Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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aux veines du marbre qui se voient sur la
peau. Le froid produit des marbrures.

Il se dit de plus de la Disposition de différentes
couleurs que l'on remarque sur le plumage
de certains oiseaux. Une marbrure jaune
et grise.

MARC. (Dans ce mot et le suivant, le c ne
se prononce pas.) n. m. Ancienne mesure qui
contenait environ deux cent cinquante grammes.
Les ouvrages d'or et d'argent se vendaient
au marc. Cent marcs de vaisselle d'argent.

Au marc le franc, Manière de répartir ce
qui doit être reçu ou payé par chacun, en
proportion de sa créance ou de son intérêt
dans une affaire. Les créanciers ont été payés
au marc le franc.
On disait autrefois Au marc
la livre.

MARC. n. m. Ce qui reste de plus grossier
de quelque fruit, de quelque herbe ou de
quelque autre substance végétale dont on a
extrait le suc par expression, filtration, ébullition
ou autrement. Marc de raisins, d'olives,
de pommes. Marc de café. Eau-de-vie de marc,

ou absolument Marc. Marc de Bourgogne.

MARCASSIN. n. m. Petit sanglier au-dessous
d'un an, qui suit encore sa mère. Un
marcassin de trois mois. On leur servit à dîner
un rôti de marcassin.

MARCASSITE. n. f. Pyrite d'un bel éclat,
qui se taille et qui est susceptible de poli.

MARCESCENCE. n. f. T. de Botanique.
État d'une plante qui se flétrit.

MARCESCENT, ENTE. adj. T. de Botanique.
Qui se flétrit.

MARCESCIBLE. adj. des deux genres. Qui
peut ou qui doit se flétrir.

MARCHAND, ANDE. n. Celui, celle qui
fait profession d'acheter et de vendre. Marchand
en gros, en détail. Marchand de vins.
Marchand de draps. La charge de prévôt des
marchands de Paris, de Lyon n'existe plus.

Marchand forain. Voyez FORAIN.

Fig., Être mauvais marchand, se trouver
mauvais marchand, n'être pas bon marchand
d'une chose,
S'en trouver mal. Vous avez eu
tort de vous brouiller avec lui, vous en serez,
vous vous en trouverez mauvais marchand.

Être le mauvais marchand dans une affaire,
Être celui qui y perd.

Trouver marchand, Trouver un acquéreur.

MARCHAND se prend quelquefois adjectivement
et signifie Qui est de bon débit, de
bonne qualité, qui a les qualités requises pour
être vendu. Ce blé n'est pas marchand.

Prix marchand, Le prix auquel les marchands
vendent entre eux. J'ai eu le drap de ce manteau
au prix marchand.

Valeur marchande, Valeur d'un objet, non
pas en lui-même, mais sur le marché.

Place marchande, Place commode pour vendre
de la marchandise.

Quartier marchand, Quartier habité par un
grand nombre de marchands.

Ville marchande, Ville où il y a un grand
mouvement commercial.

Navire, bâtiment marchand, Navire, bâtiment
qui n'est destiné qu'à porter des marchandises.

Marine marchande, Les bâtiments et les
équipages employés par le commerce; par
opposition à Marine militaire, qui désigne
la Marine de l'État. On dit, dans le même sens,
Navigation, flotte marchande, capitaine marchand.

MARCHANDAGE. n. m. Action de marchander.
Fig., Cet accord a été le résultat d'un
long marchandage.

MARCHANDER. v. tr. Offrir pour une marchandise
un prix inférieur au prix demandé.
Il a marchandé ce cheval. Il a été longtemps à
le marchander. Il a manqué cette affaire, à force
de marchander.

Absolument, Il a marchandé sou à sou. Il
a acheté ce tableau sans marchander. Il ne faut
pas marchander avec lui.

Fig., Ne pas marchander les éloges à quelqu'un,
Lui accorder largement tous les éloges
qu'il mérite.

Fig., Ne pas marchander sa vie, Ne pas
hésiter à l'exposer, à en faire le sacrifice.

Figurément et familièrement, il s'emploie
intransitivement et signifie Hésiter, balancer.
Il ne faut pas tant marchander, il n'y a pas à
marchander, il faut se décider. Il fit le sacrifice
de sa vie, sans marchander.

MARCHANDEUR, EUSE. n. Celui, celle
qui marchande.

MARCHANDISE. n. f. Ce qui se vend, se
débite, soit en gros, soit en détail, dans les
boutiques, magasins, foires, marchés, etc. Il
ne vend que de bonne marchandise. Des marchandises
de confiance. Des marchandises de
rebut. Liquider des marchandises. Des marchandises
au rabais. Étaler sa marchandise, ses marchandises.

Marchandises de contrebande, Celles qu'on
fait entrer dans un pays ou qu'on en fait
sortir en fraude.

Faire valoir sa marchandise, La vanter, en
faire remarquer les qualités; et, figurément et
familièrement, Louer ce qu'on dit, ce qu'on
fait, ce qu'on possède; chercher à donner une
haute idée de son mérite.

Fig. et fam., Bien débiter sa marchandise,
Faire valoir ce qu'on dit par la manière dont
on le dit.

Marchandises de mauvais aloi. Voyez ALOI.

Fig., Faire marchandise de, Faire habituellement
quelque chose dans des vues intéressées,
en faire une espèce de trafic. Les hypocrites
font marchandise de dévotion.

Le pavillon couvre la marchandise, En temps
de guerre, on ne doit pas visiter un vaisseau
qui porte un pavillon neutre, sous prétexte
qu'il s'y trouve des marchandises de l'ennemi.

