Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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mal m'a pris tout à coup, est venu subitement.
Ce mal s'en ira comme il est venu. Quelquefois,
le remède est pire que le mal.

Mal d'enfant, Les douleurs d'une femme qui
accouche. Être en mal d'enfant.

Mal caduc, haut mal. Voyez CADUC, HAUT.

Mal de mer. Voyez MER.

Mal de coeur. Voyez COEUR.

Mal de montagne. Voyez MONTAGNE.

Mal du pays. Voyez PAYS.

Prov., Aux grands maux les grands remèdes.
On le dit au propre et au figuré.

MAL signifie aussi Peine, travail, difficulté.
On a trop de mal dans cette maison. Il a bien
du mal à gagner sa vie. Il se donne bien du mal
pour nourrir sa famille.

Fig., Avoir du mal, bien du mal à faire une
chose,
La faire avec répugnance, avec chagrin.
Il a eu bien du mal à vous quitter.

MAL signifie en outre Dommage, perte.
La gelée a tout perdu, il y a encore plus de mal
que l'on ne croit. Il n'y a que demi-mal.

MAL signifie, dans plusieurs locutions, Propos
désavantageux tenu sur quelqu'un, ou Interprétation
défavorable et fausse donnée à quelque
chose. Dire du mal de son prochain. Il a
dit beaucoup de mal de moi. C'est un homme qui
prend tout en mal. Il a tourné en mal les choses
obligeantes qu'on lui disait.

MAL s'employait autrefois aussi comme adjectif.
La male peste vous étouffe.

Il est employé encore ainsi dans Bon gré
mal gré
et Bon an, mal an.

MAL. adv. De mauvaise manière, autrement
qu'il ne faut, qu'il ne convient, qu'on ne
désirerait. Cette affaire va mal. Il a mal fait
ses affaires. Il a mal réussi. Que cette lettre est
mal tournée! J'ai mal entendu. Il chante, il
écrit, il parle mal. Il tient mal à cheval. Il est
mal dans ses affaires. Mal vu, mal pensé, mal
dit, mal interprété. Cela est arrivé mal à propos.
De mal en pis,
D'un état mauvais à un autre
plus mauvais.

Prendre mal une chose, S'en offenser. Il a
mal pris la réponse qu'on lui a faite.

Se trouver mal, Tomber en faiblesse, en défaillance.
Il signifie aussi Éprouver du malaise;
comme on dit, dans un sens contraire, Se trouver
bien.

Se trouver mal d'une chose, En éprouver du
dommage, de l'inconvénient. Il s'est mal trouvé
de n'avoir pas suivi votre conseil.

Se mettre mal, S'habiller sans goût.

Se mettre mal avec quelqu'un, Se brouiller
avec lui.

Être mal avec quelqu'un, Être brouillé avec
lui.

Pas mal se dit familièrement pour marquer
l'approbation. Pas mal! pas mal! Continuez!

Il est aussi employé comme adjectif invariable
dans les expressions suivantes : Être
mal,
Être sérieusement malade; Être fort mal,
Être en danger de mort. Substantivement,
être au plus mal, Être dans un état désespéré.

Dans le langage familier, Être mal, N'être
pas mal
se dit en parlant du Visage, de la
tournure, des manières. Cette jeune fille n'est
pas mal. Comme ce jeune homme est mal!

MALACHITE. (CH se prononce K.) n. f.
Pierre opaque, de couleur verte, constituée
par un minerai de cuivre, susceptible de recevoir
un beau poli et employée pour la fabrication
d'objets d'ornement.

MALADE. adj. des deux genres. Qui éprouve,
qui souffre quelque altération dans sa santé.
Légèrement, gravement, dangereusement malade.
Malade à mourir. Il s'est fait tant de souci
qu'il en est malade. Il est malade de la poitrine,
de l'estomac. Il est tombé malade. Il est malade
au lit. Malade d'esprit. Avoir l'air malade.
J'ai un cheval, un chien malade. Mon chien est
malade.

