Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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de quelque partie du corps. Il a une palpitation à l'artère du cou, à la paupière.

Il se dit particulièrement Des battements du coeur, lorsqu'ils deviennent plus forts, plus sensibles qu'à l'ordinaire. Il a une palpitation de coeur continuelle. Il est sujet à des palpitations de coeur. Il a des palpitations, de grandes palpitations, de violentes palpitations.

PALPITER. v. n. Avoir des palpitations. On voit souvent palpiter la tête des enfants nouveau-nés, à l'endroit de la fontanelle. Les entrailles de la victime palpitaient encore. La paupière lui palpite. Le coeur lui palpite. Ce souvenir fait palpiter son coeur. Par extension, Il palpite d'amour, de crainte, d'espérance.

Il se dit quelquefois Des mouvements réglés du coeur, du sein, etc. Son sein palpitait doucement. Son coeur palpite encore.

PALTOQUET. s. m. T. de mépris. Un homme épais et grossier. C'est un franc paltoquet. Il est populaire.

PALUS. s. m. (On prononce l'S). T. de Géogr. Marais. Il n'est plus guère usité que dans le nom ancien de la mer d'Azof ou de Zabache: Le Palus Méotide, ou Les Palus Méotides.

PÂMER. v. n., ou SE PÂMER. v. pron. Tomber en pâmoison, en défaillance. Il n'en peut plus, il se pâme, il pâme. Cet enfant se pâme à force de crier. Pâmer de douleur. Pâmer de plaisir.

Fam. et par exagérat., Pâmer de rire, se pâmer de rire, ou Rire à pâmer, à se pâmer, Rire bien fort. Il vous ferait pâmer de rire. Il pâmait, il se pâmait de rire. Il riait à se pâmer. On dit de même, Pâmer de joie, se pâmer de joie, Se laisser aller au transport de la joie.

PÂMÉ, ÉE. participe Carpe pâmée.

PÂMOISON. s. f. Défaillance, évanouissement. Tomber en pâmoison. On l'a fait revenir de sa pâmoison. Il est sorti de sa pâmoison.

PAMPE. s. f. La feuille du blé, de l'orge, etc. Pampe de blé, d'avoine. Il n'est point usité en Botanique.

PAMPHLET. s. m. Mot emprunté de l'anglais. Brochure. Il se prend souvent en mauvaise part. Un pamphlet injurieux, séditieux. Ce pamphlet est spirituel, et contient quelques idées fort justes. Un auteur, un faiseur de pamphlets.

PAMPHLÉTAIRE. s. m. Auteur de pamphlets. Il ne se prend guère qu'en mauvaise part.

PAMPLEMOUSSE. s. f. Espèce d'oranger dont le fruit, qui prend le même nom, est très-bon à manger, et devient quelquefois aussi gros que la tête d'un homme.

PAMPRE. s. m. Branche de vigne avec ses feuilles. On peint Bacchus avec une couronne de pampre. Les Bacchantes entouraient leurs javelots de pampre et de lierre. Pampre bien vert.

Il se dit aussi d'Un ornement d'architecture imitant une branche de vigne.

PAN. s. m. Partie considérable d'un vêtement, comme d'une robe, d'un manteau. Le pan d'une robe. Les pans d'un manteau. Les Romains se couvraient la tête d'un des pans de leurs robes lorsqu'il pleuvait. Quand Pompée fut assassiné par Achillas, il se couvrit le visage avec un pan de sa robe. On dit aussi, Un pan de tapisserie.

PAN se dit également d'Une partie d'un mur. Un pan de mur. Un pan de muraille. Le canon avait abattu un grand pan de la courtine.

Il se dit aussi d'Un des côtés, d'une des faces d'un ouvrage de maçonnerie, de menuiserie, d'orfévrerie, etc., qui a plusieurs angles. Un cabinet à pans. Une tour à pans, à six pans, à huit pans. Une table à pans. Une salière à pans.

Pan de comble, Un des côtés de la couverture d'un comble. Le côté le plus long s'appelle Long pan.

Pan coupé, Surface qui remplace l'angle à la rencontre de deux pans de mur. Faire un pan coupé à l'angle d'une rue. Un salon à pans coupés.

Pan de bois, Assemblage de charpente dont on remplit les vides de maçonnerie, et qu'on recouvre d'un enduit sur lattes. Autrefois la plupart des maisons de Paris étaient construites en pans de bois. Une cloison en pan de bois.

PANACÉE. s. f. Remède universel. Il se vante d'avoir trouvé la panacée. On a aussi donné ce nom à Quelques préparations pharmaceutiques. Panacée antimoniale. Panacée mercurielle. Etc.

