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On apporte beaucoup de soin & d'attention pour le thé de l'empereur de la Chine, comme pour celui de l'empereur du Japon, on fait un choix scrupuleux de ses feuilles dans la saison convenable. On cueille les premieres qui paroissent au sommet des plus tendres rameaux; les autres feuilles sont d'un prix médiocre. On les seche toutes à l'ombre, & on les garde sous le nom de thé impérial; parmi ces feuilles, on sépare encore celles qui sont plus petites de celles qui sont plus grandes; car le prix varie selon la grandeur des feuilles, plus elles sont grandes, plus elles sont cheres.
Le thé roux, que l'on appelle thé bohéa, est celui qui a été plus froissé & plus rôti: c'est de - là que vient la diversité de la couleur & du goût.
Les Chinois, dont nous suivons la méthode, versent de l'eau bouillante sur les feuilles entieres de thé que l'on a mises dans un vaisseau destiné à cet usage, & ils en tirent la teinture; ils y mêlent un peu d'eau claire pour en tempérer l'amertume & la rendre plus agréable, ils la boivent chaude. Le plus souvent en bûvant cette teinture, ils tiennent du sucre dans leur bouche, ce que font rarement les Japonois; ensuite ils versent de l'eau une seconde fois, & ils en tirent une nouvelle teinture qui est plus foible que la premiere; après cela ils jettent les feuilles.
Les Chinois & les Japonois attribuent au thé des
vertus merveilleuses, comme il arrive à tous ceux
qui ont éprouvé quelque soulagement ou quelque
avantage d'un remede agréable; il est du - moins sûr
que dans nos pays, si l'on reçoit quelque utilité de
cette boisson, on doit principalement la rapporter à
l'eau chaude. Les parties volatiles du thé qui y sont
répandues, peuvent encore contribuer à atténuer &
résoudre la lymphe quand elle est trop épaisse, & à
exciter davantage la transpiration; mais en même
tems l'usage immodéré de cette feuille infusée perpétuellement
dans de l'eau chaude, relâche les fibres,
affoiblit l'estomac, attaque les nerfs, & en produit
le tremblement; de sorte que le meilleur, pour
la conservation de la santé, est d'en user en qualité
de remede, & non de boisson agréable, parce qu'il
est ensuite très - difficile de s'en priver. Il faut bien
que cette difficulté soit grande, puisqu'il se débite
actuellement en Europe par les diverses compagnies
environ huit à dix millions de livres de thé par an,
tant la consommation de cette feuille étrangere est
considérable. (Le chevalier
Ce mot est formé du grec,
S. Denis, évêque d'Athènes, fut le premier qui se servit du mot de théandrique, pour exprimer une opération double, ou deux opérations unies en Jesus - Christ, l'une divine & l'autre humaine.
Les Monophysites abuserent ensuite de ce terme,
pour l'appliquer à une seule opération qu'ils admettoient
en Jesus - Christ; car ils soutenoient qu'il y a
en lui un mêlange de la nature divine & de la nature
humaine, d'où résultoit une troisieme nature qui
étoit un composé de l'une & de l'autre, & dont les
opérations tenoient de l'essence & des qualités du
mélange, de sorte que ces opérations n'étoient ni divines,
ni humaines, mais l'une & l'autre à - la - fois,
ce qu'ils entendoient exprimer par le terme de théandrique. Voyez
L'opération théandrique ou Dei - Virile, dans le sens de S. Denis & de S. Jean Damascène, est expliquée par S. Athanase, qui en rapporte pour exemples la guérison de l'aveugle - né & la résurrection du Lazare: la salive que Jesus - Christ fit sortir de sa bouche étoit l'opération humaine, mais l'ouverture des yeux se fit par l'opération divine. De même en ressuscitant le Lazare, il l'appella comme homme, mais il l'éveilla du sommeil de la mort comme Dieu.
Le terme de théandrique & le dogme des opérations
théandriques furent examinés avec des attentions
infinies au concile de Latran tenu en 649, ou
le pape Martin réfuta solidement la notion des opérations
théandriques, & fit voir que le sens dans lequel
S. Denis employa d'abord ce terme, étoit catholique, & très - éloigné du sens des Monophysites
& Monothélites. Voyez
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