Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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MÉTONYMIE. n. f. T. de Rhétorique. Figure
par laquelle on prend la cause pour l'effet, le
sujet pour l'attribut, le contenant pour le
contenu, etc., comme dans ces exemples : Il
vit de son travail,
Il vit de ce qu'il gagne en
travaillant. La flotte était de cent voiles, De cent
vaisseaux.

MÉTOPE. n. f. T. d'Architecture. Intervalle
rectangulaire qui est entre les triglyphes de la
frise dorique et dans lequel on met ordinairement
des ornements. Les métopes du Parthénon.

Demi-métope, Portion de métope qui termine
une frise.

MÉTRAGE. n. m. Action de métrer ou
Résultat de cette action. Quel métrage vous
faut-il de ce drap?

MÈTRE. n. m. Il se dit, dans la Versification
grecque et dans la Versification latine,
d'un Pied déterminé par la quantité, comme le
dactyle, le spondée, etc. Le dactyle est un
mètre que l'on multiplie lorsqu'on veut exprimer
la légèreté, la rapidité.

Il se dit aussi de la Nature et du nombre de
pieds nécessaires à la formation de chaque
genre de vers. On a fait un traité sur les mètres
employés par Horace. Il y a une harmonie
propre à chaque mètre. Des vers du même mètre.
Changement de mètre.

MÈTRE se dit encore de la Longueur, à la
température de 0°, du prototype international,
en platine, déposé au Bureau international
des Poids et Mesures, à Sèvres. Le mètre
est l'unité principale de longueur, il est sensiblement
égal à la dix-millionième partie de la distance
du pôle à l'équateur.

Mètre carré, Unité de surface équivalant
à un carré d'un mètre de côté. Mètre cube,
Unité de volume équivalant à un cube d'un
mètre de côté.

MÈTRE se dit, par extension, de l'Instrument
(règle, ruban d'étoffe ou de métal, etc.) qui
reproduit la longueur-type et permet de mesurer.

MÉTRER. v. tr. Mesurer au mètre une surface
ou un solide quelconque. Métrer des ouvrages
de maçonnerie.

Le participe passé MÉTRÉ s'emploie substantivement.
Travailler au métré.

MÉTREUR. n. m. Celui qui mesure au
mètre, dont la profession est de mesurer au
mètre soit certaines matières, soit des travaux
d'architecture.

MÉTRICIEN. n. m. T. didactique. Érudit
qui se consacre à l'étude de la métrique grecque
ou latine.

MÉTRIQUE. adj. des deux genres. Qui est
composé de mètres. Les vers grecs et les vers
latins sont métriques. On a essayé de faire des
vers métriques en français.
Substantivement,
en termes de Philologie, La métrique, la Connaissance
de la quantité et celle des différentes
espèces de vers, dans les langues prosodiques.
Il connaît à fond la métrique grecque.

MÉTRIQUE signifie aussi Qui a rapport à la
mesure appelée Mètre. Système métrique. Quintal
métrique.

MÉTRITE. n. f. T. de Médecine. Inflammation
de la matrice ou utérus.

MÉTROLOGIE. n. f. T. didactique. Ensemble
des méthodes employées pour faire
des mesures précises.

Il désigne aussi la Connaissance des poids
et mesures usités chez les différents peuples.

Il se dit aussi d'un Traité de cette science.

MÉTROMANE. n. des deux genres. Celui,
celle qui est atteint de métromanie.

MÉTROMANIE. n. f. Manie de faire des vers.

MÉTRONOME. n. m. T. de Musique. Instrument
d'horlogerie qui sert à battre la mesure.

MÉTROPOLE. n. f. Il s'est dit primitivement
de la Ville principale d'une province et
se dit maintenant d'une Ville avec siège archiépiscopal.
Paris, Bordeaux, Toulouse sont des
métropoles.

Par apposition, Église métropole, Église métropolitaine
ou archiépiscopale.

MÉTROPOLE se dit aussi d'un État considéré
relativement à ses colonies. Les rapports d'une
colonie avec la métropole.

