ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Les pieces de tramail ne sont point jointes l'une à l'autre côte à côte, comme celle de la dreige usitée aux côtes de Normandie & de Picardie; mais elles sont séparées les unes des autres par un bout de funin de 8 brasses environ de longueur, lequel est frappé sur la tête de la deuxieme piece de tramail; ainsi successivement jusqu'au bout. On frappe au commencement & à la fin de la tessure, un cordage plus foible que le funin qui unit les pieces de tramail. On frappe sur cette corde une bouée de liege, & on met un semblable cordage garni d'une bouée entre chaque piece de tramaux, pour soutenir de distance en distance la tessure que l'on descend, ou que l'on releve selon qu'on le juge convenable, & que la profondeur de l'eau l'exige.

On pêche de cette maniere toutes sortes de poissons plats. Les Pêcheurs ne restent pas sur leurs filets, qu'ils viennent retrouver aisément suivant leur estime, & ils nomment ce filet des tramaux cachants à la dérive.

Qu and les Pêcheurs se servent de ces tramaux à la mer, ils les tendent en rets traversant entre les roches, & font la même manoeuvre que les Pêcheurs aux filets nommés picots. Les Pêcheurs dans leurs barques se mettent entre la terre & le tramail, & battent l'eau avec leurs avirons, pour faire lever & faire fuir les poissons plats & ronds dans le filet qu'ils relevent d'abord qu'ils ont cessé leur batture; & souvent ils font en une heure trois battures. Ils font cette sorte de pêche à la mer, le long des côtes, en tout tems, & sur - tout lorsqu'ils ne peuvent pêcher dans l'embouchure de la riviere, soit à cause des glaces, la vase ou débordement; mais quand ils peuvent pêcher dans la riviere, ils font la pêche en dérive. Voyez les figures 3. Pl. V. & la figure 1. Pl. VIII. de Pêche. La premiere représente les tramaux sédentaires, sur le fond de la mer; & la seconde, les tramaux dérivans à la marée.

Il y a aussi des tramaux ou folles tramaillées, dont les pêcheurs du ressort du comté de Calais se servent pour faire la pêche. Les filets sont les grands tramaux ou folles tramaillées, les cibaudieres, mailles royales, ou demi - folles, les bas parcs, des cordes de pié, mais peu de ruchers ou grenadieres; ils ont commencé à abandonner l'usage de ces derniers.

Les folles flottées tramaillées sont d'un calibre neuf fois plus grand que l'ordonnance de 1681 ne l'a déterminé pour les folles dont la maille est fixée à cinq pouces en quarré; celles de sangatte ont jusques à douze & treize pouces en quarré. Il en est de même de la nappe ou flue de ces filets, qui ont entre cinq & six pouces en quarré; la maille de la toile, nappe ou flue des tramaux a été fixée par l'ordonnance à 21 lignes seulement en quarré; ainsi celle de ces pêcheurs sont trois fois trop larges.

Ces filets se tendent flottés, arrêtés par le pié avec des torques ou bouchons de paille, placés de demi - brasse en demi brasse, enfoncés d'un pié dans le sable, le long des écores ou de la chûte des banes. Pour contenir la tête des folles tramaillées & chargées de flottes de liége, le pêcheur place de distance en distance de petites lignes frappées sur celle des flottes dont le bout pareillement garni de torques de paille, est enfoncé aussi dans le sable, de maniere que la marée ne puisse élever le filet qu'à la hauteur seulement de trois piés au plus, & comme ce ret en a plus de quatre, il forme une espece de ventre, poche ou follée, où s'arrêtent les poissons qui tombent dans les filets au retour de la marée, & qui y restent pris; le ret est placé en demi-cercle, suivant la disposition du banc de sable au pié duquel les pêcheurs le tendent; chaque piece de ces folles a 9 à 10 brasses de longueur.