Substantivement, Soigner, guérir un malade.
Visiter, garder les malades. Il y a beaucoup de
malades dans cet hôpital. Ce médecin a beaucoup

de malades. Un bon, un mauvais malade. Un
malade imaginaire.

Par extension, Ne touchez pas son bras malade.
Ces plantes, ces arbres sont malades.

Fig., Depuis les derniers événements, ce pays
est bien malade, Cet homme a l'imagination,
l'esprit, le coeur malade.
Fam., Le temps est bien
malade.

Ironiq. et fam., Vous voilà bien malade!
Vous vous plaignez injustement, vous n'avez
pas sujet de vous plaindre.

MALADIE. n. f. Altération plus ou moins
profonde dans la santé. Maladie légère. Grande,
longue maladie. Maladie grave, dangereuse,
incurable, mortelle, contagieuse, épidémique,
endémique, chronique, aiguë, interne, héréditaire.
La maladie du sommeil. La cause, les
symptômes, le traitement, la crise, la cure, la
guérison d'une maladie. Relever de maladie.
Couver une maladie. Il est guéri de sa maladie.
Succomber à une maladie. Les maladies des
chevaux, des moutons, des oiseaux, etc.

Par extension, Les arbres, les plantes ont
leurs maladies. Les maladies de la vigne.

On dit absolument, à propos d'un jeune
chien : Il a la maladie.

Fig., Les maladies de l'âme.

Il signifie encore dans le langage familier
Affection excessive pour quelque chose. Il
a la passion des voyages : c'est sa maladie.
Il raffole de tout ce qui est nouveau : c'est chez
lui une maladie.

MALADIF, IVE. adj. Qui est sujet à être
malade. Il est très maladif. Il a épousé une
femme bien maladive. Un enfant maladif.

Par extension, Un air maladif. Fig., Une
curiosité maladive.

MALADRERIE. n. f. Hôpital anciennement
affecté aux personnes malades de la
lèpre et qu'on appelle aujourd'hui Léproserie.

MALADRESSE. n. f. Défaut d'adresse. Cette
personne est d'une si grande maladresse qu'elle
ne peut toucher à rien sans le briser.

Fig., Il y a bien de la maladresse dans cette
apologie. Il a conduit cette affaire avec une
extrême maladresse.

MALADROIT, OITE. adj. Qui manque
d'adresse. C'est un ouvrier fort maladroit. Il
est maladroit dans tout ce qu'il fait. Avoir la
main maladroite.
Substantivement, C'est un
grand maladroit. Vous êtes une maladroite.

Fig., Il faut être bien maladroit pour avoir
échoué dans une entreprise si facile. C'est un
homme maladroit en affaires. Cette démarche
est très maladroite. Cela n'est pas si maladroit.

MALADROITEMENT. adv. D'une manière
maladroite. Cet homme se conduit bien maladroitement.

MALAISE. n. m. Trouble plus ou moins
léger de la santé, qui ne peut guère se localiser
avec précision. Ressentir du malaise. Avoir un
grand malaise. Éprouver un malaise passager.

Il signifie figurément Sorte d'inquiétude ou
de gêne résultant de causes obscures. Il y a
un malaise général dans le pays. Cette famille
vit dans un perpétuel malaise.

MALAISÉ, ÉE. adj. Qui est difficile. Cela
n'est pas si malaisé que vous croyez. Il est aisé
de critiquer cet ouvrage, mais malaisé de faire
mieux.

Il signifie aussi Qui est incommode, dont
on ne peut se servir avec facilité. Cet escalier
est malaisé. Un chemin malaisé.

MALAISÉMENT. adv. Difficilement, avec
peine. Vous réussirez malaisément à ce que
vous entreprenez.

MALANDRE. n. f. T. de Médecine vétérinaire.
Sorte de crevasse qu'on aperçoit aux
plis du jarret d'un cheval et d'où découle
une humeur séreuse et fétide.