MÉTROPOLITAIN, AINE. adj. Qui est du
ressort d'une métropole, archiépiscopal. Église
métropolitaine. Siège métropolitain.

Il s'emploie dans ce sens comme nom masculin
pour désigner un Archevêque. Appeler
de la décision de l'évêque au métropolitain.

Il signifie particulièrement Qui appartient
en propre à la capitale d'un État. Chemin
de fer métropolitain,
ou substantivement Le
Métropolitain,
Réseau de lignes de chemin de
fer électrique et en majeure partie souterrain
qui relie les différents quartiers d'une capitale.
On dit par abréviation, dans le langage
courant, Le métro. Prendre le métro.

Il signifie encore Qui appartient à la métropole,
par opposition aux colonies. Les troupes
métropolitaines.

MÉTROPOLITE. n. m. Dignitaire de la
hiérarchie de l'Église grecque en Russie, qui
est intermédiaire entre le Patriarche et les
archevêques.

METS. n. m. Chacun des aliments apprêtés
qu'on sert pour les repas. Un mets délicat,
simple, recherché, bien apprêté, mal apprêté.
Un mets savoureux, un mets insipide. La variété
des mets.

METTABLE. adj. des deux genres. Qu'on
peut mettre. Il ne se dit guère que des Vêtements.
Cet habit, ce manteau n'est pas mettable,
n'est plus mettable,
On ne peut pas le mettre,
parce qu'il est mal fait, parce qu'il est trop
vieux, parce qu'il est passé de mode. Dans le
sens opposé, Ce costume est encore mettable.

METTEUR, EUSE. n. Il ne s'emploie guère
que dans les locutions suivantes :

Metteur en oeuvre, Ouvrier dont la profession
est de monter des perles, des pierres précieuses,
etc. On le dit quelquefois, figurément,
en parlant des Ouvrages de l'esprit. Cet écrivain
est un habile metteur en oeuvre des idées
d'autrui.

Metteur en scène, en termes de Théâtre,
désigne Celui qui, aux répétitions d'une pièce,
dispose les décors, les meubles, les accessoires
et règle les mouvements et le débit des acteurs.

En termes de Typographie, Metteur en pages,
Ouvrier chargé de rassembler les différents
paquets de composition pour en former des
pages et des feuilles.

En termes d'Arts, Metteuse en main, Ouvrière
qui forme des paquets, des mains de soie.
Metteur au point, Ajusteur spécial dans l'industrie
mécanique.

METTRE. (Je mets; nous mettons. Je mis.
Je mettrai. Mets. Que je misse. Mettant. Mis.
)
v. tr. Placer une personne, ou un animal, ou
une chose dans un lieu déterminé. Mettre
un malade dans une baignoire. Mettre un mort
en terre. Mettre un cheval dans l'écurie, à l'écurie;
un oiseau dans une cage, en cage. Mettre
du foin dans le grenier, au grenier. Mettre du
bois dans la cheminée. Il faut mettre chaque
chose en son lieu, à sa place.
Par extension,
Mettre de l'eau dans du vin, du sel dans un
ragoût, du bois dans le feu, au feu.

Mettre le pied dans une maison, Y entrer.
Je n'ai jamais mis le pied dans cette maison.

METTRE signifie aussi Placer, dans un certain
rapport de position, un être animé avec un
autre, ou une chose avec une autre, ou un être
animé avec une chose. On m'a mis à côté de
lui à table. Se mettre à table. Se mettre au lit.'
Mettre un enfant à terre, par terre. Mettre quelqu'un
hors d'une maison,
ou, simplement, le
mettre dehors. Mettre un gigot à la broche. Mettre
des marchandises à bord d'un navire. Mettre

la main à la plume. Mettre le pied à l'étrier.
Se mettre en route, en chemin, en voyage. Mettre
les chevaux à la voiture. Mettre un mors, une
bride, une selle à un cheval. Mettez ces livres
ensemble. Mettre un écran devant le feu. Mettre
ses pieds sous la table. Mettre l'adresse à une
lettre. Mettre la main sur quelqu'un, au collet
de quelqu'un. Mettre un tableau dans son jour,
Mettre pied à terre. Mettre le pied sur quelque
chose. Se mettre sur les rangs.

