ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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du corps d'un oiseau, on sait que ce nom est proprement dû à un monticule pyramidal qui s'éleve sur le derriere. Ce petit corps, ce croupion proprement dit, a aussi sa charpente osseuse quisoutient les chairs dont sont recouvertes des glandes quirendent celui de quelques oiseaux un morceau agréable, & qui donne un goût fort, un goût de musc, à celui de quelques autres, comme au croupion des canards.

Les glandes qui entrent pour beaucoup dans sa composition sont destinées à faire la sécrétion d'une liqueur onctueuse; c'est pour la laisser sortir que le croupion de plusieurs oiseaux a un canal excrétoire très - visible, & que celui de quelques autres en a deux. Les poules & beaucoup d'especes d'oiseaux, soit de leurs classes, soit de classes différentes, n'ont qu'un de ces canaux. Le canal excrétoire des poules est un tuyau charnu qui s'éleve presque perpendiculairement sur le croupion; sa figure est conique. Il est aisé de se convaincre que ce tuyau est le conduit excrétoire des glandes du croupion; on n'a qu'à presser avec les doigts les environs de la base des tuyaux charnus, & sur le champ on détermine une liqueur épaisse à monter dans le canal & à sortir par son extrémité. Le tuyau paroît organisé de maniere à pouvoir opérer ce qu'opere la pression des doigts; à son extérieur il semble composé d'anneaux mis les uns au dessus des autres.

La singularité remarquable des poules sans queue est qu'elles n'ont aucun vestige de croupion; l'endroit d'où il devroit s'élever, si elles en avoient un, est plus enfoncé que le reste; c'est une table rase, où on chercheroit inutilement des glandes, & le canal excrétoire qui donne la sortie à la liqueur onctueuse.

L'usage de cette liqueur grasse nous est inconnu; & tant qu'on ignorera pourquoi il se fait dans nos creilles une sécrétion d'une matiere cérumineuse & en si petite quantité, on ne se croira pas obligé de rendreraison pourquoi il se fait une sécretion pareille en très - petite quantité d'une matiere oléagineuse sur le croupion des oiseaux. (D. J.)

CURIE

CURIE, s. f. (Hist. rom.) on a remarqué dans le Dictionnaire que le nom de curie passa au lieu particulier où le sénat de Rome avoit coutume de s'assembler. Ajoutons qu'il falloit toujours que ce lieu fût séparé & solemnellement consacré par les rites & les cérémonies des augures. L'histoire ait mention de trois curies célebres ou lieux d'assemblée du sénat, la curie calabre bâtie, suivant l'opinion commune, par Romulus, la curie hostilienne par Tullus Hostilius, & la curie pompéienne par Pompée le grand.

C'étoit sur le mont Capitolin qu'étoit la curie calabre, ainsi nommée, parce que le pontife après avoir observé la nouvelle lune, assembloit le peuple, & lui cisoit de combien de jours elle avançoit des calendes aux nones.

La curie hostilienne où les sénateurs s'assembloient le plus communément, étoit, suivant Nardini, près du lieu où est aujourd'hui le grenier public de Rome; mais cette conjecture n'est pas goûtée de tout le monde. On montoit à la curie hostilienne par plusieurs degrés. Sylla l'embellit & la répara. Elle périt par les flammes lorsque le corps de Publius Clodius, tribun du peuple, cet ennemi implacable de Cicéron, y fut exposé après avoir été tué par Milon. Cet incendie fut si violent, que plusieurs statues de bronze se trouverent liquéfiées. César ayant depuis bâti dans ce même lieu une nouvelle curie, elle prit son nom après sa mort.

La curie pompéïenne fut bâtie par Pompée près du lieu où l'on voit aujourd'hui l'eglise de S. André della valle, & à côté du magnifique théatre qu'il avoit fait construire à Rome l'an 699 de sa fondation. Il vouloit que pour la commodité du peuple & pour celle du sénat, on pût dans les tems des spectacles s'assembler dans ce lieu. C'est celui où César sut tué; & pour lors le peuplè réduisit en cendres là curie pompéienne.

