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Tous ceux qui nous ont peint Brutus, Arminius & d'autres personnages illustres par un courage inflexible, si tendres & si galans, n'ont pas copié la nature dans leurs imitations, & ont oublié la sage leçon qu'a donnée M. Despréaux dans le troisieme chant de l'Art poétique, où il décide si judicieusement qu'il faut conserver à ses personnages leur caractere national:
Gardez donc de donner, ainsi que dans Clélie, L'air & l'esprit françois à l'antique Italie; Et sous le nom romain faisant notre portrait, Peindre Caton galant & Brutus dameret.
La même raison qui doit engager les poëtes à ne pas introduire l'amour dans toutes leurs tragédies, doit peut - être les engager aussi à choisir leur héros dans des tems éloignés d'une certaine distance du nôtre. Il est plus facile de nous inspirer de la vénération pour des hommes qui ne nous sont connus que par l'histoire, que pour ceux qui ont vécu dans des tems si peu éloignés du nôtre, qu'une tradition encore récente nous instruit exactement des particularités de leur vie. Le poëte tragique, dira - t - on, saura bien supprimer les petitesses capables d'avilir ses héros. Sans doute il n'y manquera pas; mais l'auditeur s'en souvient; il les redit lorsque le héros a vécu dans un tems si voisin du sien, que la tradition l'a instruit de ces petitesses.
Il est vrai que les poëtes grecs ont mis sur leur scène
des souverains qui venoient de mourir, & quelquefois
même des princes vivans; mais ce n'étoit pas
pour en faire des héros. Ils se proposoient de plaire
à leur patrie, en rendant odieux le gouvernement
d'un seul; & c'étoit un moyen d'y réussir, que de
peindre les rois avec un caractere vicieux. C'est par
un motif semblable qu'on a long - tems représenté avec
succès sur un théatre voisin du nôtre le fameux siege
de Leyde, que les Espagnols firent par les ordres de
Philippe II. & qu'ils furent obligés de lever en 1578.
Comme Melpomène se plaît à parer ses personnages
de couronnes & de sceptres, il arriva dans ces tems
d'horreurs & de persécutions, qu'elle choisit dans
cette piece dramatique pour sa victime, un prince
contre lequel tous les spectateurs étoient révoltés.
(Le Chevalier
M Dacier prétend que l'antiquité n'a point connu ces sortes de compositions, où l'on confond le sérieux avec le comique, & l'épithete que Corneille leur donne de comédie héroïque ne justifie point leur irrégularité.
Le plan en est foncierement mauvais, parce qu'en voulant nous faire rire & pleurer tour - à - tour, on excite des mouvemens contraires qui révoltent le coeur, & tout ce qui nous dispose à participer à la joie nous empêche de passer subitement à l'affliction & à la pitié.
Autrefois la tragi - comédie régnoit sur les théatres anglois, & dans le xvij. siecle on ne savoit point encore ce que c'étoit qu'une tragédie, qui ne fût point assaisonnée de quelque comédie ou farce pour faire rire.
Aujourd'hui que le théatre & le goût se sont rapprochés de la nature & du génie des anciens, la tragi - comédie est absolument tombée.
Ce n'est que dans la tragi - comédie où l'on tourne en
ridicule un sujet tragique, qu'il soit permis d'introduire
& de traiter comiquement les rois & les héros.
Voyez
Voici ses caracteres, selon le P. Plumier. Sa fleur est faite en forme d'entonnoir, & composée d'une seule feuille divisée pour l'ordinaire en trois segmens, & stérile. Les embryons sont placés à quelque distance les uns des autres sur la même plante, qui deviennent ensuite un fruit à trois loges, dans chacune desquelles est une semence sphérique. Miller en compte deux especes: la premiere, tragia alia scandens, urticoe folio: la seconde, tragia scandens, longo betonicoe folio. Plum. nov. gen.
La premiere espece est fort commune dans les fondrieres de la Jamaïque & dans les autres contrées de l'Amérique. Elle s'attache à toutes les plantes & à tous les arbres qu'elle rencontre: elle croît à la hauteur de sept ou huit piés, & pousse des tiges fortes & ligneuses. Ses feuilles ressemblent à celles de l'ortie ordinaire, & toute la plante est couverte de piquans qui la rendent très - difficile à manier.
La seconde a été découverte à Campèche par le docteur Houston qui a apporté ses semences. Miller.
J'ajoute ici les caracteres de ce genre de plante
par Linnaeus. Il produit des fleurs mâles & femelles
sur la même plante. Dans les fleurs mâles, le calice
est divisé en trois segmens ovoïdes & pointus; les
étamines sont trois filets chevelus, de la longueur
du calice. Dans les fleurs femelles, le calice est dé<pb->
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