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Les tempes sont principalement formées de deux
os, appellés os temporaux. Voyez
Ces parties, suivant les Médecins, ont été appellées tempora, parce qu'elles font connoître le tems ou l'âge d'un homme par la couleur des cheveux, qui blanchissent dans cet endroit plutôt que par - tout ailleurs; à quoi Homere semble avoir fait attention en appellant les hommes poliocrotaphi, c'est - à - dire aux tempes grises.
. . . . Linquunt Phthiotica Tempe.
Mais on ne voit point que la Phthiotide se soit jamais étendue jusqu'à la vallée de Tempé, dont elle fut toujours séparée par le mont Othry ou par d'autres terres. Les Pélasgiotes posséderent divers lieux au voisinage du Pénée, aujourd'hui la Salembria, entr'autres Gonnum & Cranon; mais ils ne possédoient rien à l'embouchure de ce fleuve, car elle se trouvoit dans la Magnésie.
Les descriptions que divers auteurs ont données de cette vallée décideront la question. Le Pénée, selon Pline, l. IV. c. viij. coule l'espace de cinq cens stades, entre le mont Ossa & le mont Olympe, dans une vallée couverte de forêts, & est navigable dans la moitié de cet espace; ce qu'on appelle la vallée de Tempé, occupe cinq milles pas de ce terrein en longueur, & presque un arpent & demi de largeur. A droite & à gauche s'élevent des montagnes à perte de vue, dont la pente est assez douce, & au milieu coule le fleuve Pénée, dont les bords sont couverts d'herbes toujours fraîches, & remplis d'oiseaux dont le gazouillement forme un agréable concert.
Strabon, l. IX. p. 430. après avoir rapporté la fable qui veut que le Pénée retenu par les montagnes qui sont du côté de la mer, forme en cet endroit une espece d'étang, ajoute que, par un tremblement de terre, l'Ossa ayant été séparé de l'Olympe, le fleuve trouva entre ces deux montagnes une issue pour se rendre à la mer.
Procope, oedif. l. IV. c. iij. a donné une description de la vallée de Tempé sans la nommer. Le Pénée, dit - il, a par - tout un cours fort doux & fort tranquille jusqu'à ce qu'il se décharge dans la mer. Les terres qu'il arrose sont très - fertiles, & produisent toutes sortes de fruits. Les habitans ne tiroient aucun avantage de cette abondance, à cause de l'appréhension continuelle où ils étoient d'être accablés par les ennemis, faute d'une place forte où ils pussent se mettre à couvert. Les murailles de Larisse & de Césarée étant presqu'entierement tombées, Justinien les fit réparer, & rendit par ce moyen au pays son ancienne fertilité. Il s'éleve tout proche, ajoute Procope, des montagnes escarpées & couvertes de forêts qui servirent autrefois de demeure aux centaures, & qui furent le champ de la bataille qu'ils donnerent aux Lapithes, si nous en voulons croire la fable, qui parle d'une espece d'animaux monstrueux, qui étoient moitié hommes & moitié bêtes.
A toutes ces descriptions, nous joindrons celle de
Tite - Live, qui, peu touché des bois rians, des forêts
d'une verdure charmante, des endroits délicieux
& des agréables prairies, a tourné toute son attention
vers les longues & hautes montagnes qui s'étendent
à droite & à gauche, pour mieux décrire l'horreur
qu'eut l'armée romaine, quand il lui fallut franchir
ces montagnes. Ce qu'on appelle Tempé, dit - il,
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