ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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TINTEMENT d'oreille

TINTEMENT d'oreille, (Médec.) dépravation de la sensation de l'ouie; elle consiste dans la perception que l'oreille fait de bruits qui n'existent pas réellement, ou du - moins qui ne sont pas extérieurs; de sorte que l'oreille étant déjà occupée par un son, elle est moins capable de recevoir les impressions des sons extérieurs, à moins qu'ils ne soient extrémement violens.

Pour comprendre comment on peut appercevoir des sons qui ne sont pas effectivement, il faut remarquer que l'action de l'ouie consistant dans un ébranlement de l'organe immédiat, il suffit que cet ébranlement soit excité pour faire un son, sans qu'il soit nécessaire que ce mouvement y soit causé par l'air; car de même que l'on comprend que la vision, qui dépend de la maniere dont la rétine est ébranlée par les rayons visuels, peut se faire sans ces rayons, lorsque quelqu'autre cause produit le même ébranlement, ainsi qu'il arrive quand les yeux voyent des étincelles dans l'obscurité, lorsqu'ils reçoivent quelque coup: on peut dire aussi, que quand quelqu'autre cause que l'air ébranlé produit dans l'organe de l'ouie (j'entends intérieurement), cet ébranlement modifié de la même maniere qu'il l'est ordinairement par l'air qui apporte le son, l'oreille paroît être frappée par un fon qui n'est point véritable, non plus que la lumiere des étincelles dont il a été parlé, n'est point une véritable lumiere: mais ce qui rend encore cette comparaison assez juste, est que de même que ces fausses apparences de lumiere qui ne sont point causées par des objets extérieurs n'ont rien de distinct, mais seulement une simple lumiere, la vue d'un objet plus circonstancié demandant le concours de trop de choses; il n'arrive presque point aussi que les bruits de l'oreille dont il s'agit, aient rien que de confus, les sifflemens & les tintemens qui sont les bruits les plus distincts dans ce symptôme, étant très - simples.

La cause de cet ébranlement dans l'organe immédiat, dépend des maladies dans lesquelles les tintemens se rencontrent. Ces maladies sont l'inflammation, l'abscès du tympan, ou du labyrinthe, & les maladies du conduit de l'ouie.

La seconde espece de tintement, est celle où l'on apperçoit un bruit véritable, mais intérieur. C'est ainsi que l'on sent un bourdonnement lorsqu'on se bouche les oreilles. Ce bruit se fait par le frottement de la main, ou par la compression qui froisse la peau & les cartillages.

Les commotions du crâne, & les maladies qui étrecissent le conduit, peuvent causer de ces especes de tintemens; le desordre des esprits, les pulsations violentes d'une artere dilatée, produisent aussi cette sensation. Enfin, il se peut faire une perception d'un faux bruit sans aucun vice dans les organes de l'ouie, c'est ce qui arrive toutes les fois que les parties du cerveau où se terminent les silets du nerf auditif, sont agitées de la même maniere qu'elles ont coutume d'être ébranlées par les objets; c'est pour cela que plusieurs maladies du cerveau, comme le délire, la phrénesie, le vertige, sont accompagnées de tintemens d'oreilles. Le tintement d'oreille peut aussi provenir du froid, mais c'est alors peu de chose.

On peut donc établir deux sortes de tintemens, dont les uns dépendent des maladies du cerveau, les autres des maladies de l'oreille. Ceux qui suivent les maladies de l'oreille, sont ou vrais ou faux; & de ceux - ci, les uns sont appellés tintemens, les autres sifflemens, les autres bourdonemens, les autres murmures; en général, on peut dire que les bruits sourds & bourdonnans sont causés par un ébranlement lâche, & les bruits sifflans & tintans par un ébranlement tendu, ce qui est confirmé par les causes éloignées de ces symptômes; les rhumes, par exem<cb-> ple, & les suppurations où les membranes sont relâchées, produisent ordinairement un bourdonnement; & les inflammations & les douleurs d'oreille, où ces parties sont tendues & desséchées, causent les sifflemens & les tintemens; peut - être que tous ces bruits font la même impression sur la lame spirale, & sur les canaux demi - circulaires que font les sons graves & les aigus.