Il ne peut mettre un pied devant l'autre, Il est
si faible, si languissant, qu'il ne peut marcher.

Fig., Mettre un homme dans l'embarras, dans
son tort. Mettre son bonheur, sa gloire dans la
vertu. Mettre son espérance dans les bontés de
quelqu'un. Mettre en quelqu'un ses affections,
ses complaisances. Mettre un homme au-dessus,
au-dessous, à côté d'un autre. Mettre quelqu'un
au nombre, au rang de ses amis. Mettre quelqu'un
à la tête d'une affaire. Mettre des obstacles,
des bornes à quelque chose. Mettre le comble
à ses bienfaits, à son ingratitude, etc.

Il s'emploie aussi, dans les mêmes significations,
en un grand nombre de phrases figurées
et proverbiales. Mettre à la porte. Mettre
la main à l'oeuvre, à la pâte. Mettre la main
sur la conscience. J'en mettrais ma main au feu.
Vous avez mis le doigt sur la plaie, sur le mal.
Mettre à quelqu'un le poignard sur la gorge.
Mettre les fers au feu. Mettre le feu aux poudres.
Mettre le nez dans les affaires, dans les
livres. Mettre une question sur le tapis. Mettre
quelqu'un dans de beaux draps. Mettre quelqu'un
au tombeau. Cette nouvelle l'a mis aux
champs. Mettre quelqu'un hors de combat, hors
des gonds. Mettre quelque chose sur le compte,
sur le dos de quelqu'un. Mettre la charrue avant
les boeufs. Mettre quelqu'un sur la voie. Mettre
un homme sur les dents. Mettre une armée sur
pied. Mettre quelqu'un au pied du mur. Mettre
le marché à la main à quelqu'un.
Fig. et pop.,
Mettre quelqu'un dedans, Le tromper.

METTRE, en parlant des Personnes, signifie
souvent Envoyer, conduire en un lieu, y
faire entrer, y établir. Mettre un enfant dans un
collège, au collège; dans une pension, en pension;
dans une école, à l'école. Il a mis son fils
chez un notaire, chez un avoué.

Par extension, Mettre quelqu'un dans les
affaires, dans le commerce, dans l'industrie.
Mettre un enfant en nourrice, en apprentissage.

Fig., Mettre un prince sur le trône, L'y établir.
Mettre quelqu'un dans un poste, Lui conférer
un emploi. Mettre au monde un enfant, Lui
donner naissance.

Fig., Ne savoir où se mettre, Être embarrassé
de sa contenance.

Se mettre à quelque chose, S'en occuper. Je
me suis mis au travail, à l'étude. Je n'ai pas
renoncé à cet ouvrage, je m'y mettrai incessamment.

Se mettre à tout, Se rendre utile en toute
occasion, ne se refuser à rien.

Se mettre à deux, à trois pour faire quelque
chose,
Se réunir deux ou trois.

Se mettre à, suivi d'un infinitif, marque
ordinairement le Commencement d'une action.
Dès qu'on lui en parle, il se met à pleurer.
Aussitôt il se mit à parler tout bas. Tout le
monde se mit à rire, à crier. Il s'est mis tout de
bon à étudier.

METTRE se dit aussi en parlant de Certaines
peines qu'on inflige, qu'on fait subir. Mettre
un homme en prison, au cachot, aux arrêts, à
l'amende. Mettre un enfant en pénitence.

Mettre un prince, une ville au ban de l'Empire
signifiait autrefois Déclarer qu'ils ont
encouru la déchéance et autres peines prononcées
par les lois de l'Empire. Voyez BAN.

Fig., Mettre quelqu'un au ban de l'opinion,
de l'Europe, de l'Humanité,
Le dénoncer au
mépris public dans son pays, dans l'Europe,
dans le monde entier.

METTRE, en parlant des Personnes, s'emploie
aussi dans le sens de Réduire ou en un
sens voisin. Mettre un homme à la mendicité,

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