Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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Fam., Ne pas entendre malice à quelque chose,
Faire ou dire quelque chose sans mauvaise
intention.

MALICE se dit aussi d'une Action faite
avec malice. On sait toutes les malices dont il
est capable. C'est une malice noire, qui mérite
châtiment.

MALICE signifie aussi Finesse, habileté. Il
s'est tiré de ce mauvais pas avec malice. Il a
mené cette affaire avec malice. Il a fait une
réponse pleine de malice.

MALICE se prend souvent dans un sens qui
n'a rien de défavorable et il signifie alors
une Simple disposition à la plaisanterie. Il y
a de la malice dans sa physionomie, dans son
regard, dans son sourire.

Il se dit, par extension, d'une Action faite,
d'une parole dite dans la seule intention de
plaisanter, de se divertir. Ne vous fâchez pas :
c'est une malice qu'on vous a faite. Une malice
sans méchanceté. Il nous a dit mille malices
fort spirituelles.

MALICIEUSEMENT. adv. D'une manière
malicieuse. Il disait cela malicieusement. Il
interprète tout malicieusement.

MALICIEUX, EUSE. adj. Qui est porté à
nuire, à mal faire. Il est malicieux comme un
singe. Intention malicieuse.

Il signifie aussi Qui est porté à la plaisanterie.
Un enfant malicieux. Son esprit malicieux
égaie la conversation.

Cheval malicieux, Cheval qui rue de côté,
qui semble user d'adresse contre celui qui le
monte ou qui l'approche.

MALIGNEMENT. adv. D'une manière maligne.
Interpréter malignement quelque chose.

MALIGNITÉ. n. f. Disposition à faire du mal
à autrui, à en penser, à en dire du mal. Connaissez
enfin la malignité de cet homme. La
malignité du siècle, du coeur humain.

Par extension, La malignité du sort, de la
fortune.

MALIGNITÉ signifie aussi, au sens physique,
Qualité nuisible, dangereuse que renferme une
chose. La malignité de cette fièvre a résisté à
tous les remèdes.

Il peut signifier aussi Disposition à plaisanter,
à s'égayer aux dépens d'autrui. Il ne
peut s'empêcher d'exercer sa malignité, même
sur ceux qui lui sont le plus chers.

MALIN, IGNE. adj. Qui est porté à nuire,
à faire du mal à autrui.

Joie maligne, Joie que l'on a du mal d'autrui
et qu'on voudrait cacher.

Dans le langage de la Théologie, L'esprit
malin, le malin esprit,
ou absolument Le malin,
Le diable.

Il se dit particulièrement, en termes de Médecine,
d'Affections qui présentent de graves
symptômes. Fièvre maligne. Tumeur maligne.

En parlant des Personnes, il signifie, dans
le langage familier, Qui est fin, rusé. Il est trop
malin pour se laisser attraper, pour se laisser
prendre à ce piège.
Substantivement, C'est un
malin. Vous êtes un gros malin.

Il se prend plus souvent dans un sens qui
n'a rien de défavorable et il signifie alors Qui
se plaît à faire ou à dire des choses malicieuses,
seulement pour s'amuser, se divertir. Il a
l'esprit aussi malin qu'il a le coeur bon. C'est
un enfant bien malin, bien espiègle.
Par extension,
Un regard, un oeil, un sourire malin. Il
a dit cela d'un ton, d'un air malin. Couplet
malin.

MALINE. n. f. T. de Marine. Il se dit des
Grandes marées qui ont lieu à la nouvelle
et à la pleine lune, et dont les plus considérables
arrivent aux équinoxes. On l'emploie
surtout au pluriel. À l'époque des grandes
malines.

MALINES. n. f. Dentelle très fine qui s'est
fabriquée originairement dans la ville de
Malines, en Flandre. De belles malines brodées.
Des manchettes de malines.

MALINGRE. adj. des deux genres. Qui est
d'une complexion faible et maladive. Je ne
sais ce qu'a cet enfant, il est toujours malingre.

MALINTENTIONNÉ, ÉE. adj. Qui a de
mauvaises intentions. Il est malintentionné à
votre égard.
Substantivement, Des malintentionnés
ont répandu ces nouvelles. Ce propos est
d'un malintentionné.

MALIQUE. adj. m. T. de Chimie. Qui vient
de la pomme, en parlant d'un Acide. Acide
malique.

MALITORNE. adj. des deux genres. Qui est
grossier, maladroit et gauche. Il s'emploie
ordinairement comme nom. Ce valet n'est qu'un
malitorne, un vrai malitorne. C'est une grosse
malitorne.
Voyez MARITORNE.

MAL-JUGÉ. n. m. T. de Droit. Jugement
défectueux, mais sans prévarication. Il faut
prouver le mal-jugé, quand on appelle à une
sentence, d'un premier jugement. Le mal-jugé
n'est pas un moyen de cassation.

MALLE. n. f. Coffre dont on se sert en voyage
pour le transport de ses effets. Malle de cuir.
Malle d'osier. Malle cerclée. On a fouillé dans
sa malle. Faire fixer une malle derrière sa voiture.

Faire sa malle, Mettre, ranger dans sa malle
ce qu'on veut emporter pour son voyage.
Boucler sa malle, La fermer, assujettir les
courroies qui l'entourent. Défaire sa malle,
En tirer les effets qu'elle contient.

Malle-poste, ou simplement Malle, Voiture
par laquelle l'administration des postes envoyait
les lettres aux bureaux de destination
et dans laquelle on recevait des voyageurs.

