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M. de Tournesort & sa compagnie trouverent l'évêque grec en cette posture, qui demanda quelles gens ils étoient; & leur fit dire que leurs occupations étoient bien frivoles, s'ils ne cherchoient que des plantes & de vieux marbres. Mais il eut pour reponse, que l'on seroit plus édisie de lui voir à la main les oeuvres de S. Chrysostome ou de S. Basile, que le fuseau.
Le même Pline, l. XVI. c. xxvij. a remarqué que l'on cultivoit dans Cea les figuiers avec beaucoup de soin; on y continue encore aujourd'hui la caprification. On y nourrit de bons troupeaux; on y recueille beaucoup d'orge & de velani; c'est ainsi qu'on appelle le fruit d'une des plus belles especes de chêne qui soit au monde; on s'en sert pour les teintures & pour tanner les cuirs. Il n'y a dans toute l'île que cinq ou six pauvres familles du rit latin; tout le reste est du rit grec, dont l'évêque est assez riche.
Le bourg de Zia, bâti sur les ruines de l'ancienne Carthée, est aussi sur une hauteur, à 3 milles du port de l'île de Zia, au fond d'une vallee désagréable. C'est une espece de théatre d'environ 2000 maisons, élevées par étages & en terrasses; c'est - à - dire que leur couvert est tout plat, comme par - tout le levant, mais assez fort pour servir de rue: cela n'est pas surprenant dans un pays où il n'y a ni charretes, ni carosses, & où l'on ne marche qu'en esearpins.
Parmi les marbres, conservés chez les bourgeois,
le nom de Gymnasiarque se trouve dans deux inscriptions
fort maltraitées, & l'on y voit un bas - relief
en demi - bosse, où la figure d'une femme est représentée
avec une belle draperie. La ville de Carthée
s'étendoit dans la vallée qui vient à la marine. On
y voyoit encore dans le dernier siecle plusieurs marbres,
sur - tout une inscription de 41 lignes, transportée
dans une chapelle. Le commencement de cette
inscription manque, la plus grande partie des lettres
est si effacée, qu'on n'y peut déchiffrer que le nom
de Gymnasiarque. (Le chevalier
Le ziamet ne differe du timar, que parce qu'il est
d'un plus grand revenu, car il n'y a point de ziamet
qui vaille moins de 20 mille aspres de rente: ce qui
est au - dessous n'a que le titre de timar. Le sieur Besguier juge que le mot ziamet vient de l'arabe: car,
dit - il, zaïm signifie en arabe, un seigneur, un commandant, qui conduit un certain nombre d'hommes,
dont il est le maître. Quant au mot timar, il le dérive
du grec
Il y a deux sortes de gens qui composent la milice des Turcs. La premiere sorte est entretenue du revè<cb->
Les uns & les autres, savoir les zaïms & le timariots, ont cependant été établi, pour la même sin. Toute la différence que l'on peut mettre entre eux, consiste dans leurs lettres patentes, qui reglent le revenu des terres qu'ils tiennent du grand - seigneur. La rente d'un zaïm est depuis 20000 aspres, jusqu'à 99919 & rien plas; s'il y avoit encore un aspre, ce seroit le revenu d'un sangiac - beg, qu'on appelle un bacha, qui est de 100000 aspres, jusqu'à 199999 aspres, car si on y ajoutoit un aspre davantage, ce seroit le revenu d'un beglerbeg.
Il y a deux sortes de timariots; les premiers reçoivent les provisions de leurs terres de la cour du grand seigneur. Ce nom leur a été donné, parcè que teskereh signifie un billet; & comme la syllabe lu s'ajoute par les Turcs aux noms substantifs, pour en former des adjectifs, teskereh - lu est celui qui est en possession d'un timar par un billet ou par un ordre de grand - seigneur. Leur revenu est depuis 5 ou 6000 aspres, jusqu'à 19999; car si on y ajoutoit encore un aspre, ce seroit le revenu d'un zaïm. Les autres s'appellent teskeretis, qui obtiennent leurs provisions du beglerbeg de leur pays: leur revenu est depuis 3000 aspres jusqu'à 6000.
Les zaims sont obligés de servir dans toutes les expéditions de guerre avec leurs tentes, où il doit y avoir des cuisines, d'autres appartemens proportionnés à leurs biens, à leur qualité: & pour chaque somme de 5000 aspres de revenu qu'ils recoivent du grand seigneur, ils sont obligés de mener avec eux à l'armée un cavalier, qui se nomme gebelu, c'est - à dire porteur de cuirasse; ainsi un zaïm qui a 30000 aspres de revenu, doit être accompagné de six cavaliers. Un zaïm qui en a 90000 doit être accompagné de 18 cavaliers, & de même des autres à proportion de leur revenu. Chaque zaïm prend le titre de kilitich, c'est - à - dire épée. C'est pourquoi lorsque les Tures font le compte des forces que les beglerbegs peuvent mener à l'armée pour le service de leur prince, ils ne s'arrêtent qu'aux zaïms & aux timariots seuls, qu'ils appellent autant d'épées, sans compter ceux qui les doivent accompagner.
Les timariots sont obliges de servir avec des tentes plus petites que les zaïms, fournies de trois ou quatre corbeilles, pour en donner une à chaque homme qui les accompagne; parce qu'outre qu'ils doivent combattre aussi - bien que les zaïms, il faut encore qu'ils portent de la terre & des pierres pour faire des batteries & des tranchées. Les timariots doivent en outre mener un cavalier pour chaque somme de 3000 aspres de revenu qu'ils ont; de même que les zaïms pour chaque somme de 5000 aspres.
Les zaïms & les timariots sont disposés par régimens,
dont les colonels sont appellés alai - begler, du
mot arabe alai, qui signifie celui qui est au - dessus
des autres, & du mot turc beg, qui veut dire seigneur; de sorte que les alai - beglers sont les chefs ou
les supérieurs des zaïms & des timariots, c'est - à - dire
leurs colonels. Ces colonels sont soumis à un bacha;
ou à un sangiag - beg, & celui - là a un begler - beg;
lorsque toutes ces troupes sont rassemblées en un
corps, elles se trouvent au rendez - vous qui est marqué
par le général, que les Turcs appellent serasker.
Lorsque les zaïms & les timariots marchent, ils ont
des drapeaux appellés alem; & des tymbales, nommées
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