ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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ils prennent différens noms; celui d'alexipharmaque, comme résistant à de préten dus effets mortifians, au froid mortel des venins, suivant la doctrine des anciens, voyez Alexipharmaque, sudorifiques, comme excitant la sueur, excrétion qui est une suite commune de la chaleur augmentée; stomachiques, comme rétablissant le ton naturel de l'estomac, &c. Voyez Stomachique.

Les différentes classes des remedes toniques cordiaux, nervins, &c. qui parmi les différens effets propres à ces remedes, produisent éminemment l'augmentation de chaleur, sont exposées à l'article Echauffant, voyez cet article; on peut y joindre encore deux autres especes de substance végétale; savoir les amers purs & les amers aromatiques; en observant néanmoins que leur effet est plus lent, mais par cela même plus durable, & que de tous les effets généraux des toniques, c'est l'augmentation de chaleur qu'ils produisent le moins. On peut joindre encore ici certains spécifiques connus dans l'art sous le nom d'antispasmodiques & d'hystériques. Voyez Spasme & Hystérique. (b)

Tonique

Tonique, en Musique, est le nom de la corde principale sur laquelle le ton est établi. Tous les airs finissent communément par cette note, sur - tout à la basse. On peut composer dans les deux modes sur la même tonique; enfin tous les musiciens reconnoissent cette propriété dans la tonique, que l'accord parfait n'appartient qu'à elle seule.

Par la méthode des transpositions, la tonique porte toujours le nom d'ut au mode majeur, & de la au mode mineur. Voyez Ton, Mode, Transpositions, Solfier, Gamme, Clés transposées &c.

Tonique est aussi le nom que donne Aristoxène à l'une des trois especes du genre chromatique, dont il explique les divisions, & qui est le chromatique ordinaire des Grecs, procédant par deux semi tons consécutifs, puis une tierce mineure. (S)

TONLIEU

TONLIEU, s. m. (Gram. & Jurisprud.) a été ainsi appellé du latin telonium, qui, dans sa signification primitive, veut dire un bureau où l'on paye quelque tribut public; mais par un usage assez ordinaire, il est arrivé que l'on a donné au tribut même le nom du bureau où il se payoit; de sorte que l'on a aussi appellé du latin telonium, & en françois tonlieu, ou droit de tonlieu, & par corruption tonnelieu, thonneu, thonnieu ou toulieu, deux sortes de droits qui se payent au roi ou autre seigneur du lieu.

La premiere, qu'on appelle aussi en quelques lieux droits de plaçage, est pour la permission de vendre des marchandises & denrées dans quelque foire ou marché.

L'autre est une espece de droit d'entrée & de sortie, pour la permission que le souverain, ou ceux qui sont à ses droits, donnent de faire entrer dans un pays des marchandises qui viennent d'un autre pays, lequel est étranger ou réputé tel à l'égard de celui où l'on veut les faire entrer, ou bien pour faire sortir ces marchandises du pays & les faire passer dans un autre qui est pareillement étranger ou réputé tel, soit que ces marchandises entrent ou sortent par mer, ou qu'elles soient transportées par terre.

On percevoit autrefois à Paris & à Orléans des droits de tonlieu dans les marchés, & il est parlé de ce droit dans les coutumes de Bourbonnois, Châlons, Artois, Boulenois, Saint - Omer, Hainault.

Les anciens comtes de Flandre jouissoient du droit de tonlieu, lequel faisoit partie des droits de hauteur, c'est - à - dire, des droits régaliens auxquels ils étoient subrogés. M. Galand, en ses mém. de Navarre & de Flandre, dit que ce droit se paye pour le poids, passage, péage & douane de toutes sortes de marchandises, denrées, vins & autres choses généralement quelconques apportées dans la ville & qui y sont transportées en quelque maniere que ce soit.

