Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 904

Lettres de validation. Ces lettres ne sont d'usage qu'en un petit nombre de Coutumes.

VALIDATION se dit aussi Des Jugemens & Arrêts qui font valider des articles de dépense, qui dans la règle étroite n'auroient pas été alloués à un comptable. Il a obtenu au Conseil un Arrêt de validation.

VALIDE. adj. de t. g. Valable, qui a les conditions requises pas les Lois, pour produire son effet. Il ne se dit guère que des contrats ou autres actes, & des Sacremens. Cet acte n'est pas valide. Il faut faire homologuer ce contrat au Parlement, pour le rendre plus valide. Le Baptême des Luthériens, des Calvinistes est valide.

VALIDE signifie aussi, Sain, vigoureux. Il n'est guère en usage qu'en cette phrase, Mendians valides. Les Ordonnances veulent qu'on prenne & qu'on enferme les mendians valides, pour les faire travailler.

VALIDEMENT. adv. Valablement, avec assurance que la chose dont il s'agit aura son effet. On ne peut contracter validement avec un mineur.

VALIDER. v.a. Faire valoir, rendre valide. Le Roi a donné des Lettres pour valider cette dépense, pour faire valider cette dépense. Le consentement subséquent du père & de la mère a validé le mariage. Il faut valider, faire valider cet acte.

VALIDÉ, ÉE, participe .

VALIDITÉ. s.f. La force & la vertu que certaines choses reçoivent des formalités & des conditions requises pour les rendre valables. On me conteste la validité de mon titre. La validité d'un acte. La validité des Sacremens dépend de... La validité des preuves.

VALISE. s.f. Espèce de long sac de cuir, qui s'ouvre dans sa longueur, propre à être porté sur la croupe d'un cheval, & dans lequel on met des hardes pour sa commodité. Grande valise. Mettre des hardes dans une valise. Ouvrir une valise. Fermer une valise.

Il y a aussi des valises qui ne peuvent guère être chargées que sur un chariot ou sur une charrette, comme une valise propre à y mettre des matelas. Une valise de lit.

VALLAIRE. adj. f. Terme d'Antiquité. On appeloit chez les Romains, Couronne vallaire, La couronne que l'on donnoit à celui qui avoit le premier franchi les retranchemens de l'ennemi.

VALLÉE. s.f. Descente. En ce sens, il n'est plus guère en usage que dans ce proverbe, Il n'y a point de montagne sans vallée

VALLÉE Espace entre deux ou plusieurs montagnes. Descendre dans la vallée. Un torrent qui tombe dans une vallée.

VALLÉE signifie aussi, Espace de terre ou de pays situé au pied de quelque montagne ou côte. C'est une belle vallée. Une vallée abondante, fertile. Sa maison est située dans la vallée de Montmorenci. Cette vallée est entrecoupée de ruisseaux. La vallée de Tempé.

Proverbialement, quand on se sépare les uns des autres, dans l'idée qu'on ne se reverra plus, on dit, Nous ne nous reverrons qu'à la vallée de Josaphat.

En termes de Dévotion, on appelle ce monde, La vallée de larmes, pour l'opposer au Bonheur de la vie future.

On appelle à Paris, La vallée, Un lieu destiné à la vente de la volaille & du gibier. La vallée est toujours bien fournie de volaille & de gibier. Aller à la vallée. Acheter de la volaille à la vallée. Se fournir de gibier à la vallée.

VALLON. s.m. Espace de terre entre deux côteaux. Nous nous sommes bien promenés dans ce vallon. Son jardin s'étend [alt p. 619] en partie sur la côte, en partie dans le vallon.

Les Poëtes appellent Le sacré vallon, Le vallon qui est entre les deux croupes du Parnasse; & de là on emploie figurément cette phrase, Le sacré vallon, pour exprimer Plusieurs choses qui ont rapport à la Poësie. Il a été nourri dans le sacré vallon. La gloire du sacré vallon.

VALOIR. v.n. Je vaux, tu vaux, il vaut. Nous valons, &c. Je valois. J'ai valu. Je valus. Je vaudrai. Vaux, valez. Que je vaille. Que nous valions, que vous valiez, qu'ils vaillent. Que je valusse. Je vaudrois. Valant. Être d'un certain prix. Cette étoffe vaut tant. Elle vaut dix francs l'aune. Vous ne la payez pas ce qu'elle vaut. La pistole vaut tant. Le louis d'or vaut tant. De ces deux choses-là, l'une vaut bien l'autre.

On dit familièrement, qu'Une chose vaut de l'argent, pour dire, qu'Elle est d'un prix considérable.

On dit proverbialement d'Une chose qu'on estime beaucoup, qu'Elle vaut son pesant d'or, pour dire, qu'Elle est extrêmement bonne dans son genre, & qu'on ne la peut trop payer, trop acheter. Et on dit dans le style familier, d'Un homme dont on veut vanter les bonnes qualités, & particulièrement celles qui regardent la société, que C'est un homme qui vaut son pesant d'or.

On dit aussi proverbialement, Chaque chose vaut son prix, chacun vaut son prix, pour dire, qu'Il ne faut mépriser personne, ni donner à personne des louanges qui vont à rabaisser les autres. Vous dites que cet homme-là est le seul Capitaine de notre siècle; chacun vaut son prix.

On dit aussi proverbialement, qu'Un homme en vaut bien un autre, pour dire, que Celui dont on parle, mérite autant d'estime qu'aucun autre, & qu'il a d'aussi bonnes qualités.

On dit proverbialement, que Monsieur vaut bien Madame, ou que Madame vaut bien Monsieur, pour dire, qu'Ils sont à peu près d'aussi bonne maison, qu'ils ont autant de bien, autant de bonnes qualités l'un que l'autre.

On dit proverbialement d'Une chose qui a augmenté de prix par les soins qu'on s'est donnés, par les peines qu'on a prises, qu'Elle vaut mieux pistole qu'elle ne valoit écu.

On dit proverbialement, que Le jeu ne vaut pas la chandelle, pour dire, que La chose dont il s'agit, ne mérite pas les soins qu'on prend, les peines qu'on se donne, la dépense qu'on fait.

On dit aussi proverbialement & figurément Des choses, que par expérience on sait être difficiles, fâcheuses, pénibles, de grande dépense, &c. que L'on sait ce qu'en vaut l'aune. Il a eu des procès, il sait ce qu'en vaut l'aune. Il a bâti, il sait bien ce qu'en vaut l'aune. J'ai passé par là, je sai ce qu'en vaut l'aune.

On dit dans le discours familier, qu'Une chose ne vaut pas un sou, qu'elle ne vaut pas un clou à soufflet, qu'elle ne vaut pas le ramasser, pour dire, qu'Elle ne vaut quoi que ce soit, qu'elle n'est bonne à rien, qu'elle ne mérite

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.