ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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dans le ciel dès qu'elle sont séparées du corps, parce qu'elles sont parvenues à la perfection requise pour cela.

Quand on resléchit sur l'ancienneté & l'universalité de cette doctrine de la transmigration des ames, il est naturel de se demander ce qui peut y avoir donné lieu. M. de Beausobre croit qu'elle tira son origine des opinions suivantes.

I. La préexistence des ames établie au long par Platon, dans le dixieme livre des lois. Cette opinion fut très - générale parmi les philosophes, & elle a été très - commune parmi les peres grecs; elle leur a paru même nécessaire pour maintenir l'immortalité de l'ame.

II. Ce sentiment qui est une suite du premier, parut aussi suffisamment lié avec la métempsycose. Delà vient que les Egyptiens, si l'on en croit Hérodote, l. II. p. 123. furent les premiers qui immortaliserent les ames, & établirent en même tems la transmigration.

III. La nécessité de la purification des ames avant que d'être reçues dans le ciel, d'où elles étoient descendues.

« Ce sentiment, dit l'historien du Manichéïsme, qui ne fait point de deshonneur à la raison, a paru conforme à l'Ecriture, a été embrassé par plusieurs peres, & a fourni l'idée du purgatoire ». Platon est formel sur la nécessité de cette purification. « Les ames, disoit ce philosophe, in Tim. §. XXVIII. p. 252. ne verront point la fin de leurs maux, que les révolutions du monde ne les aient ramenées à leur état primitif, & ne les aient purifiées des taches qu'elles ont contractées, par la contagion du feu, de l'eau, de la terre, & de l'air ».

IV. Enfin les philosophes jugerent que la justice & l'équité de Dieu ne lui permettant pas de livrer aux démons les ames vicieuses, à la fin d'une seule vie & d'une seule épreuve, crurent que la Providence les renvoyoit après la mort en d'autres corps, comme dans de nouvelles écoles, pour y être châtiées selon leurs mérites, & purifiées par le châtiment.

Les Juifs bornoient ces transmigrations à trois, imagination qu'ils paroissent avoir prise de Platon, qui ne permettoit l'entrée du ciel qu'aux ames qui s'étoient signalées dans la pratique de la vertu pendant trois incorporations. Observons cependant que cette opinion que les ames ne parviennent à la souveraine félicité qu'après avoir vécu saintement pendant trois incorporations, étoit reçue chez les Grecs plus d'un siecle avant Platon; c'est ce qui paroît par ces vers de Pindare, Olympien, Od. II. v. 122.

(*OSOI D) ETOLMAOAN ES2 TRIS2 (*EKATERWQI MEINANTES2 *APO PAMPAN ADIKWN EXEIN *YUXAN, ETEILAN /*DIOS2 (*ODON W=ARA KROND *TURSIN.

Qui valuerunt ad tertiam usque vicem utrobique manentes animam ab injustis omninò abstinere, perrexerunt Jovis viam ad saturni urbem. Tels étoient les fondemens de la métempsycose. C'est au lecteur à juger si ces principes sont assez solidement établis pour en conclure ce dogme: exceptons pourtant l'immortalité de l'ame, dont la métempsycose n'est rien moins qu'une conséquence nécessaire.

A l'égard de la préexistance des ames, on pourroit tout - au - plus la regarder comme possible, & non comme prouvée. La nécessité de la purification des ames paroît prouver trop; car en la supposant, il s'ensuivra que les ames humaines ne pourront être admises dans le ciel; qu'on les fasse passer par autant de corps qu'on voudra, elles ne seront jamais exemp<cb-> tes de défauts dans cette vie, & par conséquent jamais bien qualifiées pour le séjour des bienheureux. Enfin, par rapport à la justice de Dieu, il s'agit de savoir si le tems d'épreuve que Dieu accorde aux hommes pendant une seule vie, n'est pas suffisant pour mettre l'équité du souverain juge à couvert; d'ailleurs, outre le tems accordé à chaque homme, les secours qu'il a eus, les talens qu'il a reçus, en un mot les circonstances de son état, doivent entrer en ligne de compte. (D. J.)

TRANSMISSION

TRANSMISSION, s. f. en Optique, signifie la propriété par laquelle un corps transparent laisse passer les rayons de lumiere à - travers sa substance; dans ce sens transmission est opposée à réflexion, qui est l'action par laquelle un corps renvoie les rayons de lumiere qui tombent sur sa surface. Voyez Réflexion.

Transmission se dit aussi dans le même sens que réfraction, parce que la plûpart des corps, en transmettant les rayons de lumiere, leur font subir aussi des réfractions, c'est - à - dire, les brisent au point d'incidence, & les empêchent de se mouvoir au - dedans de la substance du corps suivant la même direction suivant laquelle ils y sont entrés. Voyez Réfraction.

Pour ce qui est de la cause de la transmission, ou pourquoi certains corps transmettent, & pourquoi d'autres réfléchissent les rayons, voyez les articles Diaphanéïté, Transparence, & Opacité.

Newton prétend que les rayons de lumiere sont susceptibles de transmission & de réflexion. Il appelle cette vicissitude à la quelle les rayons de lumiere sont sujets, des acces de facile réflexion & de facile transmission; & il se sert de cette propriété pour expliquer dans son optique, des phénomenes curieux & singuliers, que ce philosophe expose dans un assez grand détail. Voy. Rayon & Lumiere. Chambers. (O)

Transmission

Transmission, (Jurisprud.) est la translation qui se fait de plein droit de la personne du défunt en la personne de son héritier, de quelque droit qui étoit acquis au défunt au tems de son décès.

La transmission a lieu pour un legs ou fidei - commis, quand même le légataire ne l'auroit pas encore reçue, pourvu néanmoins que le droit lui fût acquis.

Pour venir par transmission, il faut être héritier de celui dont on exerce le droit, au lieu que celui qui vient par représentation, peut faire valoir son droit, quoi qu'il ne soit pas héritier de celui qu'il représente.

En fait de fidei - commis ou substitution, la transmission avoit lieu aux parlemens de Toulouse, Bordeaux & Provence, de maniere que les enfans du premier substitué recueilloient le fidei - commis, encore que leur pere fût décédé avant le grevé; mais l'ordonnance des substitutions, tit. j. art. 29. porte que ceux qui sont appellés à une substitution, & dont le droit n'aura pas été ouvert avant leur décès, ne pourront en aucun cas être censés en avoir transmis l'espérance à leurs enfans ou descendans, encore que la substitution soit faite en ligne directe par des ascendans, & qu'il y ait d'autres substitués appellés à la même substitution, après ceux qui seront décédés & leurs enfans ou descendans. Voyez Ricard, des donations; Brillon, au mot Transmission. (A)

TRANSMUTATION

TRANSMUTATION, s. f. en Géométrie, se dit de la réduction ou du changement d'une figure, ou d'un corps en une autre de même aire ou de même solidité, mais d'une forme différente; comme d'un triangle en un quarré, d'une pyramide en un parallélipipede, &c. Voyez Figure, &c.

Transmutation

Transmutation, dans la sublime Géométrie, est le changement d'une courbe en une autre de même genre ou de même ordre.

M. Newton dans le premier livre de ses principes,

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