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Bugenhagen (Jean), fameux théologien luthérien, naquit à Wollin en 1485, & mourut en 1558, à 73 ans. On a de lui des commentaires sur les pseaumes, & des annotations sur Job, Jérémie, Jonas, Samuel & le Deutéronome, & sur toutes les épîtres de S. Paul. Il aida à Luther à traduire la bible en allemand, & il traitoit ses amis tous les ans à pareil jour que l'ouvrage avoit été achevé, appellant cet anniversaire la fête de la version de la bible. (D. J.)
C'est dans cet homme merveilleux, que l'Angleterre peut se glorifier, d'avoir produit le plus grand & le plus rare génie, qui ait jamais existé pour l'ornement & l'instruction de l'esp ce humaine. Attentif à n'admettre aucun principe qui n'eût l'expérience pour fondement, mais résolu d'admettre tous ceux qui porteroient ce caractere, tout nouveaux, tout extraordinaires qu'ils fussent; si modeste qu'ignorant
Il leva le voile qui cachoit les plus grands mysteres de la nature. Il découvrit la force qui retient les planetes dans leurs orbites. Il enseigna tout ensemble à distinguer les causes de leurs mouvemens, & à les calculer avec un exactitude qu'on n'auroit pu exiger que du travail de plusieurs siecles. Créateur d'une optique toute nouvelle & toute vraie, il fit connoitre la lumiere aux hommes, en la décomposant. Enfin il apprit aux physiciens, que leur science devoit être uniquement soumise aux expériences & à la géométrie.
Il fut reçu en 1660 dans l'université de Cambrldge à l'âge de 18 ans. Etant dans sa vingt & unieme année, ilachepta (commeil paroît par les comptes de sa dépense) les Miscellanea de Schooten, & la géométrie de Descartes qu'il avoit lue il y avoit déja plus de 6 mois, conjointement avec la clavis d'Ougthred. Ilacquit dans le même tems les oeuvres du docteur Wallis. En lisant ces derniers ouvrages, il y faisoit ses remarques, & poussoit ses découvertes sur les matieres qui y étoient traitées; car c'étoit sa maniere d'étudier. C'est par le moyen des remarques que fit ainsi ce beau génie, & de quelques autres papiers originaux, dont quelques - uns sont datés, qu'il est aisé de désigner en quelque façon, par quels degrés il inventa la méthode des suites ou fluxions; c'est ce qui paroitra par les observations suivantes du savant M. Guillaume Jones, membre de la société royale, qui a eu ces papiers de M. Newton entre les mains.
En 1655, Wallis publia son arithemica infinitorum, dans laquelle il quarra une suite de courbes,
dont les ordonnées étoient [omission: formula; to see, consult fac-similé version],
&c. & il démonttra que si l'on
pouvoit interpoler au milieu les suites de leurs aires,
l'interpolation donneroit la quadrature du cercle.
En lisant cet ouvrage pendant l'hiver des années
1664 & 1665, M. Newton examina comment on
pourroit interpoler les suites des aires; & il trouva
que l'aire du secteur circulaire, élevé sur l'arc dont
le sinus est x & le rayon l'unité, peut être exprimée
par cette suite x - 1/6X3 - 1/40X.5 - 1/152X9,
&c. & de - là il déduisit bien - tôt la suite X+1/6X3.
+ 5/112X
Dans le même tems, & par la'même méthode,
il découvrit que la suite X - 1/2X
Durant l'été de l'année 1665, la peste l'ayant obligé de quitter Cambridge, il se retira à Boothby, dans la province de Lincoln, où il calcula l'aire de l'hyperbole par cette suite, jusqu'à cinquante - deux figures. Dans le même tems, il trouva moyen d'énoncer tout différemment, & d'une maniere plus générale la cinquante - neuvieme proposition que Wallis n'avoit démontrée que par degrés, en réduisant tous les cas en un, par une pulssance dont l'exposant est indéfini. Voici de quelle maniere.
Si l'abscisse d'une figure courbe quelconque, est
appellée X, que m & n représentent des nombres;
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