Le carra, sorte de pêche qui se pratique aux passa<cb-> ges aux échenaux du bassin d'Arcasson, dans le ressort de l'amirauté de Bordeaux, se fait avec un silet tramaillé; mais la manoeuvre est différente de celle des autres tramaux qui servent à la pêche à la grande mer ou dans la baie. Les mailles de la carte de cette espece de filet que les pêcheurs nomment aumaillade du tramail, sont très - serrées, n'ayant au plus que neuf lignes en quarré; les pieces d'aumaillades ont environ vingt - cinq à trente brasses de long. On en joint deux ensemble pour en faire une petite tissure, qui n'a au plus que demi - brasse de hauteur; cette pêche & celle des tramaux ou tramaillons dérivans, se fait en tout tems sur les échenaux; il faut deux hommes dans une pinasse pour la faire; on jette le ret par le travers de l'échenal; sur le bout forain est frappé une bouée de gourde ou de liége; l'autre bout est amarré à la pinasse qui va à la dérive & entraîne avec elle le tramail qui roule sur les fonds au gré de la marée; les pêcheurs tâchent de faire toujours croiser l'échenal par le filet qui est peu chargé de plomb par le pié; les pêcheurs le relevent de tems - en - tems pour en ôter le poisson qui s'y trouve pris, & ils remettent leurs aumaillades à l'eau plusieurs fois à chaque marée; on prend de cette maniere des mêmes especes de poistons qu'avec les tramaux sédentaires, mais en bien moindre quantité, à ce qu'assurent les pêcheurs.

TRAMELOWA

TRAMELOWA, (Géog. mod.) petite ville, ou plutôt bourg de la petite Pologne, dans le palatinat de Podolie, sur la riviere de Kerizen. (D. J.)

TRAME

TRAME, s. m. (Manufact.) ou TREME, ce terme signifie les fils que les Tisseurs, Tisserans & Tissutiers, font passer transversalement avec une espece d'outil appellé navette, entre les fils de la chaine, pour former sur le métier des étoffes, des toiles, des bazins, des futaines, des rubans, &c. Les trames sont de différentes matieres, suivant les marchandises que l'on veut fabriquer. Dans les taffetas, la trame & la chaine sont toutes de soie; dans les moires, la trame est quelquefois de laine, & la chaine de soie; dans les serges, la trame est de laine aussi - bien que la chaine; les tiretaines ont la chaine de fil, & la trame de laine. Le mot trame semble venir de transmeare, parce que la trame est poussée au - travers des fils de la corde, étendus en longueur sur le métier. (D. J.)

TRAMER

TRAMER, v. act. c'est préparer la trame.

Tramer fin

Tramer fin, (Rubanier.) se dit lorsqu'au lieu de faire sa trame d'une grosseur raisonnable, on la fait excessivement fine, ce qui épargne à la vérité beaucoup de matiere, mais rend l'ouvrage plus long dans la fabrique, parce qu'il faut frapper plus fort; la trame par sa finesse emplissant moins la duite, les coups de battans étant multipliés; c'est donc l'ouvrier seul qui souffre de ce ménage, contre lequel il a souvent lieu de réclamer; il est vrai qu'il y a des ouvrages qui demandent cette précaution pour leur perfection; en ce cas, il seroit de la justice des maîtres de compenser cette nécessité par quelque petite reconnoissance de leur part.

TRAMEUR

TRAMEUR, s. m. terme de Manufactur. ouvrier dont l'occupation est de disposer les fils des trames, pour être employées à la fabrique des étoffes. (D. J.)

TRAMILLONS

TRAMILLONS, s. m. terme de Pêche, filet tramaillé, c'est - à - dire, composé de trois filets appliqués l'un sur l'autre; la manoeuvre est la même que celle des alosteres; la tête est garnie de flottes de liége, & le bas est plombé.

Les pêcheurs s'en servent pour prendre des éperlans: on fait cette pêche seulement d'ebbe & de jour; car de nuit & de flot on ne prendroit rien; le bout forain du filet est soutenu d'une bouée, & l'autre dérive à la marée. Voyez Tramaux.

TRAMONTANE

TRAMONTANE, s. f. (Navig.) est proprement le nom de l'étoile polaire, en tant qu'elle sert à con<pb->

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