Figurément, il se dit de la Réputation, de
la signature d'un homme qui donnent autorité
et crédit à ses actes et à ses paroles. Il
s'emploie surtout avec une pointe d'ironie.

MARCHE. n. f. Il se disait d'une Province
frontière exposée par sa situation aux incursions,
aux attaques de l'État voisin. Les
marches de Lorraine.

MARCHE. n. f. Action, mouvement de
celui qui marche. Marche lente, rapide, précipitée.
Ralentir, accélérer sa marche. Il supporte
bien la marche. La marche est un des meilleurs
exercices.

Il se dit souvent de l'Action de marcher,
sous le rapport de la distance ou de la durée.
Ils ont fait une longue marche. D'ici où vous
allez il y a une bonne heure de marche. Cette
marche m'a fatigué. S'habituer à la marche.

Il se dit, principalement, en parlant des
Troupes, des armées. L'armée est en marche,
s'est mise en marche vers la frontière. Régler
la marche des colonnes. Ordre de marche. Couvrir
sa marche. Dérober sa marche à l'ennemi.
Il fatigua l'ennemi par ses marches et contremarches.
Journal des marches et opérations.
Pendant cette marche, au cours de cette marche.

Marche forcée, par opposition à Marche ordinaire,
Marche dans laquelle on fait faire à
des troupes beaucoup plus de chemin qu'elles
n'ont coutume d'en faire dans le même espace
de temps.

Fausse marche, Le mouvement que fait
une armée qui feint de marcher sur un point
et qui se porte sur un autre.

Gagner une marche sur l'ennemi, Le devancer
de quelque temps; et, figurément et familièrement,
Obtenir sur son adversaire, par
quelque manoeuvre habile, un avantage de
temps et de position.

Régiment, bataillon de marche, Régiment,
bataillon formé avec des hommes appartenant
à différents corps et qui n'est organisé
que pour des circonstances particulières.

En termes de Marine, Ordre de marche,
se dit de Certains ordres ou arrangements
dans lesquels les bâtiments de guerre se
placent pour éviter les abordages en faisant
route.

Sonner, battre la marche, Donner aux troupes,
par la trompette ou le tambour, le signal
pour se mettre en marche.

MARCHE se dit spécialement d'un Air de
musique composé pour régler et animer la marche
des troupes. La marche de Sambre et Meuse.
On le disait plus spécialement autrefois de Certains
airs affectés à certains corps de troupes.
La marche des Gardes françaises. La marche des
Suisses.
Il se dit aussi d'un Air de musique qui
a le mouvement d'un air militaire. La marche
hongroise dans
La Damnation de Faust.

MARCHE se dit encore des Processions et des
cortèges solennels. L'ordre de la marche fut
fort bien réglé. Un corps de troupes ouvrait,
fermait la marche. Marche triomphale.

En termes de Marine, La marche d'un vaisseau,
Le degré de sa vitesse. Ce bâtiment a une
bonne marche; il file trente noeuds à l'heure.

En termes d'Astronomie, La marche des
astres, des corps célestes,
Leur mouvement
réel ou apparent. Calculer, mesurer la marche
des corps célestes.

En termes de Musique, Marche harmonique,
marche de l'harmonie,
La succession des différents
accords et la manière dont la modulation
passe d'un ton à un autre.

MARCHE, au jeu des Échecs, se dit du Mouvement
particulier auquel chaque pièce est
assujettie.

Il se dit aussi, dans un sens analogue, au
jeu de Dames et à quelques autres jeux.

MARCHE signifie, au figuré, Manière d'agir,
de procéder. Cet homme a eu dans toute cette
affaire une marche tortueuse. Il cache soigneusement,
il dérobe sa marche.
Il se dit aussi des
Choses. La marche des événements. Observer,
étudier la marche des passions, la marche des
affaires.

La marche d'un poème, d'un ouvrage, etc.,
Le progrès de l'action dans un poème, la
progression des idées dans un ouvrage.

MARCHE se dit aussi de la Partie d'un escalier
sur laquelle on pose le pied pour monter
ou pour descendre. Marche d'escalier. Les marches
d'un perron. Marche d'autel. Marche de
pierre, de marbre, de bois, de gazon. Vous avez
encore deux marches à monter, deux marches à
descendre.

Fig., Être sur les marches du trône, être
assis, être placé, être élevé sur les marches du
trône,
se dit d'un Prince appelé par sa naissance
à remplacer celui qui règne.

MARCHE se dit, en termes d'Arts, des Pièces
de bois sur lesquelles les tourneurs, les tisserands,
etc., posent les pieds pour faire mouvoir
leurs métiers.

MARCHÉ. n. m. Lieu public où l'on vend
les choses nécessaires pour la subsistance et
pour les différents besoins de la vie. Un marché
couvert. Un marché en plein air. Aller au
marché. Revenir du marché. Faire ses provisions
au marché.

Marché franc, Marché où l'on ne paie pas
de droit pour vendre.

MARCHÉ désigne aussi la Réunion de ceux
qui vendent et qui achètent dans le marché.
Il y a marché dans cette ville deux fois la semaine.
Le marché du mercredi, du samedi. C'est demain
jour de marché. Le marché se tient chaque jeudi.

Grand marché se dit par opposition à Petit
marché
pour désigner Celui où a lieu, outre la
vente des denrées ordinaires, la vente de
boeufs, de chevaux, de porcs.

MARCHÉ signifie encore la Vente de ce qui
se débite dans le marché. Le marché a été bon,
n'a rien valu aujourd'hui. C'est le prix courant,
le cours du marché.

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