ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 17:113

bien clos pendant la fonte, l'air ne s'y refroidit point; il y est perpétuellement dans une extrème raréfaction; mais plus la raréfaction sera grande, plus l'air extérieur s'y portera avec impétuosité, s'il y a accès & s'il n'y a qu'un seul accès. Orles choses sont ainsi, l'air n'à qu'un accès dans les halles, c'est en entrant par les caves, & en se portant vers la grille. Qu'on juge donc avec quelle vîtesse il court à cette grille, combien il soufflera le chauffage allumé qu'elle soutient, quelle ardeur il donnera à la flamme, & combien la chaleur du four en sera augmentée! L'expérience faite, la fonte s'y fait en deux tiers moins de tems que dans les halles à la françoise, & il ne faut pas s'en étonner; on pense bien encore que les tiseurs n'y sont pas incommodés de la fumée. Mais on dira peut - être, on ne peut obtenir ces avantages de la violence de l'air sans que la consommation du charbon n'en soit plus prompte: il en faut convenir; mais ce que l'on gagne en chaleur, l'emporte sur ce qu'on dépense en bois dans des tems égaux, & l'on brûle dans une verrerie angloise moins de charbon que dans une verrerie srançoise; d'ailleurs on épargne 1/9 du tems: mais quand on n'épargneroit que du tems & que de charbon; si l'on suppose qu'une verrerie françoise soit quinze heures en fonte, la verrerie angloise n'y sera que douze heures. Comme on travaille en France fétes & elimanches, ou sept jours de la semaine, on gagnera donc dans une verrerie angloise par semaine sept fois trois ou vingt - une heures, & sept fois un cinquieme de charbon. On brûle ordinairement à Seve 90 quintaux de charbon par. jour, c'est - à - dire qu'une verrerie à l'angloise n'en consommera que 72 quintaux. Si nous supposons qu'on travaille dans ces deux halles différentes quarante semaines chaque année, & que chaque journée dans chaque verrerie fasse 1600 bouteilles. La verrerie à la françoise aura six journées par semaine, ou 168 heures, & l'angloise au contraire fera ses six semaines en 147 heures. Voyez l'avantage qui résulte de ces différences en faveur de la verrerie angloisé. Six journées ou 9600 bouteilles en 147 heures, & en quarante semaines ou 275 journées, à raison de 1600 bouteilles parjournees, donnent 440000: voilà pour l'angloise.

Six journées ou 9600 en 168 heures, & quarante semaines ou 240 journées, à raison de 1600 bouteilles, donnent 384000, différence en faveur de l'anglois 56000.

Donc si l'on gagne 4 livres par cent de bouteilles, l'anglois aura de bénéfice sur cela seul 2240 livres.

Mais dans la supposition que la verrerie de Seve consume 90 quintaux de charbon chaque journée, & par conséquent dans quarante - cinq semaines & cinq jours, ou 2750 journées; & supposons que ce charbon coute 20 sols le quintal ou les 100 livres, le charbon coutera à Seve 24750

Mais l'anglois ne consumera que 72 quintaux par jour ou de moins chaque journée, & 275 journées dans quarante semaines, ce qui donnera 19800.

Donc il épargnera en charbon 4950, & en total 7190 livres.

Mais, dira - t - on, la halle angloise coutera plus à construire que la françoise. En apparence, j'en conviens. Dans celle - ci, il faudra des tuiles, des lattes; la charpente se séchera, il faudra la renouveller. La halle angloise une fois faite, elle n'a plus besoin de rien; tout bien consideré, elle coutera moins.

Difference des verreries en bois & des verreries en charbon. Il y a peu de chose dans ce que nous avons dit des verreries en bois qui ne convienne aux verreries en charbon. La manutention est la méme. La marchandise se fait de la même façon. Les termes de l'art ne changent point. Les tiseurs ont seulement plus d'occupation dans les verreries en bois, que dans les verreries en charbon. Ils sont continuellement sur pié, & vont sans cesse de l'un à l'autre tisonner, fournir du bois au four. On a soin que le bois soit bien sec. Pour cet effet, il y a une charpente au - dessus du four qu'on appelle la roue, où l'on fait sécher les billettes.

Billettes. Ce sont des morceaux de bois fendu menu, d'environ 18 pouces de longueur; il y a des verreries où l'on fait commerce de bois & de verre. Les troncs de chêne s'emploient en charpente; les pelles se font de hêtre, on met en sabots le bois qui y est propre; & l'on garde pour la verrerie le branchage, s'il est gros comme le pouce.

La composition est de cendres fines ou de charrée mêlée avec la soude & le sable. Les essais se font ici, comme dans la verrerie à charbon.

Dans les fours en bois, on débraise pour mettre en fonte. Au lieu que dans ceux à charbon, on dégage la grille.

Débraiser. Lorsque les verriers ont fini leur journée; le tiseur débouche une partie de la tonnelle, & avec un rable de 12 à 13 piés de longueur, on tire la braise du four, puis la crasse qui est dans la fosse; cette crasse vient en partie de la matiere qui est tombée entre les pots & le fil de l'ouvroir. Cette matiere est vitrifiée par la chaleur & coule des sieges dans la fosse; en partie, des cendres que la flamme emporte, qui tombent dans la fosse, & qui se mêlant avec le verre fondu, forme une crasse.

Dans les verreries en bois, on cuit les bouteilles dans les arches à pot; au lieu que dans celles à charbon, elles sont cuites dans les fourneaux, construits à chaque coin de la halle. Ces fourneaux ne laissent pas de consumer beaucoup de charbon: au lieu que dans les fours en bois, c'est le four qui chauffe les arches, d'où il s'ensuit quelqu'épargne. Aussi - tôt que les verriers ont fini leur journée; on pousse le margeoir devant la lunette de chaque arche, ce qui empêche le passage du feu; au bout de huit à neuf heures, on défourne la marchandise, alors on rebouche l'arche, & l'on retire le margeoir. Le feu passe par les lunettes, & les arches sont échauffées.

Defourner. Lorsque les marchandises sont recuites, & assez froides pour être exposées à l'air, on les retire, & on les met dans la brouette pour être portées au magasin.

Les fours à bouteilles en bois n'ont ordinairement que quatre pots; on en verra toutes les dimensions par les profils.

Atre. Ce sont deux ou un morceau de grès d'environ 5 piés de longueur, 2 piés & demi de largeur, & d'environ 15 pouces d'épaisseur, placés au fond du soyer, entre les deux sieges, creusés au milieu d'environ 2 pouces, & destinés à recevoir & à conserver les matieres vitrifiées qui tombent des pots, lorsqu'ils se cassent ou qu'ils ont été trop remplis.

Arches. Il y en a six, voyez Verre a vître.

Bonichon. C'est un trou qui communique aux lunettes des arches à pot. Ils font les fonctions de ventouses; comme l'on cuit les bouteilles dans les arches à pot; dès qu'on a quitté le travail, on marge la lunette pour empêcher le feu d'entrer, & laisser refroidir les bouteilles. Cependant comme la flamme ne peut passer par les lunettes, le four seroit étouffé, si l'on n'ouvroit le bonichon.

Verreries a vîtres

Verreries a vîtres, ou en plats. On verra par les plans, que le four & les pots ont la même figure, que les fours en glaces soufflées, & que ceux de verreries en bouteilles à charbon. Avec cette différence qu'il n'y a point de cave, & qu'il y a un grand ouvroir où l'on ouvre la bosse pour en faire un plat ou une table.

Leur composition est faite de charrée, de sable, de varech ou de soude, qui vient des côtés de la Nor<pb->

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.