Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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sert depuis quelque temps pour désigner Certaines voitures fort grandes qui parcourent la ville dans des directions déterminées, et où chacun peut monter moyennant une rétribution assez modique. Un conducteur d'omnibus. Aller en omnibus. On dit quelquefois adjectivement, Une voiture omnibus.

OMNIPOTENCE. s. f. Toute-puissance. L'omnipotence est un des attributs de Dieu.

Il se dit, particulièrement, de La faculté de décider souverainement en certaines matières. Omnipotence parlementaire. L'omnipotence du jury.

OMNISCIENCE. s. f. Terme dont les théologiens se servent quelquefois pour exprimer La science infinie de Dieu.

OMNIVORE. adj. des deux genres Il se dit Des animaux qui se nourrissent également de chair et de végétaux. L'homme est omnivore.

OMOPLATE. s. f. Os large, mince et triangulaire, qui forme la partie postérieure de l'épaule, et auquel s'articule l'os du bras. Il avait l'omoplate rompue.

Il se dit, familièrement, Du plat de l'épaule. Il lui a donné un coup sur l'omoplate. On l'a marqué d'un fer rouge sur l'omoplate.

ON. Pronom personnel indéfini, et des deux genres, qui indique d'une manière générale une ou plusieurs personnes, et qui ne se joint jamais qu'avec la troisième personne du verbe au singulier. On dit, on raconte que... On fait la guerre. Que fait-on ici? Aussi dit-on que... Prendra-t-on cette place? Ce qu'on aime. Si vous faites cela, que dira-t-on? Qu'en dira-t-on? On lui a confié un secret. On lui a écrit une lettre.

Quoique ce pronom soit ordinairement suivi d'un masculin, comme dans cette phrase, On n'est pas toujours heureux, il y a des circonstances qui marquent si précisément qu'on parle d'une femme, qu'alors On est suivi d'un féminin. On n'est pas toujours jeune et belle. Quand on est belle, on ne l'ignore pas. Il s'emploie aussi avec le pluriel des et un nom. On n'est point des esclaves, pour essuyer, pour endurer de si mauvais traitements.

Quelquefois, pour la douceur de la prononciation, on met avant ce pronom l'article le, dont l'e s'élide. Il faut que l'on consente. Si l'on nous entendait.

Prov., Se moquer du qu'en dira-t-on, être au-dessus du qu'en dira-t-on, braver le qu'en dira-t-on, Mépriser tout ce que les gens pourront dire. On dit aussi, Il est sensible au qu'en dira-t-on.

Fam., Croire sur un on dit, sur des on dit; condamner quelqu'un sur un on dit, sur des on dit, Croire quelque chose, condamner quelqu'un sur un simple rapport, sur des bruits vagues.

Prov., ON est un sot, Un rapport vague et sans autorité, un rapport qui n'est appuyé que sur des on dit, ne mérite aucune croyance, et peut être regardé comme une sottise.

ONAGRE. s. m. Âne sauvage. Les onagres du désert.

ONAGRE se dit aussi d'Une ancienne machine de guerre qui servait à lancer des pierres.

ONANISME. s. m. Voyez MASTURBATION.

ONC ou ONQUES. adv. de temps Jamais. Je ne vis onc un si méchant homme. C'est le plus méchant homme qui fut onques. Il n'en fut onques de plus maladroit. Il est vieux, et ne s'emploie guère que par plaisanterie.

ONCE. s. f. Ancien poids qui forme la huitième partie du marc, ou la seizième partie de la livre de Paris. Une once. Une demi-once. Une once et demie. Vendre quelque chose à l'once.

Fig. et fam., N'avoir pas une once de jugement, une once de sens commun, une once de bon sens, N'en avoir point du tout.

ONCE est aussi Le nom de différentes monnaies dont on se sert en Espagne, en Sicile, etc.

ONCE. s. f. Quadrupède carnivore dont la peau est tachetée comme celle du léopard, mais plus irrégulièrement. En Perse, on se sert de l'once pour chasser et prendre les gazelles. Once sauvage, apprivoisée.

ONCIALE. adj. f. T. d'Antiq. Il se dit Des grandes lettres dont on se servait anciennement pour les inscriptions et les épitaphes, et même pour les manuscrits. Lettres onciales. Écriture onciale.

ONCLE. s. m. Le frère du père ou de la mère. Oncle paternel, maternel. L'oncle et le neveu. L'oncle et la nièce.

Grand-oncle, Le frère du grand-père ou de la grand'mère. Son grand-oncle du côté paternel, du côté maternel.

