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SUCRÉ, ÉE, participe On dit, que Des confitures sont trop sucrées, pour dire, qu'On y a mis trop de sucre en les faisant.

On appelle familièrement, Pois sucrés, Des dragées rondes, & particulièrement celles qui sont faites avec de l'anis; mais ce n'est guère qu'avec des enfans qu'on se sert de cette façon de parler.

On dit d'Un fruit fort doux, qu'Il est [alt p. 537] sucré. Ces poires sont sucrées. Melons sucrés.

On dit proverbialement & figurément d'Une femme qui par des manières affectées fait la modeste, l'innocente, la scrupuleuse, qu'Elle fait la sucrée.

SUCRERIE. s.f. Lieu destiné pour faire le sucre. Il y a tant de sucreries dans l'île de la Martinique. Il signifie aussi Le lieu où on le raffine. Il y a une belle sucrerie dans cette Ville-là.

SUCRERIE se dit encore De certaines choses où il entre beaucoup de sucre, comme dragées, confitures, tourtes, massepains, &c. Et en ce sens il n'est guère d'usage qu'au pluriel. Je n'aime point les sucreries. Il a les dents gâtées pour avoir mangé trop de sucreries.

SUCRIER. s.m. Pièce de vaisselle élevée & ronde, dans laquelle on met du sucre en poudre dont le haut est fait en dôme & percé de petits trous. Sucrier d'argent. Sucrier de vermeil.

SUCRIN. adj. m. Qui a le goût de sucre. Il ne se dit guère qu'en parlant Des melons. Melon sucrin.

SUD. s.m. Le Midi, la partie du monde opposée au Nord, au Septentrion. Le vaisseau courut tant de degrés vers le Sud. Naviguer du côté du Sud. Le vent du Sud, de Sud.

On dit absolument Le Sud, pour dire, Le vent du Sud. Le Sud est bon pour passer de France en Angleterre. Le Sud souffle depuis long-temps.

SUD-EST. s.m. Vent qui est entre le Sud & l'Est. On dit aussi, Sud Sud-Est, pour marquer Le vent qui est entre le Sud-Est & le Sud.

SUD-EST se dit en Géographie, pour marquer La partie du monde qui est entre le Sud & l'Est.

SUD-OUEST. s.m. Vent qui est entre le Sud & l'Ouest. On dit aussi, Sud Sud-Ouest, pour marquer Le vent qui est entre le Sud & le Sud-Ouest.

Il se dit en Géographie, pour marquer La partie du monde qui est entre le Sud & l'Ouest.

SUDORIFÈRE, & plus communément SUDORIFIQUE. adj. de t. g. Qui provoque la sueur. Poudres sudorifiques. Breuvages sudorifiques.

Il est aussi substantif. On lui a donné un sudorifique.

SUÉE. s.f. Inquiétude subite & mêlée de crainte. Il est très-bas. On leur donna une terrible suée. Il eut une fâcheuse suée.

SVELTE. adj. de t. g. Terme de Peinture. Léger, délié, menu. Les figures des tableaux du Poussin sont sveltes.

SUER. v.n. Rendre par les pores quelques humeurs. Suer à grosses gouttes. Suer de foiblesse. Suer pour s'être trop échauffé. Se faire suer. Suer de la tête, du visage, de tout le corps. Les mains lui suent.

En parlant De l'humidité qui paroît sur les murailles dans les temps de dégel, on dit par extension, que Les murailles suent.

On dit aussi par exagération, qu'Un homme sue de l'encre, de l'huile, pour dire, que Sa sueur a quelque chose de noir, de gluant, d'huileux.

SUER signifie figurément, Travailler beaucoup, se donner beaucoup de peine pour venir à bout de quelque chose. J'ai bien sué pour cette affaire. Il m'a bien fait suer. Il a bien sué sur cet ouvrage.

En parlant d'Un homme dont la conversation est pesante & importune, on dit, C'est un homme qui fait suer.

On dit figurément & par exagération, Suer sang & eau. Il a fallu suer sang & eau, pour le réduire à la raison. Dans cette phrase, il se prend activement.

On dit, Suer la vérole, pour dire, Se faire suer pour guérir de la vérole; & dans cette phrase, il se prend encore activement. On dit aussi absolument, Suer, dans le même sens. Il ne guérira point s'il ne sue, s'il ne se fait suer.

SUETTE. s.f. Espèce de maladie contagieuse qui consiste dans une sueur abondante, avec fièvre maligne, frisson, tremblement, palpitation de coeur, transport au cerveau, hémorragies, & autres accidents funestes.

SUEUR. s.f. Humeur, eau, sérosité qui sort par les pores quand on sue. Sueur abondante. Sueur copieuse. Sueur bénigne. Sueur aigre. Sueur puante. Une sueur froide. La sueur de la mort. La sueur me vint au front. La sueur lui couloit sur le visage. Il étoit tout en sueur, dégouttant de sueur. Son mal s'en ira par les sueurs. La crise est parfaite, quand la sueur est universelle.

Ce terme de Sueur, se prend quelquefois dans la simple signification de l'action de suer; & c'est proprement dans cette acception qu'on dit, Cela provoque la sueur. Il lui prit une petite sueur. Il lui prend des sueurs de temps en temps.

On dit proverb. Gagner son pain, gagner sa vie à la sueur de son corps, à la sueur de son visage, pour dire, En travaillant beaucoup, en se donnant beaucoup de peine. Ce sont de pauvres gens qui gagnent leur vie à la sueur de leur corps. Dieu, après le péché d'Adam, lui dit, qu'il mangeroit son pain à la sueur de son front.

SUEURS se dit figurément au pluriel Des peines qu'on s'est données pour réussir à quelque chose. Après bien des fatigues & des sueurs, il est venu à bout de son entreprise.

SUFFETES. s. m. pl. Terme d'Antiquité. C'est le nom que portoient à Carthage les premiers Magistrats de la République. Les Suffetes avoient à Carthage le même rang que les Consuls à Rome.

SUFFIRE. v.n. Je suffis, tu suffis, il suffit, nous suffisons, vous suffisez, ils suffisent. Je suffisois. J'ai suffi. Je suffirai. Suffis, suffisez. Que je suffise. Je suffirois, &c. Pouvoir fournir, pouvoir subvenir, pouvoir satisfaire à quelque chose. Il se dit également Des choses & des personnes.

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