Il se dit aujourd'hui des Bateaux qui emportent
le courrier. La malle des Indes.

MALLÉABILITÉ. (On fait sonner les deux L
dans ce mot et dans les deux suivants.) n. f.
Qualité de ce qui est malléable.

MALLÉABLE. adj. des deux genres. Qui
est ductile, qu'on peut battre, forger et étendre
à coups de marteau en lames plus ou moins
épaisses. Une des principales propriétés des
métaux est d'être malléables.

Par extension, il se dit aussi de Matières
plastiques et qui s'assouplissent plus ou moins
aisément.

Fig., Un caractère malléable se dit d'un Caractère
qui subit volontiers les influences.

MALLÉOLE. n. f. T. d'Anatomie. Partie
saillante du bas des os de la jambe, appelée
autrement la Cheville du pied. La malléole
interne. La malléole externe.

MALLETIER. n. m. Celui qui fabrique ou
vend des malles.

MALLETTE. n. f. Petite malle.

MALMENER. v. tr. Maltraiter en paroles,
en actions. Il l'a bien malmené.

Il signifie aussi Faire essuyer à quelqu'un
un grand échec, une grande perte. L'ennemi
a bien malmené leur avant-garde. On l'a fort
malmené à ce jeu, dans ce procès.

MALOTRU, UE. n. Personne mal élevée,
grossière. C'est un malotru, une malotrue.

MALPEIGNÉ. n. m. Homme malpropre et
mal vêtu. C'est un malpeigné. Il est familier.

MALPLAISANT, ANTE. adj. Qui est désagréable,
fâcheux. Il se dit plus ordinairement
des Choses que des personnes. Aventure malplaisante.
Il vieillit.

MALPROPRE. adj. des deux genres. Qui
manque de propreté, qui est sale. Il est extrêmement
malpropre sur lui. Des habits malpropres.
Une chambre malpropre. Des mains malpropres.

Il signifie figurément Qui est contraire à la
morale, à l'honnêteté, à la délicatesse. Un
procédé malpropre. Une action malpropre.

MALPROPREMENT. adv. D'une manière
malpropre. Cet enfant mange malproprement.

Fig., Travailler malproprement, Travailler
mal et grossièrement.

MALPROPRETÉ. n. f. Défaut de propreté,
saleté. Sa chambre est d'une grande malpropreté.

Il signifie figurément Parole ou action contraire
à la morale, à l'honnêteté. Faire une
malpropreté.

MALSAIN, AINE. adj. Qui n'est pas sain,
qui a en soi le germe de quelque maladie.
Il a l'apparence malsaine.

Fig., Un esprit malsain, Un esprit tourné
vers les choses mauvaises, déraisonnables.
Une littérature malsaine, Une littérature qui
se complaît dans la peinture des mauvaises
moeurs et qui tend à les répandre.

Il signifie aussi Qui est contraire à la santé.
Climat malsain. Les eaux de ce pays-là sont
malsaines.

MALSÉANT, ANTE. adj. Qui est contraire
à la bienséance. Conduite, parole malséante.

MALSONNANT, ANTE. adj. Il se dit des
Paroles qui sonnent mal aux oreilles parce
qu'elles sont contraires à la bienséance. Propos
malsonnants.

MALT. (On prononce le T.) n. m. Terme
emprunté de l'anglais. Orge qu'on a fait
gonfler dans l'eau et germer, puis sécher, et
dont on a séparé les germes, pour l'employer
à la fabrication de la bière. Bière de malt.

MALTERIE. n. f. Industrie qui consiste à
préparer le malt.

Il désigne aussi l'Usine où se fait cette préparation.

MALTÔTE. n. f. Il se disait d'un Impôt levé
extraordinairement.

Il signifie plus ordinairement Perception
d'un droit qui n'est pas dû, qui n'est pas légal.
Par abus, on a appelé de ce nom Toute espèce
de perception d'impôts.

MALTÔTIER. n. m. Celui qui est dans la
maltôte, qui fait de la maltôte.

MALTRAITER. v. tr. Traiter durement
en actions ou en paroles, malmener, frapper.
Ce mari maltraite sa femme.

Il signifie, par extension, Traiter quelqu'un
d'une façon défavorable. Cet arrêt a fort
maltraité la partie plaignante. Cet auteur a été
très maltraité par la critique.

MALVACÉES. n. f. pl. T. de Botanique.
Famille de plantes dont le type est la mauve.

Il s'emploie aussi au singulier pour désigner
Une de ces plantes. Une malvacée.

MALVEILLANCE. n. f. Mauvaise volonté
pour les hommes en général ou pour quelqu'un
en particulier. Cet homme a un caractère
enclin à la malveillance. Il a une malveillance
universelle. J'ai éprouvé sa malveillance à mon
égard. On attribue cet incendie à la malveillance.
Voilà des effets de sa malveillance.

MALVEILLANT, ANTE. adj. Qui a de la
malveillance. Caractère malveillant. Substantivement,
Il ne faut pas ajouter foi aux propos
des malveillants.

Il signifie, par extension, Où il y a de la
malveillance. Intention malveillante. Propos malveillant.

MALVENU, UE, ou MAL VENU, UE. adj.
Qui n'est pas développé normalement, en parlant
des Êtres ou des choses.

Il signifie aussi, figurément, Qui n'a pas de
motif pour faire une chose. Il est malvenu à
se plaindre.

MALVERSATION. n. f. Faute grave commise
par cupidité, dans l'exercice d'une
charge, d'un emploi, dans l'exécution d'un
mandat. Commettre des malversations. Être
accusé, être coupable de malversation.

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