ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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l'Y: il voit le fleuve avec ses demi - dieux & ses nymphes, allant à une fête qui devoit se donner à la cour de Neptune pour célébrer l'anniversaire du mariage de Thétis & de Pelée. L'auteur ne suit ici ni Ovide, ni les autres mythologistes: il feint que Thétis autrefois mariée au vieux Triton, & lasse de la froideur de cet époux suranné, s'étoit retirée de la cour de Neptune pour pleurer ses malheurs dans la retraite. Neptune & les autres divinités de la mer touchées de sa douleur, la rappellent, cassent son mariage, & se résolvent à l'unir au courageux Pelée, à qui ils destinent en même tems l'immortalité avec une éternelle jeunesse. Thétisaccepte joyeusement ce parti, & Triton plus charmé des plaisirs de la bonne chere que de ceux de l'amour, n'y fait aucune opposition. Le mariage s'acheve, & les dieux des eaux en solemnisent tous les ans la mémoire.

C'est à une de ces fêtes que le fleuve alloit alors avec toute sa cour: le poëte y fut mené aussi par une des divinités aquatiques, qui le cacha dans un endroit du palais de Neptune, où sans être vu il pouvoit tout voir. Les autres fleuves entrent dans la salle du festin, & à mesure qu'ils arrivent, le poëte est instruit de leurs noms, de leur origine & de leur puissance. Les descriptions qu'il en fait sont poëtiques & savantes, c'est l'endroit le plus beau du poëme. Le dieu présomptueux de la Seine, éclate contre l'Y en paroles injurieuses: l'Y lui répond avec autant d'éloquence que de phlegme. Le dieu de la Seipiqué, finit sa déclamation en s'adressant à l'Ebre, & lui reprochant d'être insensible à la fierté d'un sujet rebelle. L'Ebre réplique que la haine qui l'avoit animé autrefois contre l'Y, avoit été purifiée par le feu de la guerre, qu'il l'avoit reconnu pour libre. On voit assez que cette fiction est une allégorie de l'invasion de la France dans les pays - bas espagnols, & de la triple alliance.

Dans le quatrieme livre, l'auteur s'attache à dépeindre l'autre bord de l'Y, qui est embelli par plusieurs villes de la nord - Hollande: elles fourniroient cependant une matiere assez seche, si l'imagination fertile du poëte ne savoit tirer des moindres sujets, des ressources propres à enrichir son ouvrage. En décrivant la ville d'Edam, autrefois nommée Ydam, c'est - à - dire, digue de l'Y, il rappelle l'ancienne fable d'une syrene prise auprès de cette ville par des pêcheurs: il en fait une espece de sibylle, en lui prêtant la prédiction de toutes les catastrophes que les Bataves devoient surmonter avant que de parvenir à cette puissance, dont l'auteur a donné de si grandes idées. Cette prophétie est un abregé de l'histoire de Hollande, & ce n'est pas l'endroit de l'ouvrage sur lequel les fleurs de la poésie sont répandues avec le moins de profusion. La syrene finit par tracer un affreux tableau de ces batailles navales qui se devoient donner un jour sur les côtes de Hollande, entre cette république & l'Angleterre; enfin, l'ouvrage est terminé par un discours aux magistrats d'Amsterdam, à la sagesse desquels l'auteur rapporte avec raison la richesse de cette puissante ville.

Si ce poëme ne mérite pas le nom d'épique, il ne paroit pourtant point indigne de ce titre par l'heureuse fiction qui y regne, par la noblesse des pensées, par la variété des images, & par la grandeur de l'expression. A l'égard des defauts qu'on y remarque, si l'on réfléchit à la précocité des talens de l'auteur qui n'avoit que vingt - quatre ans quand il le mit au jour, l'on croira sans peine que s'il ne fut pas mort à la fleur de son âge, il auroit conduit son ouvrage plus près de la perfection. Quoi qu'il en soit, il y a peu de poëmes hollandois où l'on trouve plus de beautés que dans celui - ci. (Le Chevalier de Jaucourt.)