La perception de ce grand tonlieu de Flandre fut par succession de tems établie à Gravelines, où on le nomma d'abord le tonlieu anglois, parce qu'il se percevoit principalement sur les marchandises venant d'Angleterre; on l'appella depuis le tonlieu de Graveline.

Le commerce de la Flandre ayant depuis passé à Bruges, on y transféra le tonlieu de Graveline, & ensuite de Bruges à Saint - Omer, après quoi il fut remis à Graveline.

Il fut dans la suite établi d'autres bureaux à Dunkerque, Ostende & ailleurs.

Les archiducs Albert & Isabelle le faisoient aussi percevoir dans la Zéélande, où on l'appelloit le tonlieu de mer, parce que les marchandises ne pouvoient arriver que par mer dans les îles qui composent la Zéélande; mais ce tonlieu de Zéélande fut cédé aux Hollandois par le traité de 1664. Voyez le gloss. de M. de Lauriere au mot Tonlieu. (A)

TONNAGE ou TOLLAGE

TONNAGE ou TOLLAGE, s. m. (Jurisprud.) étoit un impôt que quelques particuliers levoient indûment sur les Doriers, qui, par ordre du roi, ramassoient l'or de paillole dans quelques rivieres & montagnes de Languedoc; il en est parlé dans un mandement adressé aux maîtres des monnoies pour empêcher ces vexations. Voyez Constant, p. 64. (A)

Tonnage

Tonnage & pondage, (Hist. mod. d'Anglet.) impôt qui est mis sur chaque tonneau de toutes les marchandises qui entrent dans le royaume & qui en sortent. Cet impôt est d'un schelling par livre sterling. Le parlement accorde ordinairement au roi le produit de cette imposition sur l'entrée & sur la sortie des marchandises, pour le mettre en état de bien garder la mer & de protéger le commerce. Charles I. voulut, après la mort du roi Jacques, lever ce droit, sans l'autorité d'un acte du parlement; cette prétention nouvelle fut le sujet des plus grandes brouilleries, qui éclaterent dans la suite entre le parlement & ce monarque; & l'on sait combien elles lui furent funestes. (D. J.)

TONNAY - BOUTONNE

TONNAY - BOUTONNE, (Géog. mod.) petite ville, ou plutôt bourg de France, en Saintonge, au diocèse de Saintes, sur la petite riviere de Boutonne, à trois lieues de Saint - Jean - d'Angeli, & à pareille distance de Tonnay - Charente. Long. 16. 52. latit. 45. 54. (D. J.)

TONNAY - CHARENTE

TONNAY - CHARENTE, (Géog. mod.) en latin du moyen âge, Talniacum, Tauniacum; ville de France, en Saintonge, au diocèse de Saintes, sur la Charente, à une lieue au - dessous de Rochefort, & à six de Saint - Jean d'Angeli. Elle est assez ancienne, a titre de principauté, un château, & une abbaye d'hommes de l'ordre de saint Benoît. Son port est passablement bon. Long. 16. 42. latit. 50. 5. (D. J.)

TONNANT

TONNANT, (Mythol.) épithete que les Poëtes donnent assez souvent à Jupiter, comme au dieu qui étoit maître du tonnerre. Jupiter tonnant avoit un temple à Rome. (D. J.)

TONNE

TONNE, s. f. (Conchyliol.) en latin dolium, concha globosa, concha spherica, ou concha ampullacea, à cause qu'elle a la forme d'une bouteille. Voici ses caracteres. C'est un genre de coquille univalve, ronde en forme de tonneau, dont l'ouverture est très - large, souvent avec des dents, quelquefois sans dents. Son sommet est peu garni de boutons, & applati. Son fût est ridé, ou uni.

Rumphius a confondu la famille des tonnes sphériques avec celle des casques, qui sont de vrais murex, en appellant les tonnes, cassides leves.

Une forme ronde, enflée dans son milieu, & la tête peu garnie de tubercules avec une bouche trèsévasée, marquent le caractere générique de ces testacés.

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