ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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trois provinces, au - lieu que les vice - rois ordinaires, qui n'ont qu'une seule province dans leur district, se nomment Tu - yen. Les Européans disent som - tout ou som - tok par corruption.

TSUSSIMA

TSUSSIMA, (Géog. mod.) île appartenante à l'empereur du Japon, & qui l'a réunie à sa couronne, après l'avoir conquise dans la guerre du dernier siecle contre les habitans de Corée; c'est une petite île qui n'a qu'une journée & demie de longueur, & qui d'ailleurs n'est pas fertile; mais elle est fameuse par le grand nombre d'idoles qu'on y adore. (D. J.)

TU, VOUS

TU, VOUS, (Synonymes.) nous ne nous servons aujourd'hui qu'en poésie du mot tu, ou quelquefois dans le style soutenu, ou en faisant parler des barbares.

Plusieurs personnes trouvent que ce singulier avoit plus de grace dans la bouche des anciens que le mot vous, que la politesse a introduit, & qu'ils n'ont jamais connu; mais le meilleur est de les adopter tous les deux. Comme il y a des occasions où le mot tu choque réellement, il en est d'autres, où il fait un meilleur effet que le mot vous; c'est une richesse dans nos langues modernes, dont les anciens étoient privés, car étant toujours forcés de se servir de ce singulier tu, ils ne pouvoient faire sentir ni les moeurs, ni les passions, ni les caracteres, au lieu que c'est un avantage que fournissent ce singulier & ce pluriel, employés à - propos avec discernement, & lorsque les occasions demandent l'un préférablement à l'autre. Voici donc le parti que prennent les bons traducteurs; partout où il faut faire sentir de la fierté, de l'audace, du mépris, de la colere, ou un caractere étranger, ils emploient le mot tu; mais dans tous les autres cas, comme quand un sujet parle à son roi qui lui est supérieur, ils se servent du mot vous, pour s'accommoder à notre politesse qui le demande nécessairement, & qui est toujours blessée de ce singulier tu, comme d'une familiarité trop grande.

Par exemple, dans la vie de Romulus par Plutarque, quand on mene Rémus à Numitor, Rémus dit à ce prince: « Je ne te cacherai rien de tout ce que tu me demandes, car tu me parois plus digne d'être roi que ton frere »: ce singulier tu a plus de grace que le vous, à cause du caractere de Rémus, qui a été élevé parmi des pâtres, qui est vaillant & fougueux, & qui doit témoigner de l'intrépidité & de l'audace.

Lorsque Caton dit à César, tiens ivrogne, en lui rendant la lettre de sa soeur, il n'y auroit rien de plus froid que de lui faire dire, tenez ivrogne. Quand Léonidas parle à Alexandre, & qu'il lui dit: « lorsque vous aurez conquis la région qui porte ces aromates »: vous est là bien meilleur que tu; mais quand Alexandre, après avoir conquis l'Arabie, écrit à Léonidas, « je t'envoie une bonne provision d'encens & de myrrhe »; je t'envoie, vaut mieux que je vous envoie. De même quand le prophete de Jupiter Ammon dit à Alexandre, « ne blasphème pas, tu n'as point de pere mortel »; le mot vous rendroit la réponse foible & languissante. C'est un prophete qui parle, & il parle avec autorité.

Vaugelas, dans sa tradition de Quinte - Curce, a toujours observé ces différences avec beaucoup de raison & de jugement: Alexandre dit vous, en parlant à la reine sisigambis; & la reine Sisgambis dit tu en parlant à Alexandre; & cela est nécessaire, pour conserver le caractere étranger; cette différence de tu à vous, donne à la traduction de Lucien, par M. d'Ablancourt, une grace que l'original ne peut avoir; car que le philosophe cynique dise tu à Jupiter, & que tous ceux de la même secte se tutoyent, cela peint leur caractere, ce que le grec ne peut faire. Qu'on mette vous au - lieu de tu chez des cyniques, toute la gentillesse sera perdue. (D. J.)