En termes de Charpenterie, il se dit, par
analogie, des Noeuds pourris dans les bois de
construction. Cette pièce de bois est pleine de
malandres.

MALANDREUX, EUSE. adj. Qui a des
malandres, en parlant des Bois de construction.

MALANDRIN. n. m. Brigand, voleur de
grand chemin, rôdeur. On appelait malandrins,
au quatorzième siècle, des bandes de
pillards qui infestaient la France.

MALAPPRIS, ISE. adj. Qui est mal élevé,
qui manque d'éducation. Un enfant malappris.
Substantivement, C'est un malappris.

MALARIA. n. f. Nom italien de la fièvre
paludéenne.

MALART. n. m. Canard sauvage mâle.

MALAVISÉ, ÉE. adj. Qui parle ou agit mal
à propos et sans y prendre garde.

MALAXAGE. n. m. Action de malaxer
ou Résultat de cette action. Le malaxage du
beurre.

MALAXER. v. tr. Pétrir une matière pour
la rendre plus molle. Par analogie, Malaxer
du beurre,
Le presser pour en extraire le petit
lait.

MALAXEUR. n. m. Appareil servant à
malaxer l'argile, le mortier, le beurre, etc.

MALBÂTI, IE. adj. Qui est mal fait physiquement.
Substantivement, Un grand malbâti.
Il est familier.

MALCHANCE. n. f. Mauvaise chance, suite
de mésaventures. Quelle malchance persistante!
On le dit aussi d'Une seule de ces mésaventures.
C'est une malchance d'être arrivé ce jour-là.

MALCHANCEUX, EUSE. adj. Qui a de la
malchance. Substantivement, C'est un malchanceux :
tout ce qu'il entreprend tourne mal.

MALCONTENT, ENTE. adj. Qui n'est pas
aussi satisfait qu'il espérait ou qu'il avait
droit de l'être. Il est malcontent de ses voisins.
Vous ne serez pas malcontent de moi.
Il est
vieux. On dit plutôt MÉCONTENT.

MALDONNE. n. f. Action, dans une partie,
de distribuer les cartes d'une façon irrégulière
et incorrecte. Il y a maldonne, il faut recommencer
la partie.

Il se dit aussi figurément pour désigner une
Erreur commise involontairement ou volontairement.
Il faut refaire le partage, il y a eu
maldonne. Vous me rendez trop : il y a maldonne.

MÂLE. n. m. Mot qui désigne le sexe de
l'homme dans notre espèce et le sexe masculin
dans toutes les espèces d'animaux. En parlant
des Animaux, il est corrélatif de Femelle.
La loi salique ne donnait qu'aux mâles le droit
de succéder à la couronne. La femelle du faisan
n'a pas le riche plumage du mâle.
Dans l'ancienne
Jurisprudence, La plupart des substitutions
étaient faites de mâle en mâle.

Adjectivement, Enfant mâle. Perdrix mâle.

En termes de Botanique, Fleurs mâles, Celles
qui n'ont que des étamines, sans pistil.

Encens mâle. Voyez OLIBAN.

Il signifie, par extension, Qui a l'apparence
de la force qui convient au sexe masculin.
Une figure mâle. Un air mâle. Une voix mâle.
Des traits mâles.
On dit aussi dans le même
sens, en termes de Littérature et de Beaux-
Arts : Un style mâle. De mâles figures.

Fig., Mâle courage, mâle résolution.

MALÉDICTION. n. f. Action de maudire.
Ce père a donné sa malédiction à son fils. Encourir
la malédiction paternelle. S'attirer des
malédictions. La malédiction divine.

La malédiction est sur cette maison, Le
malheur paraît attaché à cette maison.

MALEFAIM. n. f. Faim cruelle, dévorante.
Il est vieux.

MALÉFICE. n. m. Action par laquelle on
est censé causer du mal, soit aux hommes,
soit aux animaux et aux fruits de la terre,

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