Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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d'or. Roupie d'argent. Cela coûte mille roupies.

ROUPIEUX, EUSE. adj. Qui a souvent la roupie au nez. Avoir le nez roupieux. Un vieux roupieux. Une vieille roupieuse. Il est peu en usage.

ROUPILLER. v.n. Sommeiller à demi. Il n'a fait que roupiller pendant toute la conversation. Il est du style familier.

ROUPILLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui roupille toujours. C'est un vieux roupilleur.

ROUSSÂTRE. adj. de t. g. Qui tire sur le roux. Ce drap est roussâtre. Poil roussâtre. Eau roussâtre.

ROUSSEAU. s.m. Homme qui a le poil roux. Il est rousseau. C'est un rousseau. C'est un vilain rousseau.

ROUSSELET. s.m. Sorte de poire d'été, qui est d'un parfum agréable. Du gros rousselet. Du petit rousselet. Des poires de rousselet, ou absolument, Du rousselet. Une compote de rousselet. Du rousselet de Reims.

ROUSSETTE. s.f. Espèce de chien de mer, dont la peau sert aux Gainiers à couvrir des étuis, boîtes, &c.

ROUSSETTE, ou FAUVETTE DES BOIS. s.f. Oiseau qui est de la grosseur d'un moineau, & qui se trouve dans le forêts. On l'a nommé Roussette, parce que la plus grande partie de son plumage est roux.

ROUSSEUR. s.f. Qualité de ce qui est roux. La rousseur de son poil.

Il se dit particulièrement De certaines taches rousses qui viennent principalement au visage & sur les mains. Il a des rousseurs au visage. Avoir des taches de rousseur. Eau qui fait en aller les rousseurs.

ROUSSI. s.m. Sorte de cuir qui vient de Russie, qui est teint en rouge, & qui a une odeur forte. Cuir de roussi. Vache de roussi. Des bottes de roussi. Cela sent le cuir de roussi.

On dit aussi absolument, Du roussi. Cela sent le roussi.

ROUSSIN. s.m. Cheval entier, un peu épais, & entre deux tailles. Un attelage de roussins. Il a un bon roussin, deux bons roussins dans son écurie. Être monté sur un roussin.

ROUSSIR. v.a. Faire devenir roux. C'est le feu qui a roussi cette étoffe. Vous roussirez ce linge si vous le tenez trop au feu. Le grand air roussit le papier. En quelques pays il y a des femmes qui font certaines lessives pour se roussir les cheveux.

Il est aussi neutre, & signifie, Devenir roux. Les perruques roussissent avec le temps. Les étoffes blanches roussissent aisément. Vous ferez roussir ce linge à force de le tenir devant le feu.

ROUSSI, IE, participe .

Il est aussi substantif masculin. Ainsi on dit, Cela sent le roussi, pour dire, Cela a l'odeur d'une chose que le feu a roussie, & qui est prête à brûler.

ROUTOIR. s.m. Lieu où l'on fait rouir le chanvre.

ROUTE. s.m. Voie, chemin qu'on tient par terre ou par mer, pour aller en quelque lieu. Route bien aisée à tenir, bien aisée à suivre. Route fréquentée. La grande route. La route ordinaire. Sur la [alt p. 460] route de Paris à Bordeaux, de Lyon à Turin, &c. Quelle route tiendrez-vous? Prendre une route de traverse. Il a pris sa route par tels & tels lieux. La flotte prit la route d'Alger, la route d'Égypte. Il y a quinze jours qu'ils sont en route.

Il se dit aussi par rapport aux commodités ou aux incommodités qu'on trouve sur une route. La route d'un tel lieu à tel autre est très bonne, très-mauvaise, dangereuse, peu sûre.

Il se dit encore Du chemin & du logement qu'on marque aux gens de guerre qu'on fait marcher par étape. Donner une route à des troupes. Elles ont eu une bonne route, une mauvaise route. Cet Officier a commis bien du désordre dans sa route.

On appelle aussi Route, L'expédition qui marque les logemens des troupes, & le chemin qu'elles doivent tenir. Une route signée d'un Secrétaire d'État. Obtenir une route pour mener une recrue à un Régiment. Une route pour vingt hommes, pour vingt-cinq chevaux.

En termes de Marine, on dit, Faire fausse route, pour dire, Se détourner de la route que l'on prenoit, & en prendre une différente pour se dérober à la poursuite d'un ennemi. Il signifie aussi, S'écarter de son droit chemin, sans le vouloir.

ROUTE signifie encore, Une grande allée percée exprès dans un bois, dans une forêt, pour la commodité du charroi, de la chasse, de la promenade, &c. Les routes d'une telle forêt. Dans la grande route. On a ouvert plusieurs routes dans la forêt. On a percé une route dans ce bois.

ROUTE se prend figurément pour la conduite qu'on tient dans la vue d'arriver à quelque fin; les moyens qui mènent à quelque fin. Il a pris la bonne route pour arriver aux dignités. Il a suivi la route de ses ancêtres. La route qu'il tient ne le mènera pas à une grande fortune, ne le conduira pas à la gloire, à une grande réputation. Cet Ecrivain marche dans la route des Anciens. On lui a tracé, on lui a marqué la route qu'il devoit tenir dans son travail. La route qu'il prend pour arriver à ses fins, est la plus commode, la plus aisée, la plus courte, la plus honorable, la plus sure, &c. On dit aussi absolument, La route des dignités, des honneurs. La route de la gloire. La route de la vertu. La route du Ciel. La route du salut, &c.

À VAU DE ROUTE Façon de parler adverbiale, qui signifie, Précipitamment, & en désordre. Il ne se joint qu'avec le mot de Fuir, ou quelque autre qui marque fuite, & ne se dit que d'Une troupe de gens de guerre. Les ennemis s'enfuirent à vau de route, s'en allèrent à vau de route. Il est vieux.

ROUTIER. s.m. On appelle ainsi Un livre qui marque, qui enseigne les chemins, les routes de mer, les caps, les mouillages, les ancrages, les gisemens des côtes, &c. particulièrement pour les voyages de long cours. Le routier de la Méditerranée. Le routier des Indes. Le grand routier.

ROUTIER. s.m. On appelle ainsi dans le style familier, Un homme qui a beaucoup d'expérience, beaucoup de pratique. C'est un vieux routier. Il ne se dit guère qu'avec cette épithète.

ROUTINE. s.f. Capacité, faculté acquise plutôt par une longue habitude, par une longue expérience, que par le secours de l'étude & des règles. Il n'a jamais étudié à fond, mais il à acquis je ne sai quelle routine de discourir,

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