TOLU, baume de, (Mat. méd.) le baume de tolu, que l'on appelle encore communément baume
d'Amérique, baume de Carthagène, baume sec, mérite
quelques lignes de plus que ce qu'on en a dit à l'article Baume.
C'est un suc résineux, ténace, d'une consistence
qui tient le milieu entre le baume liquide & le sec;
de couleur rouge - brune, tirant sur la couleur d'or,
d'une odeur très - pénétrante qui approche de celle du
benjoin ou du citron, d'un goût doux & agréable,
& qui ne cause pas des nausées comme les autres
baumes.
On l'apporte dans de petites calebasses, d'une province
de l'Amérique méridionale située entre les villes
de Carthagène & de Nombre de Dios. Les Indiens
appellent ce pays du nom de Tolu, & les Espagnols
lui donnent celui de Honduras. Ce baume se seche
avec le tems, & se durcit de sorte qu'il devient fragile.
L'arbre qui le porte, s'appelle balsamum tolutanum,
foliis ceratioe similibus, quod candidum est, C.
B. p. 401. Balsamum de Tolu, J. B. 1. 196. Balsamum
provincioe Tolu, balsamifera quarta, Hernend. 53.
Cet arbre est semblable aux bas pins; il répand
de tous côtés plusieurs rameaux, & il a des feuilles
semblables au caroubier, toujours vertes. Je ne connois
point de description plus ample de cet arbre. On
fait une incision à l'écorce tendre & nouvelle; on reçoit
la liqueur qui coule, dans des cuillieres faites de
cire noire; on la verse ensuite dans des calebasses,
ou dans d'autres vaisseaux que l'on a préparés pour
cela.
On attribue à ce baume les mêmes vertus qu'au
baume du Pérou, & même quelques - uns le croient
préférable. Les Anglois en font un fréquent usage
dans la phthisie & les ulceres internes. On le vante
pour consolider les ulceres & les défendre de la pourriture;
on le prescrit dans les plaies des jointures &
dans les coupures; comme il n'a point d'acrimonie,
les malades le prennent facilement, étant dissout
dans quelque liqueur. Mêlé avec un jaune d'oeuf &
du sucre, il forme un remede restaurant & assez
agréable. (D. J.)
Tolu
Tolu, (Géog. mod.) ville de l'Amérique méridionale,
dans la Terre - ferme, au gouvernement de
Carthagène, à douze lieues de cette ville. Il croît
dans ses environs une espece de bas - pin, qui donne
par des incisions faites à son écorce une liqueur d'un
rouge doré, pénétrante, glutineuse & d'une saveur
douce. On nomme cette liqueur baume de Tolu. Long.
de la ville 9. 38. (D. J.)
TOLUIFERA
TOLUIFERA, s. f. (Hist. nat. Botan.) genre de
plante ainsi nommée par Linnoeus, parce qu'il produit
le baume de Tolu. Le calice est composé d'une
seule feuille en cloche, divisé en cinq parties avec un
angle plus éloigné que les autres. La fleur est composée
de cinq pétales plantée dans le calice; il y en
a quatre droits, égaux, un peu plus longs que le calice;
mais le cinquieme est deux fois aussi large que
les autres; il finit en coeur, & a un onglet de la longueur
du calice. Les étamines sont dix filets très<cb->
courts, mais leurs bossettes ont la longueur du calice,
& même quelque chose de plus; le germe du pistil
est oblong; à peine voit - on le stile; le stigma est
aigu; le fruit & les graines sont encore inconnues.
Linnoei gen. plant. p. 182. (D. J.)
TOLY ou MONASTER
TOLY ou MONASTER, (Géog. mod.) ville de
Grece dans la Macédoine, aujourd'hui le Coménolitari, sur le bord occidental de la riviere Vardar, au
nord du lac Petriski. (D. J.)
TOM
TOM, (Géog. mod.) riviere de Sibérie. Elle se
divise en deux bras au - dessus de la ville de Tomoskoi, & se jette enfin dans l'Oby. (D. J.)
TOMACO, le
TOMACO, le, (Géog. mod.) grande riviere de
l'Amérique méridionale au Pérou, dans l'audience
de Quito. Elle tire son nom d'un village d'indiens
appellé Tomaco, & on dit qu'elle prend sa source
dans les montagnes qui sont aux environs de la ville
de Quito. (D. J.)
TOMAN
TOMAN, s. m. (Monnoie de compte.) monnoie
que quelques - uns nomment aussi timein; c'est une
monnoie de compte dont les Persans se servent pour
tenir leurs livres & pour faciliter les réductions des
monnoies dans le payement des sommes considérables.
Le toman vaut cinquante abassis, & revient à
environ soixante & dix livres monnoie de France.
D'Herbelot écrit touman, & dit que les Persans &
les Arabes ont emprunté ce mot de la langue des
Mogols & des Khoaresmiens, dans laquelle il signifie
le nombre de dix mille. (D. J.)
TOMAR
TOMAR, (Géog. mod.) ville de Portugal, dans
l'Estramadure, sur le bord de la riviere Nabaon,
entre Lisbonne & Coïmbre. Il y a un château qui
appartient aux chevaliers de l'ordre de Christ dont
le roi est grand - maître. C'est une des plus riches commanderies
de l'ordre; on croit que Tomar est l'ancienne
Concordia de Ptolomée, l. II. c. v. Long. 9.
10. latit. 39. 35. (D. J.)
TOMATE
TOMATE, s. f. (Diete.) c'est le nom que porte la
pomme d'amour à la côte de Guinée, où elle croît
abondamment. Les Espagnols qui ont appris des peuples
de ce pays à manger ce fruit, ont adopté aussi ce
nom. Ils les cultivent fort communément dans leurs
jardins; & c'est de chez eux que la culture de cette
plante est passée depuis quelques années en Languedoc & en Provence où on l'appelle du même nom.
La tomate est encore une espece de morelle, mais
dont le fruit n'est point dangereux: ce qui est conforme
à l'observation générale que les parties quelconques
de toutes les especes de solanum perdent
leur qualité vénéneuse lorsqu'elles sont pénétrées
d'acide, soit naturellement, soit ajouté par art, comme
nous l'avons observé à l'article Morelle, à l'article Phitolacca, & à l'article Piment. Voyez ces
articles.
Le fruit de tomate étant mûr est d'un beau rouge,
& il contient une pulpe fine, légere & très - succulente, d'un goût aigrelet relevé & fort agréable,
lorsque ce fruit est cuit dans le bouillon ou dans divers
ragoûts. C'est ainsi qu'on le mange fort communément
en Espagne & dans nos provinces méridionales,
où on n'a jamais observé qu'il produisît de
mauvais effets. (b)
TOMBA ou TOMBO
TOMBA ou TOMBO, (Hist. mod.) c'est ainsi
que l'on nomme en Afrique parmi les habitans idolatres
des royaumes d'Angola & de Metamba, des
cérémonies cruelles superstitieuses qui se pratiquent
aux funérailles des rois & des grands du pays. Elles
consistent à enterrer avec le mort plusieurs des officiers
& des esclaves qui l'ont servi pendant sa vie,
& à immoler sur son tombeau un certain nombre de
victimes humaines, proportionné au rang que la
personne décédée occupoit dans le monde; après
que ces malheureux ont été égorgés, & ont arrosé
la terre de leur sang, les assistans dévorent leur chair.
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