YA

YABACANI

YABACANI, s. m. (Hist. nat. Botan. terme de relation. ) nom que les sauvages donnent dans quelques îles de l'Amérique à une racine dont on vante la grande vertu contre les serpens. Les François nomment cette racine la racine apinel: on peut en voir l'article dans l'histoire de l'acad. des sciences, qui eût mieux fait de ne point transcrire dans son beau recueil les petits contes fabuleux de M. de Hauterive à ce sujet, ann. 1724. p. 19. Le plus plaisant est la réflexion qui les termine: « rien, dit l'historien, n'est si commun que les voyages & les relations, mais il est rare que leurs auteurs ou ne rapportent que ce qu'ils ont vu, ou ayent bien vu ». (D. J.)

YABAQUE

YABAQUE, (Géog. mod.) petite ile de l'Amérique, une des Lucayes, au nord - ouest de celle de Maguana, & au nord de celle de S. Domingue. Latit. selon de Laet, 22. 30. (D. J.).

YACARANDA

YACARANDA, s. m. (Hist. nat. Bot. exot.) arbre de l'île de Madagascar; son fruit est gros comme les deux poings, & bon à manger quand il est cuit. Les sauvages en font une espece de bouillie pour leur nourriture.

YACHICA

YACHICA, s. m. (Hist. nat. Botan. exat.) espece de prunier de Madagascar; il porte des fleurs jaunes, & des fruits semblables aux prunes, dont le noyau contient une amande blanche & douce.

YACHT ou YAC

YACHT ou YAC, s. m. (Marine.) bâtiment pohté & mâté en fourche, qui a ordinairement un grand mât, un mât d'avant & un bout de beaupré, avec une corne, comme le heu, & une voile d'étai. Il a peu de tirant d'eau, & est tres - bon pour des petites bordées, & sert ordinairement pour de petites traversées, & pour se promener. On jugera de sa forme & de sa grandeur par les proportions suivantes.

Proportions générales d'un yacht.
                                    piés.
longueur de la quille,                45.
longueur de l'étrave à l'étambord,    56.
longueur du ban,                      14.
creux,                                 7.
hauteur de l'étambord,                12.
hauteur de l'étrave,                  13.

Les grands yachts sont à - peu - près de la même fabrique que les semaques; ils ont des écoutilles, une tengue élevée à l'arriere, & une chambre à l'avant, au milieu de laquelle il y a une ouverture qui s'éleve en rond au - dessus, en lanterne, & qui est entourée d'un banc pour s'asseoir. Ils ont encore un faux - étai, deux pompes de plomb, une de chaque côté. La barre de leur gouvernail, qui est de fer, est un peu courbée, & il a au - dessus une petite tenque, dont la grandeur est proportionnée à la hauteur de la barre. Ordinairement leur beaupré n'est pas fixe, & on peut l'ôter & le remettre quand on veut. Voyez Pl. XIII. fig. 2. le dessein d'un yacht.

YAGUTH

YAGUTH, s. m. (Hist. anc.) divinité adorée par les anciens Arabes idolâtres: elle avoit la figure d'un lion.

YAMAMAH

YAMAMAH, (Géog. mod.) ville de l'Arabie - heureuse, dans le canton d'Hégias; c'est une ville du désert, dans la région des montagnes, mais dans une plaine à l'orient de la Mecque. Elle a peu d'habitans, peu de palmiers & beaucoup de ruines twal & Resem lui donnent 71 d. 45 de long. & 21 d. 31 de latit. (D. J.)

YAMBO

YAMBO, (Géog. mod.) petite ville d'Asie dans l'Arabie, sur la côte orientale de la mer Rouge, route de Médine, avec un petit port qui en est éloigné de 10 lieues. Long. 53. 42. latit. 21. 38.

YAMÉOS, les

YAMÉOS, les, (Géogr. mod.) peuple sauvage

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