La cure du tintement dépend des maladies du cerveau, ou de l'oreille qui le produisent. Le tintement qui procede de l'inflammation demande les remedes généraux, surtout la saignée, & des injections émollientes & rafraîchissantes quand le mal est extérieur. Le tintement qui vient du froid, se dissipe de lui - même. Le tintement habituel incommode rarement, & & ne demande aucun remede particulier, à - moins qu'on n'en connoisse bien la cause. Celse est parmi les anciens celui qui a le mieux traité des tintemens de l'oreille. (D. J.)

TINTENAC

TINTENAC, s. m. (Commerce.) espece de cuivre qu'on tire de la Chine; c'est le meilleur de tous les cuivres que produisent les mines de ce vaste empire; aussi ne s'en apporte - t - il guere en Europe: les Hollandois qui en font le plus grand commerce, le réservant tout pour leur négoce d'Orient où ils l'échangent contre les plus riches marchandises. (D. J.)

TINURTIUM

TINURTIUM, (Géog. anc.) ville de la Gaule, selon Spartien qui en parle dans la vie de l'empereur Sévere. Marianus Schotus, l. II. la place dans le territoire de Châlon - sur - Saône; & Grégoire de Tours, lib. martyr. dit qu'elle étoit à trente milles de la même ville. Dans l'itinéraire d'Antonin, Tinurtium est marqué sur la route de Lyon à Gessoriacum, entre Mâcon & Châlon, à dix - neuf milles de la premiere de ces villes, & à vingt & un milles de la seconde. (D. J.)

TINZEDA

TINZEDA, (Géog. mod.) ville de l'Afrique, dans la province de Darha, sur la riviere de même nom; son territoire abonde en indigo, en orge & en dattes. Long. 11. 38. lat. 26. 52.

TIORA

TIORA, (Géog. anc.) ville d'Italie. Denys d'Halicarnasse, l. I. c. xiv. dit qu'on le nommoit aussi Matiena. Il la place sur la route de Réate à Lista, métropole des Aborigenes, entre Vatia & Lista, à trois cens milles de Réate. Il ajoute qu'il y avoit autrefois dans cette ville un oracle du dieu Mars. Cette ville, selon Ortélius, est appellée par Baronius Thoraca ecclesia, & placée par le même auteur sur le lac Velinus. Voyez Tuder. (D. J.)

TIOS

TIOS, (Géog. anc.) Strabon, l. XII. p. 542. écrit Tieum, Ptolomée Tion, & d'autres Tius; ville de la Paphlagonie, sur le bord du Pont - Euxin, entre Psyllium & l'embouchure du fleuve Parthenius.

Dans les guerres d'Eumenes, roi de Cappadoce, & de Pharnace, roi de Pont, ayeul du célebre Mithridate, Léocrite général de Pharnace, mit le siége devant Tios, résolu de prendre cette place importante. La garnison ne se rendit qu'après une longue résistance, à condition qu'on lui conserveroit & la vie, & la liberté de se retirer où bon lui sembleroit. Léocrite, non - plus que son maître, ne se faisoit pas un scrupule de violer sa parole. Diodore de Sicile nous apprend que les soldats furent inhumainement passés au fil de l'épée. Euménès favorisé par Prusias, eut bientôt sa revanche; il pénétra dans le royaume de Pont, & contraignit son ennemi à recevoir la loi du vainqueur. Les habitans de Tios furent rétablis dans leur patrie, & Euménès fit présent de cette ville à Prusias son allié.

Tios étoit à soixante & trois milles d'Amastris. (D. J.)

TIPARENUS

TIPARENUS, (Géog. anc.) île de Grece, dans le golfe Argolique. Pline, liv. IV. c. xij. dit qu'elle étoit sur la côte du territoire d'Hermione. (D. J.)

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