ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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arabes & éthiopiennes, sans parler de plusieurs anciens manuscrits. Ce sont ses paroles: Non solum apud Syros desiderantur, sed etiam in versione arabicâ & oethiopicâ, ut antiquos plurimos codices mss. taceam. Bibl. orient. t. III. p. 2. p. 139. Voyez pour nouvelles preuves le Testament grec de Mill, & une savante dissertation angloise sur ce fameux passage. J'ai eu un Testament latin imprimé à Louvain dans le seizieme siecle, in - 12. dédié au pape, & approuvé par les théologiens de Louvain, où ce passage manquoit aussi. (D. J.)

Témoin

Témoin, c'est le nom qu'on donne, dans l'Artillerie, à un morceau d'amadou de même dimension que celui dont on se sert pour mettre le feu au saucisson de la mine. On met le feu en même tems à ces deux morceaux d'amadou; celui qu'on tient à la main, sert à faire juger de l'instant où la mine doit jouer, & du tems que l'on a pour se retirer ou s'éloigner. Voyez Mine. (Q)

Témoin

Témoin, s. m. (Commerce de blé.) on appelle témoin dans les marchés une ou deux poignées de blé que les bourgeois portent ou font porter à la halle, & qui sert d'échantillon pour vendre celui qu'ils ont dans leurs greniers. Les laboureurs & les blâtiers apportent communément leurs blés par charges ou par sommes à la halle, mais les bourgeois y envoyent seulement du témoin, & ceux qui en ont acheté sur ce témoin vont aux greniers des maisons bourgeoises, pour se faire livrer la quantité qu'ils ont achetée.

Témoins

Témoins, s. m. pl. terme de Cordeur de bois, ce sont deux buches qu'on met de côté & d'autre de la membrure, lorsqu'on corde le bois au chantier. (D. J.)

Témoin

Témoin, (Jardinage.) ce sont des hauteurs de terre isolées que laissent les terrassiers dans leurs atteliers, pour mesurer la hauteur des terres enlevées, & en faire la toise cube. On paye les terrassiers à la toise cube, qui doit avoir six piés de tout sens, & contenir en tout 216 piés en - bas.

Témoin

Témoin, s. m. terme de Relieur, seuillet que les Relieurs laissent exprès sans rogner, pour faire voir qu'ils ont épargné la marge du livre. (D. J.)

TEMPATLAHOAC

TEMPATLAHOAC, s. m. (Hist. nat. Ornithol.) oiseau à large bec des Indes occidentales, que Nieremberg croit être une espece de canard, dont il a la taille; sa tête & son cou sont d'un verd, d'un noir, & d'un pourpre aussi brillant que sur le paon; son corps est d'un jaune brun, marqueté de deux grandes taches blanches de chaque côté près de la queue, qui est bordée de blanc, & réunit sur le dessus toutes les couleurs de celle du paon, mais elle est noire par - dessous; on prend cet oiseau sur les lacs du Mexique, & sa chair est fort bonne à manger. (D. J.)

TEMPE

TEMPE, s. f. en Anatomie, les tempes sont deux parties de la tête, qui s'étendent depuis le front & les yeux jusqu'aux deux oreilles. Voyez Tête.

Les tempes sont principalement formées de deux os, appellés os temporaux. Voyez Temporal.

Ces parties, suivant les Médecins, ont été appellées tempora, parce qu'elles font connoître le tems ou l'âge d'un homme par la couleur des cheveux, qui blanchissent dans cet endroit plutôt que par - tout ailleurs; à quoi Homere semble avoir fait attention en appellant les hommes poliocrotaphi, c'est - à - dire aux tempes grises.

TEMPÉ

TEMPÉ, (Géog. anc.) vallée célebre dans la Thessalie, entre le mont Ossa & le mont Olympe. Personne ne doute qu'elle ne fût dans la Thessalie; les épithetes que les anciens lui donnent le prouvent suffisamment. Tite - Live, l. XXIII. c. xxxv. dit, Thessalica Tempe, & Ovide, metamorph. l. VII. vers. 222. Thessala Tempe; mais dans quelle contrée de la Thessalie la placerons - nous? C'est ce qu'il faut exa<cb-> miner. Ce que dit Catulle, carm. LXIV. vers. 35. feroit croire qu'elle étoit dans la Phthiotide.