Indépendamment des diverses curies qui servoient au sénat de lieu d'assemblées, il les tenoit encore, & c'étoit le plus souvent, dans des temples dédiés à certaines divinités particuliercs, comme au temple de Jupiter, d'Apollon, de Mars, de Vulcain, de Castor, de Bellone & autres.

Du mot curia pris pour les lieux où s'assembloit le sénat quand ces lieux n'étoient pas des temples, vint sans doute l'usage d'appeller comitia curiata, les assemblées du peuple par curies, où l'on statuoit en dernier ressort sur les affaires. (D. J.)

CYCLE de Jules - César

CYCLE de Jules - César, (Chronologie.) tous ceux qui ont quelque connoissance des antiquités romaines, savent que Numa Pompilius avoit d'abord établi à Rome une année lunaire. Cette maniere de compter n'étoit point exacte, & étoit sujette à de grands inconvéniens. Jules César réforma le calendrier, & introduisit une année solaire de 365 jours & 6 heures: c'est ce que personne n'ignore; mais on ne savoit pas si communément qu'il eût aussi corrigé son année sur les mouvemens de la lune, quoique Macrobe l'eût dit en termes exprès, & qu'il y eût de bonnes raisons d'en user ainsi, comme le cardinal Noris l'a montré au commencement de sa dissertation du cycle paschal des Latins. Il y a eu aussi des auteurs qui ont remarqué que l'église latine, avant le concile de Nicée, se servoit du cycle lunisolaire de Jules - César.

M. Bianchini, dans sa dissertation latine imprimée à Rome in - fol. en 1703, donne une description & une explication générale du cycle de César, que l'on a trouvée sur un ancien marbre. Il rapporte l'inscription complette de ce monument, qui avoit été gravée du tems d'Auguste, & qui ne fut retrouvée que sur la sin du seizieme siecle à Rome, sous la colline des jardins & en quelques autres endroits. Celle de Rome avoit été placée dans le palais des Massei, & on l'y voyoit au tems que Paul Manuce, Charles Sigonius, Jean Gruter, Joseph Scaliger, & d'autres la publierent, & tâcherent de l'expliquer. Depuis elle a été égarée jusqu'à ce que M. Bianchini l'ait retrouvée. Quoiqu'elle soit rompue, les morceaux rajustés l'un avec l'autre la représentent entiere, excepté quelques lignes qui étoient au - déssus, mais qui ne font pas une partie du calendrier. Il paroit par plusieurs dates des principaux événemens arrivés sous Jules - César & sous Auguste, que ce calendrier avoit été fait sous ce dernier; car il n'y est point fait mention des empereurs suivans.

Il est divisé en douze colonnes, dont chacune contient les jours de chaque mois. Les jours y sont distingués en ceux qu'on appelle fasti, nefasti, nefasti primo, & comitiales, par les lettres F. N. N. P. & C. Les jeux publics & les fêtes y sont ensuite exprimés en plus petites lettres. Mais ce qu'il y a de plus singulier, ce sont les huit premieres lettres de l'alphabet qui y sont répétées par ordre, en commençant par A, & finisiant par H, depuis le premier jour de l'an jusqu'au dernier. Joseph Scaliger a cru que ces lettres marquoient les nundines ou les jours de marché qui revenoient de neuf en neuf jours; mais M. Bianchini remarque que pour marquer les nundines, il faudroit neuf lettres, à quoi il ajoute encore d'autres raisons pour prouver que Scaliger s'est trompé.

Comme il est marqué dans les premieres lignes de ce monument qu'il avoit été peint, M. Bianchini soupçonne que la variété des couleurs pouvoit avoir servi à distinguer quelque cycle dans ce calendrier. Il observe ensuite que Jules - César dans sa maniere de régler l'année, ne suivit ni la méthode des Chaldéens,

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