PANACHE. s. m. Assemblage de plumes flottantes, qui sert d'ornement. Son casque était ombragé d'un panache. Cet officier a sur son chapeau un panache d'une grande beauté. Les chevaux de la voiture du roi avaient la tête ornée de panaches. Ce lit, ce dais est surmonté d'un beau panache.

Panache de mer. Nom donné à divers animaux aquatiques dont quelques parties ont des formes de plumes.

PANACHE signifie aussi, La partie supérieure d'une lampe d'église. Le panache porte le culot par le moyen de plusieurs chaînes.

PANACHE en termes d'Architecture, La surface triangulaire de cette partie de voûte qu'on appelle Pendentif, et qui supporte un dôme ou un plafond en coupole.

PANACHER. v. n., ou SE PANACHER. v. pron. Il se dit Des plantes dont les fleurs, les feuilles ou les fruits sont rayés ou bigarrés de couleurs qui tranchent avec la couleur naturelle. Voilà une tulipe, une anémone, une rose, un oeillet qui se panache bien. Voilà une tulipe qui commence à panacher.

PANACHÉ, ÉE. participe Tulipe, anémone, rose panachée. Laitue panachée. Buis panaché.

Il se dit aussi De certains oiseaux. Poule panachée. Serin panaché.

Glace panachée, Glace formée de deux ou de plusieurs sortes de glaces, ordinairement de différentes couleurs.

PANACHURE. s. f. Il se dit Des veines, des taches blanchâtres ou de diverses couleurs qui se mêlent à la couleur principale d'une fleur, d'une feuille ou d'un fruit. De belles panachures. La panachure est un état de maladie.

PANADE. s. f. Espèce de soupe ordinairement faite avec de l'eau, du sel, du beurre, un jaune d'oeuf, et de la croûte de pain, qu'on laisse longtemps mitonner. Faire de la panade. Manger de la panade. On lui a ordonné une panade.

PANADER (SE). v. pron. Il se dit D'une personne qui marche avec un air d'ostentation et de complaisance, à peu près comme un paon quand il fait la roue. Voyez comme il se panade. Il est familier et peu usité.

PANAGE. s. m. Droit que l'on paye au propriétaire d'une forêt, pour avoir la permission d'y mettre des porcs qui s'y nourrissent de gland, de faîne, etc. Droit de panage et glandée.

PANAIS. s. m. Plante potagère, dont la racine, qui prend le même nom, est d'un blanc jaunâtre, et d'une saveur doucereuse. Manger des panais.

PANARD. adj. m. T. de Manége. Il se dit D'un cheval dont les deux pieds de devant sont tournés en dehors. Cheval panard.

PANARIS. s. m. Inflammation flegmoneuse qui vient au bout des doigts ou à la racine des ongles, et qui fait éprouver de vifs élancements. Il a un panaris qui lui cause une grande douleur.

PANATHÉNÉES. s. f. pl. T. d'Antiq. Fêtes solennelles qu'on célébrait à Athènes en l'honneur de Minerve. Les grandes Panathénées revenaient tous les cinq ans. Les petites Panathénées étaient annuelles.

PANCALIERS. s. m. Variété du chou frisé, qui tire son nom de la ville de Pancaliers, en Piémont, d'où elle nous a été apportée. Un pancaliers.

Il s'emploie aussi adjectivement. Des choux pancaliers.

PANCARTE. s. f. Placard affiché pour avertir le public de quelque chose, comme de certaines défenses, des droits imposés sur certaines denrées ou marchandises, sur le passage d'une rivière ou d'un pont, etc. Une pancarte affichée à l'entrée d'un pont.

Il se dit aussi, par une espèce de plaisanterie, de Toute sorte de papiers et d'écrits. Quelle pancarte portez-vous là? Ôtez-nous toutes ces pancartes, toutes ces vieilles pancartes.

PANCRACE. s. m. T. d'Antiq. Exercice qui faisait partie de la gymnastique, et qui consistait dans la réunion de la lutte et du pugilat.

PANCRATIASTE. s. m. (On prononce Pancraciaste.) T. d'Antiq. Celui qui avait remporté le prix à la lutte et au pugilat.

PANCRÉAS. s. m. (On fait sentir l'S.) T. d'Anat. Corps glanduleux situé dans l'abdomen, et qui verse dans l'intestin une liqueur analogue à la salive.

PANCRÉATIQUE. adj. des deux genres T. d'Anat. et de Médec. Qui appartient, qui a rapport au pancréas. Canal pancréatique. Artères, veines pancréatiques. Nerfs pancréatiques.

Suc pancréatique, La liqueur qui sort du pancréas.

PANDECTES. s. f. pl. Recueil des décisions données par les anciens jurisconsultes romains, auxquelles Justinien, qui les fit compiler, donna force de loi. On nomme aussi ce recueil Le Digeste.

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