Oncle à la mode de Bretagne, Le cousin germain du père ou de la mère. Mon père et lui étaient cousins germains, par conséquent il est mon oncle à la mode de Bretagne.

ONCTION. s. f. Action d'oindre. Il se dit surtout, en Médecine, de L'action de frotter doucement quelque partie du corps avec une substance grasse, huileuse.

Il se dit aussi, particulièrement, de L'action d'oindre qui entre dans l'administration de quelques sacrements, et dans plusieurs cérémonies de l'Église. L'onction du baptême, de la confirmation. Onction sacrée, sacerdotale. L'onction des évêques. L'évêque qui a fait les onctions.

Extrême-onction, Un des sept sacrements, celui qu'on administre aux malades qui sont en danger de mort.

ONCTION au figuré, se dit Des mouvements de la grâce, des consolations du Saint-Esprit. Onction intérieure. L'onction de la grâce. L'onction du Saint-Esprit.

Il signifie encore, Ce qui, dans un discours, dans un écrit, touche le coeur et porte à la dévotion ou à une sorte d'attendrissement. Il y a de l'onction dans ce sermon, dans ce discours, dans ce livre de piété. Cet homme parle, écrit avec onction.

ONCTUEUSEMENT. adv. Avec onction. Il écrit, il parle onctueusement.

ONCTUEUX, EUSE. adj. Qui est d'une substance grasse et huileuse. Ce bois est onctueux. Cette liqueur a quelque chose d'onctueux. Une terre onctueuse.

Il signifie aussi, figurément, Qui a de l'onction; et il se dit Des choses et des personnes. Ce prédicateur parle de la religion de la manière la plus onctueuse. Un style onctueux. Un sermon onctueux. Un prédicateur onctueux.

ONCTUOSITÉ. s. f. Qualité de ce qui est onctueux. Il n'est guère usité que dans le langage didactique. Les bois qui ont de l'onctuosité brûlent facilement.

ONDE. s. f. Flot, soulèvement de l'eau agitée. Le vent fait des ondes sur les rivières. Il ne fait pas bon sur la rivière, les ondes sont trop grosses. En ce sens, il ne s'emploie guère qu'au pluriel.

Il est principalement d'usage en poésie, et signifie, L'eau en général. L'onde claire, transparente, limpide, paisible, fugitive d'une source, d'un ruisseau, d'une rivière, d'un fleuve. Elle se regardait dans le cristal d'une onde pure.

Il se dit particulièrement, dans le même langage, de La mer. Sur la terre et sur l'onde. Le vaisseau vogue sur les ondes. Le soleil se cache dans les ondes, sort du sein de l'onde. L'onde amère. Les nymphes de l'onde. À la merci des ondes. Au gré de l'onde.

Poét., L'onde noire, Le Styx, le Cocyte. Passer l'onde noire, Mourir.

ONDES au pluriel, se dit figurément de Ce qui ressemble à des ondes. Les ondes d'une moire, d'un camelot. Moire à grandes, à petites ondes. Tracer des ondes. Des cheveux en ondes. Les ondes spirales des colonnes torses. Les ondes d'un bois veiné.

ONDÉ, ÉE. adj. Qui offre des dessins, des lignes, etc., en forme d'ondes. Camelot ondé. Il y a de certains bois qui sont ondés.

ONDÉE. s. f. Grosse pluie qui vient tout à coup, et qui ne dure pas longtemps. Grosse ondée. Une bonne ondée. J'ai eu toute l'ondée sur le dos. Il faut laisser passer l'ondée. Il pleut par ondées.

ONDIN, INE. s. Nom que les cabalistes donnent aux prétendus génies élémentaires qu'ils supposent habiter les eaux.

ONDOIEMENT. s. m. Baptême où l'on n'observe que l'essentiel du sacrement, en se réservant de suppléer ensuite les cérémonies qui ont été omises.

ONDOYANT, ANTE. adj. Qui ondoie, qui a un mouvement par ondes. Vagues ondoyantes. Fumée ondoyante. Les moissons, les plaines ondoyantes. Les flammes ondoyantes. Des cheveux ondoyants. Des drapeaux ondoyants.

Il se dit, en Peinture, dans le même sens, Des lignes, des contours, des draperies. Trait ondoyant. Ligne ondoyante. Draperie ondoyante. Les contours ondoyants expriment la souplesse et concourent à la grâce des figures.

ONDOYER. v. n. (Il se conjugue comme Employer.) Flotter par ondes. Il ne se dit

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