ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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royaume, souveraineté ni principauté où il y ait des meutes & véneries, qui n'en célebre la fête par une grande chasse qui se fait ce jour - là, qui arrive le 3 Novembre, même les princes protestans en Allemagne. La famille royale ce jour - là accompagne sa majesté à la chasse, les princes & seigneurs s'y joignent, & cela fait un concours bien brillant; ce jourlà on dit une messe du grand matin, où les veneurs qui vont aux bois, se trouvent; l'on y rend un pain beni au nom du roi pour la vénerie; c'est le premier piqueur qui en est chargé; le commandant porte le cierge, & va à l'offrande. On donne un écu pour la messe & un morceau de pain beni au prêtre; le reste est partagé aux officiers du service. Les valets de chiens de la vénerie y font bénir pareillement les brioches qui doivent être présentées au roi, à la reine, à la famille royale, au grand veneur, à tous les princes & seigneurs de la cour; sa majesté donne pour la brioche des valets de chiens 400 liv. & quatre louis pour leur souper; le chirurgien de la venerie a 400 liv. chaque piqueur 200 liv. chaque valet de limiers 24 liv. le boulanger 48 liv. le châtreur 150 liv. Sa majesté donne en - sus pour l'écurie une somme.

Le grand veneur donne à l'équipage du roi 100 l. pour les piqueurs, 80 l. pour les valets de limiers, 40 liv. pour les valets de chiens, & 16 pour le boulan<cb-> ger. La reine donne aussi à la S. Hubert pour la venerie 800 liv. dont 400 liv. pour les piqueurs, 200 l. pour les valets de limiers, & 200 liv. pour les valets de chiens.

Sa majesté donne aussi ce jour - là l'assemblée double, c'est - à - dire que chaque chasse, ou deux fois la semaine, il est donné sur le certificat du commandant vingt livres de pain à la panneterie, trente - deux bouteilles de vin à l'échansonnerie, & vingt livres de viande de boucherie au grand commun, pour chaque assemblée; & le jour de S. Hubert il est délivré 40 livres de pain, 64 bouteilles de vin & 40 livres de viande: le tout est doublé ce jour - là; cela appartient aux valets de limiers & valets de chiens, qui l'ont chacun leur tour, c'est - à - dire, un valet de limiers l'a au commencement de la semaine, & un valet de chiens à la fin. Ces assemblées étoient autrefois les déjeunés de chasse que le roi faisoit porter au rendez - vous pour les veneurs; depuis un tems qui m'est inconnu, il a été réglé comme il est dit ci - dessus; j'en ai parlé ailleurs. Article de M. Vinfrais l'aîné, de la venerie du roi.

Vénerie royale

Vénerie royale, (Géog. mod.) maison de plaisance des rois de Sardaigne, entre le Pô, la Sture & la Doria, à 3 milles de Turin. Les François incendierent ce beau palais en 1693. Long. 25. 14. lat. 45. 56.

RENVOI de la page 872.

Végétation

Végétation, phénomene de la nature qui consiste dans la formation, l'accroissement, & la perfection des plantes, des arbres, & de tous les autres corps de la nature, connus sous le nom de végétaux.

La vie & l'accroissement sont les caracteres distinctifs de ces corps, différens des animaux en ce qu'ils n'ont pas de sentiment; & des minéraux, en ce qu'ils ont une véritable vie, puisqu'on les voit naître, s'accroître, jetter des semences, devenir sujets à la langueur, aux maladies, à la vieillesse, & à la mort.

La végétation est quelque chose de distinct de la vie dans les plantes. Quoiqu'une plante morte cesse aussi de végéter, néanmoins il y a beaucoup de plantes qui vivent sans qu'elles donnent la moindre marque de végétation. La plûpart des plantes aquatiques conservent la vie dans les tems de sécheresse, & ne recommencent à végéter que lorsque l'eau revient dans les mares ou dans les ruisseaux. Une graine qui n'est point exposée à la chaleur ni à l'humidité, est vivante, & ne végete pas, & peut même demeurer très - long - tems dans cet état de non - végétation: on a vu certains haricots rouges de l'Amérique tirés du cabinet de l'empereur, où ils étoient conservés depuis plus de 200 ans, germer & végéter par les soins d'un habile jardinier.

Quelquefois la végétation est si foible, qu'elle n'est presque point sensible; bien des arbres de la zone torride restent long - tems dans nos serres sans faire de progrès; & la plûpart de nos arbres qui se dépouillent de leurs feuilles en hiver ne paroissent végéter qu'aux yeux des observateurs attentifs; enfin, les oignons des plantes bulbeuses passent un tems considérable de l'année dans un état de non - végétation. Mais lorsque dans le printems & dans l'automne, tous ces êtres vivans poussent de nouvelles feuilles & de nouveaux bourgeons, & que la nature se pare de toutes les nuances de leur verdure & de l'éclat de leurs fleurs, c'est alors que le phénomene de la végétation est brillant, & qu'il se laisse voir dans toute son étendue.

La vie des végétaux est variable en durée, suivant la nature de chaque espece; il y a des plantes qui ne durent pas plus de deux à trois mois; il y a des ar<cb-> bres, comme l'adansonia du Sénégal, qui vivent plus de 500 ans; quelle que soit cette durée, on peut toujours distinguer quatre âges dans le cours de la vie des végétaux; celui de leur naissance, c'est - à dire, de leur germination; celui de leur accroissement; celui de leur perfection; & enfin, celui de leur décrépitude. Nous examinerons les différentes circonstances du phénomene de la végétation dans tous ces âges, en considérant en même tems les effets de la chaleur, de l'humidité, de l'air, & des autres instrumens qui y contribuent; & nous tâcherons de rapprocher chaque phénomene particulier des lois de Physique qui nous sont connues.

La semence mûre & parfaite de tout être végétal, propre à représenter un jour l'espece dont elle dérive, est composée essentiellement d'un germe, c'est - à - dire, du rudiment de la plante qui doit naître: d'une autre partie qu'on appelle lobe (qui quelquefois est simple, le plus souvent double, & multiplié dans un très - petit nombre d'especes), enfin des enveloppes qui servent à conserver la semence, & à attirer de la terre l'humidité nécessaire à la germination: ces dernieres sont simples, doubles, triples, seches, succulentes, coriaces ou ligneuses, & de différentes figures, comme on le voit dans les différens fruits.

Choisissons, par exemple, la semence d'un amandier, & suivons les progrès de sa germination.

Lorsqu'une amande a resté pendant l'hiver dans de la terre médiocrement humide, elle se renfle aux premieres chaleurs du printems; sa membrane s'épaissit, paroît toute abbreuvée d'humidité, & bientôt par le gonflement de ses lobes, elle separe les deux coques ligneuses qui la couvroient: alors la membrane déchirée laisse sortir la radicule, qui fait la plus grosse partie du petit germe qu'on voit à la pointe de l'amande: la plume qui est l'autre partie de ce germe & qui doit former la tige, reste encore pliée & renfermée entre les lobes.

Insensiblement la radicule s'alonge, se courbe, jusqu'à ce qu'elle parvienne à s'enfoncer perpendiculairement dans la terre; les parties de la plume s'étendent pareillement & se développent; les lobes se

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