ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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plus aisément pour y mettre du charbon. Quand le feu est poussé au milieu, on laisse attremper le four pendant l'espace de deux jours. Puis on descend dans la cave, & à chaque bout de la grille on fait avec une barre deux trous, au travers de la bourbe; on fait tomber les poussieres & les cendres, jusqu'à ce qu'elles soient suivies de la braise rougeâtre. Alots l'air se portera par ces trous, & le four se chauffera à vûe d'oeil. Mais il faut avoir soin que le charbon couvre les trous qu'on a faits: on y travaillera par la tonnelle. Cinq heures après on élargit les trous, & l'on continue de tems en tems à dégager la grille, jusqu'à ce qu'enfin elle soit entierement dégagée: alors le four entrera en fonte. On continuera ainsi trente ou trente - six heures avant que de mettre les pots. La premiere fois qu'on allume le feu, il faut laisser les lunettes des arches ouvertes; il faut que les arches soient attrempées aussi - bien que les pots. Il ne saut pas oublier de mettre dans les arches à pots à cuire, les margeoirs à marger les lunettes, lorsque les pots sont levés.

Lever les pots. C'est les transporter des arches à pots dans le four sur les sieges. Pour cet effet, on défait la muraille, ou on débouche la tonnelle; on ôte les immondices, puis on place la bodée à une distance du tisonnier d'environ trois piés. Deux tiseurs, ou un seul selon le besoin, dégagent les crayers ou mousses qui sont attachés à la tonnelle, & l'on écarte la braise afin d'avoir un passage libre sous les pots; on ôte la bodéc & les immondices de la glaie. Cependant il y a un autre tiseur qui écarte les braises qui sont au - devant du pot dans l'arche, de maniere que l'on puisse le mettre sur le côté. Cela fait, on débouche la bouche de l'arche, si elle est bouchée de briques ordinaires en tirant en bas ce qui la bouche; ce qu'on éloigne ensuite avec les pelles. Mais si elle a été bouchée avec des plaques, deux hommes le ferret à la main, mettant le bout de cet instrument dans les trous des deux plaques du haut, les enlevent avec le crochet, & les mettent à côté; puis en font autant à la plaque d'en - bas.

On place le bâton à porter au - dessous & tout proche de la plaque; puis un homme tenant les bouts des ferrets pese dessus, fait balancer la plaque, l'en tire & la met à côté. Cela fait, un tiseur pose un crochet contre le bord du pot en haut, & le pousse pour le dégager, & un autre tiseur pousse le pilier de devant qui soutient le pot par un des côtés; puis celui à la bûche aborde, met le crochet sur le bord du pot, l'accroche & le baisse; un autre avec un autre crochet, soutient le pot & le fait tomber doucement. Quand le pot est sur le côté, on place à chaque côté un crochet, & l'on le tire ainsi jusqu'à ce que le bord du pot soit d'environ trois ou quatre pouces hors de la bouche de l'arche. Alors on place la batre à porter au fond du pot, & deux tiseurs avec le bâton à porter, se placent sous la barre, posent le bâton au milieu, & élevent la barre jusqu'à ce qu'elle touche le côté supérieur du pot au fond. Puis un homme placé au bout de la barre à porter, fait balancer le pot; & ces deux hommes portent ainsi le pot & le placent dans la tonnelle. On ne le laisse pas là; un autre homme a le rouleau tout prêt, il le place horisontalement à - travers la glaie, environ quatre pouces plus bas que les sieges, dans deux fentes pratiquées à la muraille de la glaie. Alors on use de la bûche ou grande barre à porter; on la pose sur le rouleau. Deux tiseurs leurs crochets à la main, accrochent le rouleau, l'empêchent de rouler, pendant que l'on glisse le bout de la grande barre au fond du pot qui est dans la tonnelle. Alors on balance le pot; on pousse la grande barre, & le rouleau roule avec ceux qui conduisent le pot dans le four. Ensuite on tire la grande barre hors du pot, & l'on en applique le bout au - dessus du bord qui est sur la braise; on le pousse, on le fait entrer assez avant pour qu'en le dressant, le pot ne puisse glisser: il y a même un autre homme à l'ouvroir avec un crochet qui le soutient. Quand il est sur son fond, on y passe le bout de la grande barre, & deux hommes places à l'ouvroir; l'un avec la barre à crochet, à lever les pots qu'il place sur le bord du pot, le crochet en - dedans, accroche le bord renversé du pot; & l'autre ayant le bout de sa barre posée contre les parois du pot en - dehors, environ huit ou neuf pouces au - dessous du bord. Alors le signal se donne pour lever le pot, & ceux qui sont au grand ouvreau balancent & élevent le pot à la hauteur des sieges perpendiculairement; puis celui qui tient le grand crochet à l'ouvroir, tire le pot sur le siege & l'arrange comme il doit être: s'il y a encore d'autres pots à mettre, on répete la même manoeuvre. Cela fait, on bouche le tisonnier & l'on marge les lunettes; & l'on garde le four dans une chaleur douce, afin que le por s'attrempe aussi dans le four; & l'on réchauffe le four très - doucement à l'intervalle d'environ une ou deux heures selon l'exigence. Quand le four sera assez chaud, alors on commencera à renfourner la matiere dans les pots. Quatre tiseurs, chacun avec son estraquelle, prennent les matieres dans les arches cendrieres, les portent & les mettent dans les pots; ils continuent jusqu'à ce que les pots soient remplis à comble; alors ils bouchent l'ouvroir avec la tuilette, & mettent le four en fonte.