TUAL

TUAL, s. m. (Diete & Hist. nat.) c'est le nom que les habitans des iles Moluques donnent à une liqueur blanche comme du lait, qui découle du palmier sagoutier, par les incisions que l'on fait à ses branches. Les Indiens boivent cette liqueur; elle est très - douce lorsqu'elle est récente; si on la fait bouillir, elle donne par la fermentation une liqueur semblable à de la bierre; on peut aussi lui faire prendre le goût du vin & du vinaigre.

TUBAN ou TUBAON

TUBAN ou TUBAON, (Géog. mod.) ville des Indes, dans l'île de Java, sur la côte septentrionale, près de Bantam; c'est la plus belle & la plus forte place de toute l'île. Ses habitans trafiquent en soie, en toiles de coton, en camelots, &c. mais ils vont tout nuds de la ceinture en haut, & portent un poignard à leur ceinture. Long. 130. latit. mérid. 5. 30. (D. J.)

TUBANTES

TUBANTES, (Géog. anc.) peuples de la basse - Germanie au - delà du Rhin, connu de Strabon, l. VII. sous le nom de Tubantli, & de Ptolomée, l. II. c. xj. sous celui de Tubanti. Alting croit que le nom Germain étoit Tho - Benthen, & qu'il leur avoit été donné, parce que c'étoit une troupe de gens qui changeoient souvent de demeure, ce qu'on appelle encore aujourd'hui bende ou bande.

Cluvier, géogr. ant. l. III. c. xij. a prouvé que les Tubantes avoient d'abord habité dans les pays appellés aujourd'hui les comtés de Ravesnberg & de Lippe, & le village de Bent - dorp pourroit bien retenir le nom de ces anciens habitans. De ce pays - là ils passerent dans les terres qui sont entre le Rhin & la Sala, & que les Romains, avec le secours des Tencteri & des Usipii, enleverent aux Ménapiens, & abandonnerent à leurs soldats.

Il est à croire qu'après la défaite des Marses & des Bructeres, les Tubantes allerent occuper une partie de leur pays, sur les deux bords de la riviere de Wecht, avant que les Chamaves & les Ampsibariens s'y fussent établis. Trop de lieux portent dans ce quartier la le nom de ces peuples, pour qu'on puisse douter qu'ils y ayent fait quelque demeure. On y voit Bentlagen, qui signifie le camp des Tubantes, outre Bentlo, Beutinge, Bente, & peut - être encore quelques autres. Tout cela porte Alting à conclure que les Tubantes ont habité tout le pays qui est entre l'Ems & le comté de Bentheim, y compris ce comté & la seconde Salique (Solland), ou cette partie de l'Over - Issel, appellée aujourd'hui Twente, du nom de ces peuples.

C'est peut - être la raison pourquoi dans la notice des dignités de l'empire, les Tubantes sont joints avec les Saliens. Du reste, on ne trouve point que les Tubantes se soient depuis transportés ailleurs, à moins qu'ils ne soient entrés dans l'alliance des Francs, alliance qui a pu faire perdre leur nom, comme elle a fait perdre ceux de tant d'autres peuples M. d'Audifret a cru sur les anciens itinéraires que Zwol devoit être leur demeure; & sur ce qu'Appien en dit, Cluvier a cru que c'étoit Doesbourg. (D. J.)

TUBE

TUBE, s. m. (Phys.) tuyau, conduit ou canal, est un cylindre creux en - dedans, fait de plomb, de fer, de bois, de verre, ou d'autre matiere, qui sert à donner passage à l'air ou à quelqu'autre fluide.

Ce terme s'applique ordinairement à ceux dont on se sert en Physique, Astronomie, Anatomie, &c. Dans les autres cas ordinaires, on se sert plus ordinairement du mot tuyau. Voyez Tuyau.

M. Varignon a donné, dans les mémoires de l'académie des Sciences, un essai sur les proportions nécessaires des diametres des tubes, pour donner préci<pb->

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