. . . . Linquunt Phthiotica Tempe.

Mais on ne voit point que la Phthiotide se soit jamais étendue jusqu'à la vallée de Tempé, dont elle fut toujours séparée par le mont Othry ou par d'autres terres. Les Pélasgiotes posséderent divers lieux au voisinage du Pénée, aujourd'hui la Salembria, entr'autres Gonnum & Cranon; mais ils ne possédoient rien à l'embouchure de ce fleuve, car elle se trouvoit dans la Magnésie.

Les descriptions que divers auteurs ont données de cette vallée décideront la question. Le Pénée, selon Pline, l. IV. c. viij. coule l'espace de cinq cens stades, entre le mont Ossa & le mont Olympe, dans une vallée couverte de forêts, & est navigable dans la moitié de cet espace; ce qu'on appelle la vallée de Tempé, occupe cinq milles pas de ce terrein en longueur, & presque un arpent & demi de largeur. A droite & à gauche s'élevent des montagnes à perte de vue, dont la pente est assez douce, & au milieu coule le fleuve Pénée, dont les bords sont couverts d'herbes toujours fraîches, & remplis d'oiseaux dont le gazouillement forme un agréable concert.

Strabon, l. IX. p. 430. après avoir rapporté la fable qui veut que le Pénée retenu par les montagnes qui sont du côté de la mer, forme en cet endroit une espece d'étang, ajoute que, par un tremblement de terre, l'Ossa ayant été séparé de l'Olympe, le fleuve trouva entre ces deux montagnes une issue pour se rendre à la mer.

AElien

AElien, Var. hist. l. III. c. j. convient avec Pline & avec Strabon pour la situation de la vallée de Tempé. C'est, dit - il, un lieu entre les monts Ossa & Olympe, de quarante stades de longueur, & au milieu duquel le Pénée roule ses eaux. C'est, ajoute - t - il, un lieu délicieux, où la nature présente mille choses agréables, & où l'industrie des hommes n'a aucune part: de - là il seroit aisé de conclure que la vallée de Tempé étoit dans la Pélasgiotide, qui s'étendoit anciennement jusqu'à l'embouchure de Pénée, mais dont la partie du côté de la mer fut comprise dans la Magnésie. Cependant comme le Pénée séparoit la Thessalie de la Macédoine, il semble qu'on ne peut s'empêcher de mettre la vallée de Tempé aux confins de ces deux contrées.

Procope, oedif. l. IV. c. iij. a donné une description de la vallée de Tempé sans la nommer. Le Pénée, dit - il, a par - tout un cours fort doux & fort tranquille jusqu'à ce qu'il se décharge dans la mer. Les terres qu'il arrose sont très - fertiles, & produisent toutes sortes de fruits. Les habitans ne tiroient aucun avantage de cette abondance, à cause de l'appréhension continuelle où ils étoient d'être accablés par les ennemis, faute d'une place forte où ils pussent se mettre à couvert. Les murailles de Larisse & de Césarée étant presqu'entierement tombées, Justinien les fit réparer, & rendit par ce moyen au pays son ancienne fertilité. Il s'éleve tout proche, ajoute Procope, des montagnes escarpées & couvertes de forêts qui servirent autrefois de demeure aux centaures, & qui furent le champ de la bataille qu'ils donnerent aux Lapithes, si nous en voulons croire la fable, qui parle d'une espece d'animaux monstrueux, qui étoient moitié hommes & moitié bêtes.

A toutes ces descriptions, nous joindrons celle de Tite - Live, qui, peu touché des bois rians, des forêts d'une verdure charmante, des endroits délicieux & des agréables prairies, a tourné toute son attention vers les longues & hautes montagnes qui s'étendent à droite & à gauche, pour mieux décrire l'horreur qu'eut l'armée romaine, quand il lui fallut franchir ces montagnes. Ce qu'on appelle Tempé, dit - il,

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