Dans l'espace de six ou sept heures, cette matiere sera fondue, & l'on remplit encore les pots de la même maniere; & trois ou quatre heures après, on repétera la même chose jusqu'à ce que les pots soient pleins de verre, puis on le rafine; cela étant fait, les tiseurs ont fini leur journée. Le tiseur qui aura soin du four pendant qu'on fait les bouteilles, en a soin encore le soir; il descend dans les caves; il arrange les barres & les craiers; ensorte que la grille ne puisse avoir de trous, puis il commence à faire la braise.

Torcher la grille. On prend de la bourbe avec un peu d'argille & de paille; on les mêle ensemble; & lorsque les barres de traverse ou dormans sont arrangés, on jette cette bourbe partout, de l'épaisseur de 3 ou 4 pouces; & on la presse & serre avec le pié, afin de bien fermer toute entrée à l'air.

Faire la braise. Pour faire la braise, le tiseur prend le grand rable: il en passe le bout dans le tisonnier & égalise la braise partout, ou le charbon qui est déja dans le four; puis avec la pelle à tiser, il jette trois, quatre ou cinq pelletées de charbon dans le four: puis il va à l'autre tisonnier, en fait autant, revient au premier, jusqu'à ce qu'il ait rempli le foyer aux deux cinquiemes. Alors, il le laisse dans cet état environ un quart - d'heure, jusqu'à ce que le charbon ait pris feu; puis il recommence le même ouvrage jusqu'à ce que la braise soit faite. Quand la braise est faite, le foyer en est rempli d'environ trois quarts de la hauteur de la grille. Alors les ouvriers sont appellés à venir travailler; mais pendant qu'on fait la braise, les garçons sont occupés à dresser les cannes.

Dresser les cannes. Si elles sont nouvellement raccommodées par le maréchal, alors il les met dans l'ouvroir jusqu'à ce qu'elles soient presque blanches. Il met ensuite le bout qui est blanc dans l'eau qui refroidit les parties qui se levent, & qu'il ratisse pour les en détacher, puis il cueille ce verre sur le bout & souffle, afin que le verre n'entre pas dans la canne & n'en puisse boucher le trou, puis il met la canne dans la cassette. Quant aux cannes qui ont déja servi; on les réchauffe aussi dans le four: quand elles sont chaudes, on ôte le bouchon de verre qui est dans le bout de la canne, ou avec les pincettes, ou bequettes ou marteau. Si la canne est crochue, on la redresse, puis on coule le verre au bout; on

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