigner quelque chose, soit par le moyen de la peinture ou de la sculpture, soit par le discours. Le chien est le symbole de la fidélité. La colombe est le symbole de la simplicité. Le renard est le symbole de la ruse, de la finesse. La girouette est le symbole de l'inconstance. Le lion est le symbole de la valeur. La palme & le laurier sont des symboles de la victoire.

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